Poêles antiadhésives : l’enquête de 60 Millions de Consommateurs confirme des substances toxiques

Les poêles antiadhésives sont des incontournables en cuisine. Faciles à nettoyer et idéales pour cuisiner avec peu de matières grasses, elles séduisent depuis des décennies. Mais derrière cette praticité se cache un problème préoccupant : la présence de substances toxiques dans certains modèles. C’est ce que révèle l’enquête publiée dans le magazine 60 Millions de Consommateurs de février 2025, qui a analysé plusieurs références du marché.

Par Eve
poele antiadhésives nocives
© iStock

Des polluants éternels dans nos ustensiles de cuisine

L’étude menée par 60 Millions de Consommateurs met en évidence la présence de PFAS, aussi appelés "polluants éternels", dans certaines poêles testées. Ces substances chimiques, utilisées notamment dans le revêtement antiadhésif en PTFE (plus connu sous le nom de Téflon), sont connues pour leur persistance dans l’environnement et leur potentiel toxique pour la santé.

Les PFAS sont soupçonnés d’être impliqués dans plusieurs problèmes de santé :

  • Augmentation du risque de cancers (notamment du sein)
  • Troubles hépatiques et immunitaires
  • Impact sur la fertilité
  • Altération de la réponse aux vaccins

Bien que l’usage du PFOA, un des PFAS les plus connus, soit interdit depuis 2020, les fabricants ont remplacé cette substance par d’autres composants de la même famille, comme le Gen-X, l’ADONA ou le F-53B, dont les effets sur la santé restent encore mal connus.

Des résultats inquiétants pour certaines marques

Dans cette étude, 10 modèles de poêles antiadhésives ont été passés au crible. L’objectif était d’analyser la présence de PFAS et d’autres substances préoccupantes, ainsi que de mesurer la migration potentielle de ces éléments vers les aliments.

Les principales conclusions du test :

  • Certaines poêles présenteraient encore des traces de PFAS, bien qu’affichant parfois des mentions “Sans PFOA” ou “Sans PFAS”.
  • Des niveaux préoccupants de 6:2 FTOH (un composé soupçonné d’effets nocifs sur les organes) ont été retrouvés dans plusieurs modèles.
  • Une poêle en céramique censée être plus saine (marque Beka) affichait des taux élevés de PFHxA et PFBA, des substances interdites en Europe à partir de 2026.

Parmi les marques testées, certaines s’en sortent bien, tandis que d’autres sont pointées du doigt pour leur teneur en polluants :

Marque / Modèle Résultat global Présence de PFAS
Tefal Excellence Très bon (17,5/20) Aucune substance préoccupante détectée
Ikea Hemkomst Bon (15,7/20) Traces infimes de PFAS
Greenpan Torino Infinity Acceptable (14,5/20) Quelques résidus détectés
Beka Mandala (céramique) Très insuffisant (7,8/20) Forte teneur en PFAS interdits dès 2026
Espace Cuisine Professionnel Très insuffisant (7,2/20) Contamination avérée et migration vers les aliments

Ces résultats montrent qu’il est essentiel de choisir sa poêle avec attention, même lorsque le produit affiche des allégations rassurantes.

Des alternatives vraiment plus sûres ?

Face à ces préoccupations, de nombreux consommateurs se tournent vers les poêles en céramique, vantées comme une alternative sans danger. Mais l’enquête de 60 Millions de Consommateurs souligne un point important : les fabricants de poêles en céramique ne précisent pas toujours les composants utilisés pour obtenir leurs propriétés antiadhésives.

Ainsi, certaines poêles “sans Téflon” pourraient quand même contenir des substances chimiques potentiellement nocives. Par ailleurs, les poêles en céramique tendent à s’user plus rapidement, ce qui pourrait exposer encore davantage les aliments aux matériaux sous-jacents.

Comment choisir une poêle sans risque ?

Pour minimiser l’exposition aux PFAS et autres substances controversées, voici quelques conseils :

✔️ Privilégier les poêles en inox, en fonte ou en fer : elles sont plus durables et ne contiennent aucun revêtement chimique.
✔️ Vérifier la composition des poêles en céramique et privilégier celles certifiées sans substances controversées.
✔️ Éviter les poêles avec des mentions trompeuses (“Sans PFOA” ne signifie pas “Sans PFAS”).
✔️ Ne pas surchauffer une poêle antiadhésive pour éviter toute libération de substances toxiques.
✔️ Changer de poêle dès qu’elle présente des rayures profondes, qui peuvent favoriser la migration de particules indésirables.

Une réglementation en évolution

L’Union européenne a déjà commencé à renforcer les restrictions sur l’usage des PFAS, avec des interdictions progressives d’ici 2026. Toutefois, certains industriels continuent d’utiliser des dérivés chimiques pour remplacer les substances interdites.

L’étude de 60 Millions de Consommateurs, disponible dans l’édition de février 2025, met en lumière un problème encore sous-estimé et pousse les autorités à aller plus loin dans la réglementation pour garantir des ustensiles de cuisine réellement sains.

En attendant une législation plus stricte, le choix d’une poêle doit se faire avec précaution. Un simple achat peut impacter la santé, à court comme à long terme.

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