Le moustique-tigre poursuit son implantation à grande vitesse en France, et les cartes 2025 montrent une présence désormais confirmée dans la quasi-totalité des départements métropolitains. Sa capacité d’adaptation, la douceur des hivers et l’humidité du printemps favorisent sa prolifération. Résultat : il est désormais considéré comme un risque sanitaire majeur à l’échelle nationale, en particulier à l’approche de l’été. Entre vigilance individuelle et stratégies collectives, la question n’est plus de savoir s’il faut s’inquiéter, mais jusqu’où faut-il se préparer.
Retour massif du moustique-tigre : quels départements sont déjà touchés, et quels risques cet été ?
Une progression fulgurante sur tout le territoire
En 2025, le moustique-tigre est implanté de façon active dans 78 départements. Sa présence est particulièrement forte dans le Sud-Est et le Sud-Ouest, mais il remonte désormais les régions du Centre, du Grand Est et même du Nord. Certains départements jusque-là épargnés signalent des détections ponctuelles. Seuls quelques rares territoires restent officiellement non colonisés.
Ce tableau récapitule la situation actuelle :
Statut de colonisation | Nombre de départements concernés | Exemples notables |
---|---|---|
Présence avérée et active | 78 | Bouches-du-Rhône, Hérault, Rhône, Gironde |
Présence ponctuelle ou émergente | 10 | Manche, Pas-de-Calais, Loiret, Eure |
Aucune détection confirmée | 8 | Cantal, Meuse, Haute-Marne, Creuse |
Le moustique-tigre colonise préférentiellement les zones urbaines ou périurbaines, profitant des petites réserves d’eau stagnante laissées par les habitants. Il peut pondre dans moins d’un centimètre d’eau, ce qui rend son élimination complexe.
Des risques sanitaires bien réels
Contrairement aux moustiques classiques, le moustique-tigre est un vecteur potentiel de plusieurs maladies : la dengue, le chikungunya et le virus Zika. Ces virus ne circulent pas naturellement en métropole, mais peuvent être importés par des voyageurs revenant de zones tropicales. Si le moustique-tigre pique ensuite une personne infectée, il peut transmettre la maladie à d’autres individus sur place.
Ces dernières années, des cas de transmission locale ont déjà été recensés dans plusieurs régions. En 2025, le risque d’épidémie estivale est surveillé de près, notamment en raison de la combinaison de trois facteurs : l’implantation durable du moustique, l’augmentation des voyages internationaux et le réchauffement climatique, qui prolonge la saison de présence du moustique.
Comment limiter les risques dès maintenant
Les campagnes de sensibilisation le répètent chaque année, mais les bons réflexes ne sont pas toujours adoptés. Pour éviter la prolifération du moustique-tigre, il faut supprimer tous les points d’eau stagnante autour des habitations. Le moustique pond dans les moindres recoins humides : un vieux seau, une soucoupe, une gouttière bouchée ou un récupérateur mal fermé suffisent.
Voici les gestes simples à adopter :
- Vider chaque semaine tous les contenants pouvant accumuler de l’eau : pots, jouets, bâches, poubelles ouvertes
- Protéger les réserves d’eau : fermer hermétiquement les récupérateurs, couvrir les cuves
- Entretenir les gouttières et les caniveaux pour assurer une bonne évacuation
- Installer des moustiquaires sur les fenêtres et autour des lits si besoin
- Éviter les plantes en eau stagnante comme les bambous ou les plantes à racines dans l’eau
Ces gestes simples peuvent diviser par dix la densité de moustiques autour d’une habitation.
Un moustique difficile à repérer
Le moustique-tigre est plus petit que le moustique classique, et plus discret. Il est reconnaissable à ses rayures noires et blanches sur le corps et les pattes. Il pique de jour, principalement tôt le matin et en fin d’après-midi, et ses piqûres sont souvent plus douloureuses. C’est un insecte solitaire, qui vit à proximité directe de l’homme, ce qui le rend particulièrement envahissant dans les jardins et balcons.
Ce qu’il faut anticiper pour l’été
Les autorités sanitaires craignent une recrudescence des cas de dengue autochtone durant l’été 2025, en particulier dans les régions du Sud et de l’Ouest. Certaines collectivités locales ont déjà mis en place des campagnes de démoustication préventive ou des systèmes d’alerte. Mais la protection repose avant tout sur les actions individuelles.
Le mois de mai est décisif : c’est durant cette période que les premières générations se développent, et qu’une simple négligence dans une cour ou un jardin peut générer plusieurs centaines d’insectes en quelques semaines.
Mieux vaut prévenir que traiter
Il n’existe aucun traitement curatif pour les virus transmis par le moustique-tigre, seulement des soins symptomatiques. La seule stratégie efficace reste la prévention. Certains produits répulsifs sont recommandés, ainsi que les vêtements couvrants, en particulier pour les personnes vulnérables : femmes enceintes, jeunes enfants, personnes âgées.
Agir tôt, dès le printemps, est la seule manière d’éviter une vague de moustiques dans les mois qui viennent. Le moustique-tigre n’a pas besoin de conditions extrêmes pour se développer, et son cycle peut s’accélérer en seulement dix jours lorsqu’il fait chaud. Mieux vaut donc éliminer les larves avant qu’elles ne prennent leur envol.