Un vieux secret transmis de jardinier en jardinier : comment préparer en 10 minutes les purins les plus utiles du potager

Longtemps relégués aux oubliettes du jardinage moderne, les purins végétaux font un retour remarqué dans les potagers naturels. Parmi eux, ceux de consoude et de prêle, encore trop méconnus, méritent une attention toute particulière. Faciles à réaliser, économiques et terriblement efficaces, ils renforcent les plantes, préviennent certaines maladies et offrent une alternative naturelle aux engrais et traitements chimiques. Ce savoir, transmis de jardinier en jardinier, gagne à être redécouvert par tous ceux qui souhaitent cultiver un jardin sain, vivant et autonome.

Par Eve
purin jardin
© iStock

Pourquoi ces purins anciens sont-ils si précieux ?

Contrairement à l’image peu flatteuse que l’on se fait parfois des purins (odeur forte, recettes floues, usage incertain), ce sont de véritables concentrés d’efficacité végétale, obtenus par fermentation naturelle de plantes riches en principes actifs.

  • Le purin de consoude est un engrais foliaire et racinaire hors pair, très riche en potassium, idéal pour la fructification des légumes et la régénération des plantes fatiguées.
  • Le purin de prêle, quant à lui, est reconnu pour ses propriétés antifongiques, grâce à sa teneur en silice. Il renforce les tissus végétaux et protège contre les maladies cryptogamiques comme le mildiou ou l’oïdium.

Ces purins s’utilisent en prévention, mais aussi en soin dès l’apparition des premiers symptômes.

Deux plantes faciles à trouver et à cultiver

Autre avantage : consoude et prêle poussent spontanément dans de nombreuses régions de France.

  • La consoude (Symphytum officinale) affectionne les sols riches et humides, souvent en bord de haies ou de fossés. Elle se cultive facilement et peut même être installée de manière pérenne au jardin.
  • La prêle des champs (Equisetum arvense) pousse naturellement dans les zones humides et sablonneuses. On la trouve fréquemment près des fossés, berges ou talus.

Attention toutefois à ne pas confondre avec la prêle des marais, toxique. Si vous avez un doute, il est préférable de se procurer des plants ou des feuilles séchées en jardinerie bio.

La recette simplissime en 10 minutes chrono

La préparation ne nécessite aucun matériel sophistiqué : un seau, de l’eau, des feuilles fraîches ou sèches, et un peu de patience.

Étapes Purin de consoude Purin de prêle
Quantité de plantes 1 kg de feuilles fraîches (ou 100 g sèches) 1 kg de tiges fraîches (ou 150 g sèches)
Volume d’eau 10 litres (de pluie si possible) 10 litres
Contenant Seau ou bidon en plastique ou en bois Idem
Temps de fermentation 10 à 15 jours à température ambiante 7 à 10 jours
Remuer ? Oui, 1 fois par jour Oui, régulièrement
Filtration Oui, avec un vieux tissu ou un tamis Oui, soigneusement
Dosage d’arrosage 1 L de purin pour 10 L d’eau 1 L de purin pour 10 L d’eau
Dosage en pulvérisation foliaire 1 L de purin pour 20 L d’eau 1 L de purin pour 20 L d’eau

L’odeur peut être forte, mais elle témoigne simplement de la fermentation en cours. Le purin est prêt dès que les bulles disparaissent et que le mélange prend une teinte sombre.

Quand et comment les utiliser au potager ?

Le purin de consoude s’utilise :

  • En arrosage au pied : pendant la floraison et la fructification des tomates, courgettes, aubergines, pommes de terre.
  • En pulvérisation foliaire : en cas de croissance ralentie ou pour aider les jeunes plants à reprendre vigueur.

Le purin de prêle, lui, est à appliquer :

  • En prévention : une pulvérisation tous les 10 à 15 jours au printemps et en été.
  • En traitement curatif léger : sur les feuilles atteintes par le mildiou ou l’oïdium, en alternance avec d’autres solutions naturelles.

Ce que disent les jardiniers qui les utilisent

Nombreux sont ceux qui ont testé ces préparations avec succès. On note :

  • Des plants plus robustes, moins sensibles aux attaques de maladies.
  • Une réduction notable des traitements conventionnels, parfois jusqu’à les supprimer totalement.
  • Une autonomie retrouvée, avec un jardin nourri par les plantes qu’il produit lui-même.

Un maraîcher amateur du Morbihan résume : « Depuis que je fais mon purin de consoude, mes tomates sont deux fois plus belles. Et mes courgettes résistent bien mieux aux alternances de chaleur et d’humidité. »

Quelques conseils pour aller plus loin

  • Stockez le purin à l’abri de la lumière, dans un récipient fermé mais pas hermétique.
  • Ne jamais pulvériser en plein soleil : privilégiez les matinées ou les fins de journée.
  • Alternez les traitements (ortie, prêle, consoude) pour varier les apports et limiter les résistances.

Redécouvrir ces gestes anciens, c’est remettre la main sur un savoir précieux, oublié mais redoutablement efficace. Une poignée de feuilles, un seau d’eau… et un peu de patience suffisent à fabriquer des solutions qui respectent les plantes, les sols et ceux qui les cultivent. Rien de plus simple, et pourtant si puissant.

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