Faut-il vraiment passer au mulching ? Les vraies promesses et les pièges de cette méthode

Entre gain de temps, fertilisation naturelle et suppression des déchets verts, le mulching séduit de plus en plus de jardiniers. Cette méthode consiste à laisser sur place l’herbe finement broyée après la tonte. Présentée comme écologique, économique et pratique, elle n’est pourtant pas exempte de contraintes. Alors, le mulching est-il vraiment une bonne idée pour votre jardin, ou une fausse promesse qui complique l’entretien ? Voici un éclairage complet et sans détour sur cette technique de plus en plus répandue.

Par Eve
mulching bien ou pas
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Une tonte sans ramassage, un vrai gain de temps

Le premier argument en faveur du mulching est incontestable : il supprime le ramassage de l’herbe coupée. Fini les allers-retours pour vider le bac de la tondeuse ou remplir des sacs à transporter à la déchetterie. L’herbe est finement coupée et redéposée entre les brins de pelouse. Résultat : un gain de temps pouvant aller jusqu’à 30 % à chaque tonte. Pour les grandes surfaces ou les jardiniers pressés, cet avantage est considérable.

Par ailleurs, certaines communes refusent désormais les déchets verts en déchetterie. Le mulching devient alors une solution logique pour gérer les résidus sur place, sans frais, sans logistique.

Un engrais naturel à portée de tondeuse

Autre atout de taille : la fertilisation naturelle du sol. Les brins d’herbe broyés se décomposent rapidement et libèrent des nutriments essentiels comme l’azote, le potassium et le phosphore. C’est un engrais gratuit, disponible immédiatement, qui favorise la croissance du gazon et limite le recours aux produits chimiques. En été, cette fine couche végétale protège le sol de la sécheresse et réduit l’évaporation, permettant de moins arroser.

Au fil des tontes, la pelouse devient plus dense, plus verte et mieux résistante aux aléas climatiques. À condition toutefois de respecter certaines règles...

Une technique exigeante, loin d’être universelle

Car le mulching, malgré ses vertus, ne tolère pas l’approximation. Pour fonctionner, il impose une tonte très régulière, parfois deux à trois fois par semaine au printemps, quand la pousse est rapide. Si l’herbe devient trop longue, le broyage ne se fait plus correctement. Résultat : une couche épaisse de résidus mal décomposés, inesthétique et parfois glissante.

Autre contrainte : éviter absolument de tondre après la pluie. L’herbe mouillée colle aux lames, forme des bouchons, et peut abîmer la tondeuse, voire provoquer une panne sur les modèles thermiques.

Enfin, le mulching exige un équipement spécifique. Il faut une tondeuse conçue pour, équipée d’un carter fermé et d’une lame de broyage adaptée. Un détail non négligeable qui peut représenter un surcoût à l’achat, ou nécessiter l’adaptation d’un modèle existant.

Un risque de feutrage et de maladies à ne pas négliger

L’un des principaux pièges du mulching est le feutrage. Si les résidus ne se décomposent pas rapidement, ils s’accumulent à la surface du sol, formant une couche étanche qui étouffe les racines, bloque l’eau et l’air, et favorise le développement de maladies fongiques. Ce phénomène peut ruiner l’effet recherché.

Pour y remédier, il est conseillé de scarifier la pelouse au moins deux fois par an, afin d’aérer le sol et éliminer le feutre. Certains jardiniers doivent également ajouter des activateurs de décomposition ou des engrais spécifiques en complément.

Un bon allié pour les robots tondeuses

Un domaine où le mulching s’impose naturellement, c’est la tonte robotisée. Tous les robots tondeuses fonctionnent en mulching : ils tondent souvent et très finement, sans panier, laissant les particules sur place. Résultat : une pelouse impeccablement entretenue, nourrie en continu, avec un minimum d’intervention humaine. Si l’on veut les avantages du mulching sans en subir les contraintes, le robot reste une excellente solution, surtout pour les pelouses de taille moyenne à grande.

Tableau récapitulatif : promesses et limites du mulching

Avantages du mulching Inconvénients et contraintes
Gain de temps (pas de ramassage) Fréquence de tonte élevée (2 à 3 fois/semaine en saison)
Fertilisation naturelle, sol enrichi Inefficace si l’herbe est trop haute ou mouillée
Conservation de l’humidité, pelouse plus verte Risque de feutrage si mal appliqué
Réduction des déchets verts Besoin d’une tondeuse adaptée (mulching ou robot)
Idéal pour les robots tondeuses Scarification nécessaire 1 à 2 fois par an
Moins d’engrais et d’arrosage à prévoir Risque de maladies fongiques si résidus mal décomposés

Un bon choix… mais pas pour tout le monde

Le mulching peut transformer l’entretien du jardin, à condition d’avoir le bon rythme, le bon matériel et un sol bien entretenu. Pour les jardiniers réguliers ou les adeptes de la tonte robotisée, c’est une méthode écologique, économique et efficace. Pour les autres, notamment ceux qui tondent peu souvent ou disposent d’une tondeuse classique, le risque de mauvaises surprises est réel.

Avant d’adopter le mulching, mieux vaut bien connaître son terrain, son emploi du temps… et ses limites personnelles. Ce n’est pas une méthode miracle, mais bien une technique d’entretien raisonnée, qui demande rigueur et constance pour tenir ses promesses.

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