Longtemps considéré comme une alternative saine, responsable et éthique, le régime végétarien séduit de plus en plus de Français. En particulier chez les jeunes générations, la consommation de viande diminue au profit des protéines végétales. Pourtant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) tire la sonnette d’alarme. Dans une publication récente d’avril 2025, elle met en garde contre les risques de carences graves associés à une alimentation végétarienne ou végétalienne mal équilibrée.
Régimes végétariens : l’Anses alerte sur de graves carences nutritionnelles
Une pratique de plus en plus répandue, mais souvent mal encadrée
En France, près de 5 % de la population se déclare végétarienne ou végétalienne, un chiffre en constante augmentation. Les motivations sont multiples : éthique animale, impact environnemental, santé personnelle. Toutefois, ces choix alimentaires impliquent une réorganisation complète des apports nutritionnels, ce qui n’est pas toujours bien compris ou maîtrisé.
Selon l’Anses, ces régimes peuvent exposer à des déficits importants en micronutriments essentiels à l’organisme, en particulier lorsqu’ils sont adoptés sans accompagnement médical ou nutritionnel. Le rapport pointe notamment les risques accrus chez les femmes en âge de procréer, les adolescents, les enfants et les personnes âgées, dont les besoins sont spécifiques.
Les nutriments les plus touchés
L’abandon des produits d’origine animale entraîne souvent une baisse significative de l’apport en fer, en iode, en calcium, en zinc, ainsi qu’en vitamines B12 et D. Ces éléments sont pourtant essentiels au fonctionnement du corps humain. La vitamine B12, par exemple, n’existe naturellement que dans les produits d’origine animale. Son déficit peut provoquer une anémie, des troubles neurologiques, une fatigue chronique, voire des atteintes irréversibles du système nerveux.
De la même manière, le fer non héminique contenu dans les végétaux est moins bien absorbé que celui des viandes. Une carence en fer peut provoquer une baisse de l’immunité, des troubles de la concentration ou encore un essoufflement à l’effort. Les apports en calcium et en vitamine D sont également moins évidents sans produits laitiers ou poissons gras, ce qui peut fragiliser la densité osseuse.
Les nutriments à risque et leurs conséquences
Nutriment carencé | Conséquence potentielle | Sources animales clés | Sources végétales alternatives |
---|---|---|---|
Vitamine B12 | Anémie, troubles neurologiques | Viande, poisson, œufs, lait | Suppléments obligatoires, produits enrichis |
Fer | Fatigue, baisse de l’immunité, anémie | Viande rouge, foie | Légumineuses, tofu, céréales complètes + vit. C |
Calcium | Fragilité osseuse, risque de fractures | Laitages, sardines | Légumes verts, eaux riches en calcium |
Iode | Troubles thyroïdiens | Poissons, fruits de mer | Sel iodé, algues (à surveiller) |
Zinc | Défenses immunitaires affaiblies, cicatrisation lente | Viande, fruits de mer | Graines, noix, céréales complètes |
Vitamine D | Rachitisme, ostéoporose, fatigue | Poissons gras, jaune d’œuf | Exposition solaire, supplémentation |