Une personne ayant vécu un infarctus ou un AVC peut craindre la récidive. Cela peut donc freiner la reprise d’une vie sexuelle active. Est-ce vraiment dangereux de reprendre le sexe après un infarctus ? Quand reprendre une activité sexuelle sans danger après un accident cardio-vasculaire ? Voici quelques éléments de réponse.
Accidents cardiovasculaires : peut-on refaire l’amour après un AVC ?
Qu'est-ce qu'un AVC ?
Un accident vasculaire cérébral ou AVC est une pathologie qui survient brutalement et entraîne des troubles moteurs, des pertes de sensibilité ou encore des troubles du langage. Dans 85% des cas, l'AVC est la conséquence d'un infarctus, une artère qui se bouche dans le cerveau. Dans 15% des cas, c'est une hémorragie due à la rupture d'un vaisseau dans le cerveau.
Dans les deux cas, une région du cerveau est privée d'irrigation et d'oxygène. Le tissu dégénère donc et perd ses fonctions neurologiques.
Un AVC cause de nombreux changements dans la vie de la personne qui le subit, de même que dans sa vie de couple.
L'impact d'un accident vasculaire cérébrale sur la vie des patients
Il n'y a que peu d'études qui cherchent à prouver l'impact d'un accident vasculaire cérébral sur la vie intime des patients. Pourtant, il serait important que la prise en charge après l'AVC prenne en compte les aspects relationnels et sexuels.
Un sondage mené par la Stroke association, une association britannique, montre que 6 patients sur 10 ayant souffert d'un accident vasculaire cérébral voient leur vie sexuelle changer. Un tiers de ces patients vivent mal les changements et révèlent que leurs rapports intimes sont compliqués. 16% d'entre eux n'ont d'ailleurs plus d'activité sexuelle du tout.
En cause, la peur. La vie intime peut être affectée par de l'anxiété, la dépression, une baisse de libido, une absence de désir ou une fatigue intense. Vous pouvez en parler avec un psychologue ou un sexologue.
Mieux vaut éviter d'entrer dans un cercle vicieux. Plus vous attendez pour reprendre une vie sexuelle, plus vous aurez d'appréhensions et plus ce sera compliqué. Cela peut entraîner des problèmes d'érection chez l'homme et un défaut de lubrification chez la femme.
Il est toutefois recommandé de reprendre des activités sexuelles après un AVC mais dans un délai raisonnable et selon les conséquences et éventuelles séquelles, évidemment.
Sexualité et AVC
Avant tout, il faudra en parler à votre médecin. Ce dernier saura aussi bien vous rassurer que vous donner des conseils, notamment sur la récidive des AVC. Aucune étude ne démontre qu'une relation sexuelle peut déclencher un nouvel accident. De plus, tout le monde est différent : c'est à vous de savoir si vous êtes prêt à reprendre une vie sexuelle ou non.
Il ne faut surtout pas vous mettre la pression. Déterminez le meilleur moment avec votre partenaire. Un moment où vous serez tous les deux bien reposés. Vous pouvez commencer en douceur, avec des massages, par exemple. Il faut prendre le temps de se réapproprier son corps, de réapprendre les différentes positions aussi.
Avant de faire l'amour, allez aux toilettes afin de vider votre vessie. Vous pouvez utiliser un lubrifiant à base d'eau, qui permettra de prévenir la sécheresse vaginale.
Surtout, si vous prenez un traitement qui altère la fonction sexuelle comme des antidépresseurs ou des médicaments contre l'hypertension, ne l'arrêtez pas et parlez-en plutôt avec votre médecin.
Pour une vie sexuelle épanouie, il faut absolument tout baser sur la communication. Les patients qui souffrent d'aphasie, soit la perte de la capacité de comprendre ou de s'exprimer, peuvent se sentir diminués. Il est donc essentiel d'apprendre de nouvelles façons de communiquer.
Faire l'amour n'est pas contre-indiqué après un accident cardiovasculaire dès lors que la maladie qui a entraîné l'AVC est stabilisée. Il faut aussi que l'activité physique ne cause pas de douleurs dans la poitrine, d'essoufflement ou des palpitations.
Est-il dangereux de faire l'amour après un infarctus ?
Si le sexe est vu comme bon pour le cœur et les artères, les patients à la santé cardiaque fragile peuvent craindre que cela ne provoque un nouvel incident. De nombreux préjugés peuvent freiner les patients.
Déjà, un arrêt cardiaque ne peut pas arriver pendant un rapport sexuel. Cela reste vraiment rare : cela ne concerne qu'1% des décès par arrêt cardiaque chez les hommes et 0,1% chez les femmes.
Les patients souffrant d'une maladie cardiovasculaire et pris en charge n'ont pas plus de risque de mourir d'un arrêt cardiaque pendant l'acte sexuel que les personnes non cardiaques.
Avoir une activité sexuelle peut être apparenté à avoir une activité physique modérée. En soit, c'est comme monter deux étages sans s'arrêter, l'équivalent d'une marche rapide. Donc si vous pouvez monter deux étages en 10 secondes sans être essoufflé, vous pouvez facilement reprendre une vie sexuelle active.
Après la pose d'un stent, il faut attendre environ une semaine pour reprendre une activité sexuelle, le temps que les artères du cœur soient revascularisées. Si vous portez un défibrillateur cardiaque implantable, il n'y a que peu de risques de recevoir ou d'envoyer un choc électrique à votre partenaire lors de vos ébats sexuels.
Si vous portez un pacemaker avec une sonde, mieux vaut retarder les activités sexuelles de deux à trois semaines, le temps que la sonde s'implante correctement dans le muscle.
Après l'implantation d'une valve cardiaque, une transplantation cardiaque ou un pontage coronaire, il faut attendre au moins deux mois, le temps que le patient soit revascularisé, stable et que les 20 séances de rééducation soient faites. Le patient passe alors une épreuve de contrôle et si tout va bien, il peut reprendre une vie normale.
Certains médicaments à visée cardio-vasculaire (anti hypertenseurs centraux, certains bêta-bloquants ou diurétiques) peuvent avoir une incidence sur l'érection.