Nez bouché, yeux qui piquent : pourquoi les allergies explosent vraiment cette année ?

Printemps 2025. Partout en France, éternuements en cascade, yeux rouges et gorge qui gratte sont devenus le quotidien de millions de personnes. Dans les transports, au bureau ou dans la rue, la question revient sans cesse : “Pourquoi suis-je aussi allergique cette année ?” Et surtout, “Pourquoi même des gens qui n’étaient jamais concernés le deviennent ?” Les chiffres confirment cette impression collective. En 2025, les allergies aux pollens atteignent des niveaux records, et les causes sont multiples. Changement climatique, pollution atmosphérique, urbanisme végétalisé… : tous ces facteurs convergent et aggravent la situation. Voici pourquoi les symptômes explosent… et pourquoi cela risque de durer.

Par Eve
rhume allergique pollen
© iStock

Un tiers des adultes désormais concernés

En France, 30 % des adultes et 20 % des enfants de plus de 9 ans souffrent d’allergies au pollen, selon les données sanitaires les plus récentes. Ce chiffre augmente chaque année, et touche désormais des personnes jusque-là épargnées, sans antécédents familiaux apparents.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) va plus loin : elle estime que d’ici 2050, une personne sur deux dans le monde sera allergique aux pollens.

Ce phénomène ne doit rien au hasard. Il est la conséquence directe de bouleversements environnementaux, déjà bien documentés.

Le changement climatique modifie le calendrier des pollens

Le réchauffement global est l’un des principaux déclencheurs de cette évolution. D’après une synthèse du ministère de la Santé, la hausse des températures provoque une floraison plus précoce et un allongement des saisons polliniques, notamment pour les arbres et plantes qui pollinisent à la fin de l’hiver et au début du printemps (cyprès, bouleau, graminées…).

Une étude américaine publiée en 2020 a confirmé que la saison des pollens s’est allongée de 20 jours entre 1990 et 2008, en lien direct avec le réchauffement climatique. Résultat : le corps est exposé plus longtemps, plus tôt, et souvent à des concentrations plus fortes.

La pollution de l’air : un facteur aggravant redoutable

L’air que nous respirons ne se contente pas de transporter les pollens : il les modifie. La pollution atmosphérique (ozone, particules fines, oxydes d’azote) fragilise les grains de pollen et les rend plus agressifs.

Selon le ministère de la Santé, la pollution déforme certains grains et accroît leur capacité à pénétrer profondément dans les voies respiratoires, en particulier chez les personnes déjà sensibles. Cela aggrave les symptômes (rhinites, conjonctivites, asthme) et peut même favoriser l’apparition de nouvelles allergies chez des individus qui y échappaient jusque-là.

Une urbanisation verte… mais allergisante

Face aux canicules estivales, les villes se sont massivement végétalisées ces dernières années : plantations d’arbres, parcs urbains, toitures vertes… Si ces initiatives ont des effets bénéfiques sur le climat urbain, elles ont aussi une conséquence inattendue : elles augmentent la concentration de pollens allergisants.

Les espèces choisies pour ces aménagements — comme les bouleaux, cyprès ou certaines graminées — sont réputées très pollinisantes et allergènes. En ville, où l’air est déjà chargé en particules fines, le cocktail devient particulièrement irritant.

Les causes de l'explosion des allergies au pollen en 2025

Facteur Effet principal Conséquences observées
Réchauffement climatique Floraison précoce, saisons polliniques plus longues Exposition prolongée et plus précoce
Pollution atmosphérique Grains de pollen plus agressifs et plus pénétrants Allergies plus fortes, nouveaux cas déclarés
Végétalisation urbaine Présence accrue d’espèces très allergènes Concentration élevée de pollens en ville
Durée d’exposition accrue Accumulation de micro-expositions au fil des semaines Réactions allergiques plus fréquentes et plus intenses
Fragilisation des voies respiratoires Inflammation chronique due à l’environnement urbain pollué Apparition d’asthme, sensibilisation chez les non-allergiques

Et maintenant, que faire ?

Il est difficile d’échapper complètement aux pollens, mais plusieurs stratégies permettent d’atténuer les effets :

  • Consulter un allergologue pour déterminer précisément l’allergène responsable et envisager un traitement adapté (antihistaminiques, désensibilisation…).
  • Surveiller les alertes polliniques régionales (calendrier et carte sur pollens.fr).
  • Aérer son logement tôt le matin ou tard le soir, lorsque la concentration en pollen est plus faible.
  • Se laver les cheveux le soir, pour éviter de contaminer l’oreiller.
  • Éviter les promenades en pleine nature par temps sec et venteux.

Une tendance de fond qui va s’installer

Les experts sont unanimes : le phénomène n’est pas conjoncturel. Les allergies au pollen s’installent durablement dans nos sociétés, alimentées par des facteurs structurels que peu de politiques publiques anticipent réellement.

Face à cela, la prévention individuelle reste essentielle, mais elle doit s’accompagner d’un meilleur choix des espèces végétales en ville, de réductions de la pollution de fond, et d’un accompagnement des nouveaux allergiques, de plus en plus nombreux chaque printemps.

Ce que vous ressentez cette année — nez bouché, fatigue, yeux irrités — est bien réel. Et vous êtes loin d’être seul.

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