Faut-il vraiment surveiller ses grains de beauté chaque année ? Voici ce que disent les médecins

Chaque année, près de 18 000 cas de mélanomes sont diagnostiqués en France, faisant de ce cancer de la peau l’un des plus redoutés. Face à cette menace, beaucoup de personnes prennent l’habitude d’examiner régulièrement leurs grains de beauté et de consulter un dermatologue au moindre doute.

Mais est-ce vraiment nécessaire pour tout le monde ? Faut-il surveiller systématiquement sa peau ou seulement dans certains cas ? Face à la pénurie de dermatologues, les spécialistes recommandent désormais un dépistage plus ciblé. Voici ce que vous devez savoir pour adopter les bons réflexes et ne pas surcharger inutilement les cabinets médicaux.

Par Eve
surveiller grains de beauté
© iStock

Faut-il consulter un dermatologue chaque année ? Pas forcément !

Contrairement aux idées reçues, la surveillance annuelle systématique des grains de beauté n'est pas recommandée pour toute la population. Le mélanome reste un cancer relativement rare par rapport aux autres cancers et touche principalement les adultes de plus de 60 ans.

Les enfants et les jeunes adultes en bonne santé ne sont pas considérés comme des populations à risque. Pourtant, de nombreuses personnes consultent régulièrement un dermatologue sans raison valable, au détriment des patients réellement concernés.

Notre conseil :
Le suivi dermatologique régulier n’a jamais prouvé son efficacité pour réduire la mortalité liée au mélanome. Mieux vaut un dépistage ciblé et une bonne vigilance personnelle.

Qui doit surveiller sa peau de près ?

Tout le monde peut développer un mélanome, mais certaines personnes sont beaucoup plus à risque que d’autres. Voici les principaux facteurs de risque à connaître :

Avoir la peau claire, des cheveux blonds ou roux et bronzer difficilement.
Présenter plus de 50 grains de beauté sur le corps, surtout s’ils sont irréguliers.
Avoir eu plusieurs coups de soleil dans l’enfance ou une exposition solaire excessive.
Avoir des antécédents familiaux de mélanome.
Être immunodéprimé (traitement immunosuppresseur, greffe, etc.).
Avoir déjà eu un mélanome par le passé.

Si vous cumulez plusieurs de ces critères, une surveillance plus attentive est recommandée.

Les signes qui doivent vous alerter

Même sans facteur de risque particulier, certaines anomalies cutanées doivent vous inciter à consulter un professionnel.

Un grain de beauté qui :
Change de taille, de forme ou de couleur.
Devient asymétrique ou présente des bords irréguliers.
S’étend rapidement ou dépasse 6 mm de diamètre.
Démange, saigne ou forme une croûte persistante.

Ces signes s’inscrivent dans la règle ABCDE, utilisée par les médecins pour repérer les lésions suspectes :

  • A pour asymétrie
  • B pour bords irréguliers
  • C pour couleur non homogène
  • D pour diamètre supérieur à 6 mm
  • E pour évolution dans le temps

Attention :
Cette règle est utile, mais elle ne doit pas provoquer d’inquiétude excessive. Certaines lésions bénignes, comme les kératoses séborrhéiques, peuvent présenter ces caractéristiques sans être dangereuses.

Qui consulter en cas de doute ? Pas toujours un dermatologue !

Face à la pénurie de dermatologues en France, les délais d’attente pour un rendez-vous peuvent atteindre plusieurs mois. Pourtant, beaucoup de consultations concernent des lésions bénignes, ce qui empêche les patients prioritaires d’accéder rapidement aux soins.

La première étape en cas de doute est donc de consulter votre médecin traitant. S’il détecte une anomalie suspecte, il pourra :

Vous orienter vers un dermatologue en priorité.
Utiliser un système de télé-expertise : en envoyant une photo à un spécialiste, un diagnostic rapide peut être établi sans attendre un rendez-vous en cabinet.

Bon à savoir :
Dans certaines régions, des journées de dépistage gratuit sont organisées par des associations et hôpitaux. Renseignez-vous localement pour bénéficier d’un examen rapide.

Faut-il vraiment surveiller ses grains de beauté ? La réponse est plus nuancée qu’on ne le pense

Si le mélanome est un cancer grave, il ne justifie pas une surveillance systématique pour tout le monde.

En résumé :
Si vous êtes une personne à risque, un suivi médical est recommandé.
Si vous n’avez aucun facteur de risque, une auto-surveillance régulière suffit.
En cas de doute, commencez par consulter votre médecin traitant avant de saturer les cabinets de dermatologie.

Mieux vaut privilégier une vigilance raisonnée plutôt qu’une inquiétude excessive. Apprenez à connaître votre peau et n’hésitez pas à demander un avis médical si une anomalie vous semble suspecte. La prévention passe par l’information, mais aussi par une gestion intelligente des ressources médicales.

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