Faire un don à une association, c’est poser un geste fort. C’est participer à un projet collectif, à une cause solidaire, humanitaire, culturelle ou environnementale. Mais c’est aussi, en France, bénéficier d’un avantage fiscal significatif, à condition de bien respecter les règles au moment de la déclaration. Car un don mal renseigné ou un justificatif manquant peut faire perdre cet avantage. Voici tout ce qu’il faut savoir pour déclarer correctement ses dons aux impôts, sans stress ni oubli.
Justificatif, case à cocher : comment déclarer correctement ses dons aux impôts ?
Tous les dons n’ouvrent pas droit à une réduction fiscale
Avant même de penser à la déclaration, une question essentielle se pose : votre don est-il éligible à une réduction d’impôt ?
La réponse est oui si vous avez versé de l’argent ou donné des biens à un organisme d’intérêt général ou reconnu d’utilité publique. Cela inclut notamment :
- les associations caritatives ou humanitaires,
- les fondations d’intérêt général,
- les organismes de recherche ou d’enseignement supérieur,
- les associations cultuelles,
- les structures venant en aide aux personnes en difficulté (repas, soins, hébergement),
- les partis politiques (avec des plafonds spécifiques).
Les dons à des particuliers, à des structures étrangères non agréées ou à des associations à but lucratif ne donnent droit à aucune réduction. Pour avoir droit à l’avantage fiscal, l’association doit être habilitée à délivrer un reçu fiscal conforme aux exigences de l’administration.
Quel est le montant de la réduction d’impôt ?
La réduction varie selon le type d’organisme bénéficiaire :
- 66 % du montant du don pour les associations d’intérêt général ou reconnues d’utilité publique, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
- 75 % du montant du don pour les associations qui fournissent des repas, des soins ou un hébergement à des personnes en difficulté, dans la limite de 1 000 € en 2025. Au-delà de ce montant, la réduction retombe à 66 %, toujours dans la limite des 20 % de revenus.
Si vous dépassez cette limite annuelle, l’excédent peut être reporté sur les cinq années suivantes, dans les mêmes conditions.
Le reçu fiscal : le document à ne jamais égarer
Pour bénéficier de la réduction d’impôt, vous devez être en mesure de présenter un justificatif officiel, appelé "reçu fiscal CERFA n°11580*04", délivré par l’organisme bénéficiaire. Ce reçu mentionne :
- vos nom, prénom et adresse,
- le montant et la date du don,
- le nom et les coordonnées de l’association,
- la mention que l’organisme remplit bien les conditions prévues à l’article 200 ou 238 bis du Code général des impôts.
Ce document n’est pas à joindre à votre déclaration si vous la faites en ligne ou sur papier, mais vous devez pouvoir le présenter en cas de contrôle. Il est donc essentiel de le conserver pendant au moins trois ans.
Où et comment déclarer vos dons sur votre déclaration de revenus
Une fois vos reçus en main, vient le moment de remplir votre déclaration. L’administration fiscale prévoit des cases spécifiques selon la nature de vos dons. Voici les plus fréquentes :
- Case 7UF : pour les dons à des associations ou fondations reconnues d’utilité publique.
- Case 7UD : pour les dons aux organismes qui aident les personnes en difficulté (taux de 75 %).
- Case 7VA, 7VB, 7VC : pour les dons à des partis politiques ou à des candidats.
Ces cases se trouvent dans la rubrique "Réductions et crédits d’impôt", à l’étape 3 de la déclaration en ligne, ou dans le formulaire n°2042 RICI en version papier.
Ce qu’il faut éviter pour ne pas perdre votre avantage
Certaines erreurs reviennent souvent et peuvent vous faire perdre la réduction à laquelle vous avez droit :
- Confondre don et cotisation : seules les cotisations versées sans contrepartie peuvent ouvrir droit à réduction.
- Ne pas vérifier l’éligibilité de l’organisme : toutes les associations ne remplissent pas les critères fiscaux requis.
- Oublier de remplir la case correspondante dans la déclaration de revenus : sans cette case cochée, aucun calcul de réduction n’est appliqué.
- Jeter ou égarer le reçu fiscal : en cas de contrôle, l’administration pourra rejeter votre déclaration de don sans ce justificatif.
Un geste altruiste, mais aussi réfléchi
Faire un don, c’est participer à une action qui vous tient à cœur, tout en donnant du sens à votre contribution fiscale. C’est aussi une manière de soutenir des structures essentielles à la vie sociale, que ce soit dans la santé, l’éducation, l’environnement ou la solidarité.
Mais comme tout avantage fiscal, il repose sur un cadre précis, qu’il est essentiel de bien connaître. En prenant le temps de vérifier les conditions, de conserver vos justificatifs et de cocher les bonnes cases, vous vous assurez que votre générosité est pleinement reconnue par l’État.