Depuis le 1er mai 2025, le tarif repère du gaz a subi une baisse non négligeable. Une nouvelle qui pourrait sembler rassurante pour les millions de foyers français encore dépendants de cette énergie pour se chauffer, cuisiner ou produire leur eau chaude. Mais derrière cette baisse affichée, la réalité est plus nuancée. Le système de tarification du gaz reste instable et pourrait réserver de mauvaises surprises dans les mois à venir.
Vous chauffez au gaz ? Voici ce que vous allez (vraiment) économiser en mai… et ce que vous risquez de payer en plus demain
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Une baisse des prix qui fait du bien au portefeuille
Dès le mois de mai, le prix moyen du kilowattheure (kWh) de gaz est passé de 0,12412 € à 0,1162 € TTC, soit une baisse de 6,4 %. Pour un foyer type consommant 11 200 kWh par an (chauffage au gaz, eau chaude et cuisson), cela représente une économie d’environ 88 € sur l’année. Une bouffée d’air bienvenue alors que de nombreux ménages ont vu leurs factures exploser depuis 2021.
Le tableau ci-dessous présente l’impact de cette baisse selon trois profils de consommation :
| Type de foyer | Consommation annuelle (kWh) | Avant (€/an) | Après (€/an) | Économie estimée |
|---|---|---|---|---|
| Appartement (eau chaude + cuisson) | 4 500 | 558,5 € | 522,9 € | 35,6 € |
| Maison sans chauffage au gaz | 7 000 | 868,8 € | 813,4 € | 55,4 € |
| Maison avec chauffage au gaz | 11 200 | 1 390,1 € | 1 301,4 € | 88,7 € |
cette baisse ne concerne que le tarif repère défini par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). De nombreux foyers sont aujourd’hui engagés auprès de fournisseurs privés qui appliquent des grilles tarifaires distinctes, avec parfois des prix fixes sur plusieurs mois ou années.
Une facture qui pourrait vite repartir à la hausse
Ce répit pourrait n’être que temporaire. Plusieurs signaux laissent penser que les prix du gaz pourraient repartir à la hausse dès l’automne. Le tarif repère est recalculé chaque mois par la CRE, en fonction des prix de gros sur les marchés internationaux. Une flambée des cours, comme celle observée en 2022, pourrait être répercutée rapidement sur les consommateurs.
Par ailleurs, le gouvernement étudie actuellement une réforme de la fiscalité énergétique, avec la possible hausse de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN). Une telle mesure viendrait neutraliser l’effet positif de la baisse actuelle. En parallèle, certains fournisseurs pourraient profiter de cette période pour revoir à la hausse leurs offres à prix fixes, sous prétexte d’anticiper de futures hausses.
Ce que les contrats à prix fixes ne vous disent pas
Certains ménages ont opté pour des contrats à prix bloqués, pensant se prémunir contre les hausses. Or, ces contrats ne permettent pas de bénéficier automatiquement des baisses ponctuelles du tarif repère. Un abonné à un prix fixe de 0,14 €/kWh paiera aujourd’hui son gaz bien plus cher que ceux ayant choisi une offre indexée au tarif repère.
Cela pose une question essentielle : faut-il rester fidèle à son fournisseur ou changer pour une offre plus compétitive ?
Sachez comparer régulièrement et renégocier son contrat
Changer de fournisseur est gratuit et sans engagement, à tout moment. Il est conseillé de :
- Comparer les offres disponibles sur les comparateurs officiels (notamment ceux proposés par les autorités publiques).
- Éviter les offres à prix fixes actuellement trop élevés, qui ne profitent pas des fluctuations à la baisse.
- Privilégier les offres indexées au tarif repère de la CRE, plus transparentes et souvent plus avantageuses.
Une instabilité qui inquiète les ménages les plus fragiles
Pour les seniors, dont les revenus sont souvent fixes ou limités, cette instabilité tarifaire est source d’inquiétude. L’hiver 2022-2023 avait déjà vu des factures exploser, contraignant certains retraités à restreindre drastiquement leur chauffage. La baisse actuelle ne suffit pas à effacer ce traumatisme.
D’autant que les évolutions futures sont imprévisibles : géopolitique, dépendance au marché mondial, décision politique… Les consommateurs restent à la merci de multiples facteurs qui échappent à leur contrôle.
Ne pas se laisser piéger : anticiper plutôt que subir
La baisse du tarif du gaz au 1er mai est une opportunité à saisir, mais elle ne doit pas faire baisser la vigilance des ménages. Ce qui compte, c’est de suivre régulièrement sa consommation, de vérifier les conditions de son contrat, et d’agir rapidement si une offre plus avantageuse se présente.
Enfin, il peut être utile d’investir dans des équipements de régulation de la consommation : thermostat intelligent, isolation renforcée, chauffe-eau à déclenchement programmé… Ces choix permettent de mieux maîtriser sa facture, indépendamment du tarif.