À compter du 1er mars 2025, l’accès à certains antidouleurs couramment prescrits, notamment le tramadol et la codéine, sera strictement encadré. Ces médicaments, appartenant à la famille des opioïdes, seront désormais soumis à une ordonnance sécurisée afin de limiter les risques de mésusage, de dépendance et de falsification d’ordonnances. Cette nouvelle réglementation, mise en place par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), implique des changements majeurs pour les patients et les professionnels de santé. Pour continuer à bénéficier de ces traitements, il sera nécessaire de suivre des démarches précises. Voici ce qu’il faut savoir pour éviter toute interruption de votre prescription.
À partir du 1er mars, ces antidouleurs seront plus difficiles à obtenir : les nouvelles démarches à suivre pour continuer votre traitement
Pourquoi ces nouvelles restrictions ?
Le tramadol et la codéine sont des antalgiques puissants prescrits pour soulager des douleurs modérées à sévères. Leur efficacité est reconnue, mais ils présentent un fort potentiel addictif.
- Le tramadol, utilisé pour des douleurs chroniques ou postopératoires, est déjà soumis à une réglementation stricte, avec une durée de prescription limitée à 12 semaines maximum.
- La codéine, souvent associée au paracétamol, est également utilisée contre la toux et certaines douleurs. Jusqu’ici, sa prescription n’était pas aussi encadrée que celle du tramadol, mais son usage détourné en a fait un médicament à surveiller de près.
Face à une augmentation des cas de dépendance, d’abus et de falsification d’ordonnances, l’ANSM a décidé d’harmoniser les règles pour ces médicaments en imposant des conditions plus strictes de prescription et de délivrance.
Les nouvelles règles de prescription et de délivrance
À partir du 1er mars 2025, voici ce qui change pour obtenir du tramadol ou de la codéine en pharmacie :
1. Une ordonnance sécurisée obligatoire
Désormais, ces médicaments ne pourront être délivrés que sur une ordonnance sécurisée, un document spécifique utilisé pour les substances à risque (opioïdes, psychotropes, stupéfiants).
- Le médecin devra inscrire le dosage et la posologie en toutes lettres pour éviter toute falsification.
- L’ordonnance comportera des éléments de sécurité : un filigrane représentant un caducée, un grammage spécifique (77 g/m² minimum) et des informations pré-imprimées sur le prescripteur.
- Les prescriptions classiques ne seront plus acceptées à la pharmacie.
2. Une durée de validité limitée
- La durée maximale de prescription sera de 12 semaines (trois mois), y compris pour la codéine et la dihydrocodéine.
- Une nouvelle ordonnance sera nécessaire après cette période, sans possibilité de renouvellement automatique.
3. Un contrôle renforcé en pharmacie
- Les pharmaciens devront vérifier la conformité de l’ordonnance sécurisée avant de délivrer les médicaments.
- Toute prescription ne respectant pas ces critères sera refusée.
Comment continuer son traitement sans interruption ?
Pour éviter toute difficulté d’accès à ces antidouleurs, il est essentiel d’anticiper ces changements et d’adapter ses démarches :
1. Anticiper son renouvellement de traitement
Si vous êtes actuellement sous tramadol ou codéine :
- Prenez rendez-vous avec votre médecin avant la fin de votre ordonnance actuelle, surtout si celle-ci a été établie avant le 1er mars.
- Assurez-vous que votre prescription respecte bien les nouvelles exigences, en demandant une ordonnance sécurisée.
2. Informer son médecin et son pharmacien
Même si les professionnels de santé sont informés de la nouvelle réglementation, certains patients pourraient rencontrer des retards dans la mise en place de ces ordonnances. En cas de doute :
- Demandez à votre médecin traitant comment il prévoit d’appliquer ces nouvelles règles.
- Vérifiez auprès de votre pharmacien si votre ordonnance est bien conforme avant d’aller chercher vos médicaments.
3. Explorer des alternatives thérapeutiques
Si votre traitement est de longue durée, votre médecin pourrait envisager des alternatives :
- Autres antalgiques non opioïdes, comme le paracétamol ou certains anti-inflammatoires.
- Méthodes complémentaires, comme la kinésithérapie, l’ostéopathie ou des traitements non médicamenteux selon votre pathologie.
Que se passe-t-il pour les ordonnances émises avant le 1er mars ?
Les prescriptions établies avant cette date resteront valables jusqu’à la fin de la durée de traitement indiquée. Toutefois, au-delà de cette période, il ne sera plus possible de renouveler ces médicaments sans une nouvelle ordonnance sécurisée.
Pour éviter tout désagrément, il est conseillé de consulter son médecin avant la date d’expiration de son ordonnance actuelle afin de régulariser sa prescription dans les meilleurs délais.
Une mesure stricte mais nécessaire
Si cette nouvelle réglementation peut sembler contraignante pour les patients habitués à ces médicaments, elle vise avant tout à renforcer la sécurité des prescriptions et à limiter les risques d’abus. En prenant les bonnes précautions dès maintenant, il est possible d’assurer une transition en douceur et de continuer son traitement sans difficulté.
Dès le 1er mars, une simple ordonnance ne suffira plus pour obtenir du tramadol ou de la codéine. Il est donc essentiel de se préparer et d’adopter les bonnes démarches pour éviter toute interruption de traitement.