Une grande majorité des Français (les trois quarts tout de même) considère que regrouper les personnes âgées dans des établissements d’hébergement est risqué. En effet, selon eux, cela augmente le risque d’exclusion sociale. Mais c’est aussi une question de prise en charge pas adaptée et de souffrance des résidents (comme démontré par l’enquête sur Orpea).
Les ¾ des Français s’opposent au regroupement des personnes âgées en établissements d’hébergement
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Les résultats de l'étude d'OpinionWay
Pour trois quarts des Français, le regroupement des personnes âgées dans des établissements d'hébergement pourrait augmenter les risques d'exclusion sociale ainsi que d'une prise en charge pas adaptée et même d'une certaine souffrance des résidents.
L'institut OpinonWay a réalisé une enquête qui montre que les Français se sont rendus compte de l'importance de bien gérer le vieillissement de la population ainsi que de prendre en charge correctement les personnes dépendantes.
La vieillesse, pas une question d'âge
Pour l'Insee, l'on est considéré comme une personne âgée à partir de 65 ans. Pourtant, les Français de tous âges pensent plutôt que c'est la perte d'autonomie qui marque l'entrée dans la vieillesse. Souvent, cela se produit aux alentours de 83 ans (et ils sont 87% à le penser).
On assiste actuellement à un « papyboom ». L'espérance de vie augmente (elle est de 82 ans pour les hommes et de 87 ans pour les femmes) et cela augmente donc le nombre de personnes âgées dans la société française. Ces personnes ont aussi une meilleure santé globale que les personnes des anciennes générations. Cela donne donc une image de personnes âgées plus actives, plus dynamiques.
L'évolution de cette image sur les personnes âgées a un impact positif sur la façon dont les Français voient l'avancée en âge de leurs proches ou la leur. Toutefois, il existe certaine disparités à ce niveau-là. En effet, les femmes ont une moins bonne image du vieillissement que les hommes. Le vieillissement est toutefois vue de manière positive par les personnes concernées (80% d'avis positifs chez les personnes de 65 ans et + contre 61% chez les 35-49 ans).
Trois critères sont considérés pour retarder le plus possible la dépendance chez les personnes âgées. Cela passe, avant tout, par la volonté de vivre comme vous l'entendez. 47% des personnes interrogées veulent surtout rester maîtresses de leur vie jusqu'au bout. C'est surtout motivé par l'envie d'éviter une certaine infantilisation qui touche les personnes âgées, d'autant plus depuis la survenue de la crise sanitaire.
En second lieu, c'est l'importance de conserver un lien social qui prime. Il est important d'après les Français (46%) de garder des interactions avec ses amis, sa famille ou de nouvelles personnes. Pour 44% d'entre eux, il faut surtout s'adonner à des activités culturelles, manuelles ou sportives. 9 Français sur 10 pensent que les sentiments d'isolement et de solitude accélèrent le vieillissement et mènent donc à la dépendance.
La prise en charge de la perte d'autonomie dans l'avenir
Aujourd'hui en France, plus d'1 personne sur 10 a 75 ans ou plus. D'ici 2030, on sera à 1 personne sur 8 et à 1 personne sur 6 en 2050. Aujourd'hui, 2,5 millions de seniors sont en perte d'autonomie. Ils seront 4 millions dans une trentaine d'années. Plusieurs générations se côtoient aujourd'hui et ce de plus en plus souvent. 67% des Français pensent que dans le futur, les différentes générations seront de plus en plus amenées à cohabiter ensemble.
Les Français sont aussi de plus en plus nombreux à vouloir vieillir chez eux. Ils sont 77% à croire que regrouper les personnes âgées dans des établissements d'hébergement comporte des risques (au niveau social mais aussi au niveau des soins et de l'évolution de la dépendance). Ils sont 70% à penser que de regrouper les personnes dépendants entre elles est une mauvaise idée. Ils préfèrent privilégier les endroits où les générations se mélangent (à 93%) ou bien qui mêlent personnes autonomes et personnes dépendantes ( à 92%).
De même, choisir un hébergement adapté au vieillissement se fait surtout sur des critères financiers : une pension de retraite, en moyenne, s'élève à 1389 euros quand une place en EHPAD revient à 2004 euros par mois.
61% des personnes qui ont répondu pensent aussi qu'il est important que les personnes âgées puissent recevoir de la visite quand elles le souhaitent, ce qui n'est pas toujours le cas en EHPAD. Sont également cités le cadre de vie, la localisation en centre-ville, la fonctionnalité du logement, les équipements installés pour rendre les seniors plus autonomes. Pour 38% des personnes, c'est la proximité avec l'entourage familial qui prime.
Le Ministère des Solidarités et de la Santé estime que d'ici 2030, 1 actif sur 4 sera aidant. Pour 2 Français sur 3, c'est à la famille de se charger de la perte d'autonomie d'un proche. Ce sont surtout les 18-24 ans qui ont cette vision des choses. Cela peut s'expliquer par le fait qu'ils n'aient pas réellement conscience de tout ce que cela peut impliquer (matériel, issues financières ou psychologiques).
65% des Français pensent qu'il est important de se préparer à une éventuelle dépendance dans l'avenir même s'ils pensent avoir des difficultés à gérer le côté financier du problème (à 59%).
En bref, cette enquête montre que les Français ont des doutes quant à la gestion de leur avenir et de leur éventuel dépendance.