Hausse des prix chez Netflix, Disney+, Prime… Faut-il vraiment continuer à payer alors que les alternatives se multiplient ?

Le paysage du streaming payant connaît une transformation majeure. Après des années d’expansion, de conquête de marchés et de diversification des offres, les grandes plateformes augmentent significativement leurs prix. Netflix, Disney+ et Prime Video, piliers du divertissement numérique, ont tous revu leurs tarifs à la hausse, souvent de manière discrète, mais bien réelle. Alors que l’inflation pèse déjà sur les ménages, la question se pose : ces services en valent-ils encore la peine ? Ou est-il temps de regarder ailleurs ?

Par Eve
augmentation prix netflix streaming
© iStock

Les hausses de tarifs s’accélèrent… et s’installent

Selon l’analyse publiée par UFC-Que Choisir en avril 2025, Netflix a opéré plusieurs augmentations successives, avec des hausses atteignant jusqu’à 33 % en moins de deux ans. Le forfait "Essentiel", jadis sans publicité, a été purement et simplement supprimé, poussant les utilisateurs vers des offres plus onéreuses ou accompagnées de publicité.

Disney+ a suivi une trajectoire comparable, en introduisant une version avec publicité tout en augmentant son offre standard de 3 à 4 euros par mois depuis 2023. Amazon Prime, historiquement plus abordable, a également augmenté son tarif annuel à 89,90 €, en intégrant des publicités sur Prime Video, sauf à payer un supplément.

Ces augmentations ne sont pas justifiées par une amélioration significative des contenus ou des services. Au contraire, certaines plateformes fragmentent davantage leurs catalogues ou restreignent le partage de comptes, comme Netflix l’a fait avec rigueur depuis 2023.

Un budget "loisirs numériques" qui s’alourdit chaque mois

Lorsque l'on additionne ces dépenses, le constat est sans appel : le streaming est devenu un poste de dépense mensuel à part entière. Ce qui, à l’origine, se présentait comme une alternative économique à la télévision payante ou au cinéma, tend désormais à s’en rapprocher… voire à les dépasser.

Voici une estimation actuelle du coût mensuel des principales offres grand public :

Plateforme Offre standard (sans pub) Prix mensuel Notes
Netflix Standard 13,49 € Partage de compte limité, qualité HD
Disney+ Standard 11,99 € Hausse régulière, moins de nouveautés
Amazon Prime Prime Video (+ pub) 7,49 €/mois* +2,99 €/mois pour enlever les publicités
Canal+ Series 2 écrans simultanés 7,99 € Catalogue français, séries récentes
Apple TV+ Offre unique 9,99 € Moins de contenu, mais qualitatif

*Inclus dans l’abonnement Prime annuel à 89,90 €.

Un foyer abonné à 3 ou 4 services peut ainsi facilement dépasser les 35 € par mois, soit plus de 400 € par an. Un montant non négligeable, notamment pour les retraités ou les familles monoparentales. Et ce sans compter d’autres abonnements numériques (musique, presse, jeux…).

Des alternatives gratuites ou peu connues à explorer

Face à cette inflation numérique, de nombreuses alternatives émergent ou méritent d’être redécouvertes. Il ne s'agit pas nécessairement de se priver, mais plutôt de consommer plus intelligemment.

Parmi les options à considérer :

  • Les chaînes gratuites en streaming (FAST) : Pluto TV, Rakuten TV ou Samsung TV+ proposent des dizaines de chaînes en continu, accessibles sans abonnement, avec publicité.
  • La VOD gratuite via les bibliothèques : certaines médiathèques offrent un accès à des plateformes de streaming public comme Arte VOD ou UniversCiné.
  • La mutualisation des comptes : certains foyers choisissent de partager un seul compte entre amis ou au sein de la famille (dans le respect des CGU), ou d’alterner les abonnements tous les deux mois.
  • Les plateformes publiques : Arte.tv, France.tv ou encore Lumni proposent gratuitement des contenus de qualité, sans publicité intrusive.

Le streaming gratuit ou à bas coût n’est pas synonyme de contenu au rabais. Il s’agit souvent de mieux organiser sa consommation, plutôt que de subir des abonnements que l’on n’utilise qu’occasionnellement.

Repenser sa consommation de contenus

Cette multiplication des plateformes et des hausses tarifaires appelle à un changement d’habitudes. Pourquoi payer chaque mois pour un service que l’on utilise à peine ? Pourquoi ne pas privilégier la qualité à la quantité, quitte à résilier temporairement un abonnement pour en essayer un autre ?

Quelques conseils utiles :

  • Faire un point trimestriel sur ses abonnements : fréquence d’utilisation, satisfaction, coût.
  • Tester les périodes d’essai avant engagement, lorsque disponibles.
  • Activer les rappels d’échéance pour éviter le renouvellement automatique oublié.
  • Profiter des offres ponctuelles ou groupées, souvent disponibles via des box internet ou des cartes cadeaux.

Comme le souligne UFC-Que Choisir : « La fréquence et l’ampleur des hausses posent la question de la soutenabilité de ce modèle pour les consommateurs ».

Une question de choix, pas seulement de divertissement

Ce n’est pas uniquement une affaire de séries ou de films. C’est une question de priorités dans un contexte où chaque euro compte. La tentation du confort immédiat est forte, mais les abonnements numériques, par leur discrétion, peuvent peser lourd sur les finances d’un foyer.

Savoir dire stop, faire le tri, comparer ou découvrir d’autres formes de contenus devient une forme de résistance économique et une manière de reprendre la main sur ses usages numériques.

Alors, faut-il vraiment continuer à payer ? La bonne question serait plutôt : pour quoi et pour combien de temps ?

Aucun commentaire à «Hausse des prix chez Netflix, Disney+, Prime… Faut-il vraiment continuer à payer alors que les alternatives se multiplient ?»

Laisser un commentaire

Les commentaires sont soumis à modération. Seuls les commentaires pertinents et étoffés seront validés
* Champs obligatoires