Les personnes en situation de handicap ou souffrant d’une maladie invalidante peuvent percevoir, sous certaines conditions, une pension d’invalidité. Cette prestation, versée par l’Assurance maladie, a pour objectif de compenser une perte de revenus partielle ou totale liée à une capacité de travail réduite. À compter du 1er avril 2025, les montants de cette pension sont revalorisés de 2,2 %, une hausse annuelle attendue mais qui reste en-deçà de l’inflation.
Handicap : la pension d’invalidité augmente au 1er avril, voici les nouveaux montants
Une aide pour faire face à une perte durable de revenus
La pension d’invalidité est destinée aux personnes qui ne peuvent plus exercer pleinement leur activité professionnelle, de manière temporaire ou définitive. Pour y avoir droit, il faut :
- Avoir moins de 62 ans (âge légal de départ à la retraite)
- Être affilié à la Sécurité sociale depuis au moins 12 mois au moment de l’arrêt de travail ou de la constatation de l’invalidité
- Justifier d’un certain nombre d’heures de travail ou de cotisations
- Être reconnu invalide par le médecin-conseil de la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie)
La pension est classée en trois catégories, selon le degré de réduction de capacité de travail.
Les montants revalorisés au 1er avril 2025
Voici les nouveaux montants mensuels bruts, applicables à compter d’avril :
Catégorie d’invalidité | Montant minimum mensuel 2024 | Montant au 1er avril 2025 |
---|---|---|
1re catégorie | 328,07 € | 335,29 € |
2e catégorie | 546,47 € | 558,51 € |
3e catégorie | 1 008,38 € | 1 030,56 € |
Les montants exacts peuvent varier en fonction des salaires précédents et des éventuels revenus d’activité maintenus. Il s’agit ici des montants planchers garantis.
Le classement par catégorie : une distinction essentielle
- 1re catégorie : l’assuré peut encore exercer une activité réduite
- 2e catégorie : l’assuré est reconnu comme ne pouvant plus travailler
- 3e catégorie : l’assuré est totalement inapte et a besoin de l’assistance d’une tierce personne
Pour la 3e catégorie, un complément spécifique pour tierce personne peut également être versé.
Une hausse automatique mais surveillée
La revalorisation annuelle est fixée par arrêté ministériel, en fonction de l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Elle est appliquée automatiquement par la caisse d’Assurance maladie. Aucune démarche n’est nécessaire, mais il est recommandé de vérifier chaque mois le montant versé, notamment si des revenus d’activité sont perçus en parallèle.
Une aide encore trop faible selon les associations
Malgré la revalorisation, de nombreuses associations de personnes handicapées jugent le montant de la pension largement insuffisant pour faire face aux dépenses courantes, notamment le coût du logement, de l’alimentation ou des soins. Plusieurs rapports ont alerté sur le niveau de pauvreté élevé parmi les bénéficiaires de la pension d’invalidité, en particulier ceux qui ne peuvent pas reprendre une activité même partielle.
Le montant mensuel reste souvent inférieur au seuil de pauvreté (1 158 € en 2024 pour une personne seule), surtout dans les deux premières catégories. C’est pourquoi certaines personnes doivent également solliciter l’Allocation adulte handicapé (AAH), lorsque leurs ressources restent inférieures à un certain seuil.
Un dispositif à articulation complexe
La pension d’invalidité n’est pas cumulable avec toutes les aides. À partir de 62 ans, elle cesse automatiquement pour laisser place à la retraite, qui devient alors la seule source de revenu. Il est donc essentiel, en amont, de préparer ce passage et de vérifier ses droits auprès de sa caisse de retraite. De même, le cumul pension + revenu d’activité est possible, mais soumis à un plafond.
Un ajustement bienvenu
La revalorisation de 2,2 % au 1er avril 2025 est un ajustement bienvenu, mais qui ne suffit pas à compenser pleinement la hausse du coût de la vie. Pour de nombreux bénéficiaires, le montant perçu reste trop modeste pour vivre dignement. Il est donc essentiel que les personnes concernées soient accompagnées dans leurs démarches et informées de leurs droits connexes, notamment en matière de complément de ressources, d’allocations logement ou d’exonérations spécifiques.