Vous partez en vacances ? Voici pourquoi faire garder son animal par un proche peut être risqué

L’été approche, et avec lui, la question inévitable : que faire de son animal pendant les vacances ? Chaque année, de nombreux propriétaires font le choix rassurant de confier leur chien ou leur chat à un proche, pensant opter pour la solution la plus simple et affectueuse. Pourtant, cette formule « familiale » comporte plusieurs risques, parfois méconnus : erreurs de gestion, imprévus de santé, responsabilité en cas d’accident… Mieux vaut connaître les enjeux réels avant de laisser son compagnon entre de bonnes mains, mais mal préparées.

Par Eve
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© iStock

La solution du proche : un choix courant mais pas neutre

Demander à un membre de la famille, à un voisin ou à un ami de garder son animal semble naturel. Cela évite de payer une pension, permet à l’animal de rester dans un environnement connu ou chaleureux, et évite parfois un transport stressant.

Mais dans les faits, beaucoup de "pet-sittings" informels tournent mal, par manque de préparation ou de vigilance. Le chat s’échappe, le chien mord un joggeur, les médicaments sont oubliés, l’animal ne supporte pas la solitude ou détruit un meuble… Et le propriétaire revient de congés avec, au mieux, des tensions, au pire, un drame.

Ce que l’on sous-estime quand on confie son animal

Un animal n’est pas un objet que l’on dépose avec une liste de consignes. Il faut tenir compte de son âge, de ses habitudes, de son comportement, de sa santé, et surtout de son lien au territoire.

Voici les risques les plus fréquents dans une garde improvisée :

  • Manque de connaissance de l’animal : un proche bien intentionné ne sait pas toujours interpréter les signes de stress, d’agression ou de mal-être.
  • Changements brutaux d’environnement : un chat déplacé dans une maison inconnue peut fuir ou se cacher pendant des jours.
  • Médication oubliée ou mal administrée, surtout chez les animaux âgés ou malades.
  • Accidents de responsabilité : un chien échappé sans laisse, un dégât causé dans un logement, une morsure non déclarée…
  • Tensions relationnelles si l’animal perturbe le quotidien du proche ou s’il arrive quelque chose de grave.

Même les personnes les plus bienveillantes ne sont pas toujours prêtes à assumer ces contraintes sur la durée.

Qui est responsable en cas d’accident ?

D’un point de vue légal, le gardien temporaire de l’animal devient responsable des dommages causés pendant la garde, sauf clause contraire. Cela signifie que si le chien mord quelqu’un, si le chat provoque un dégât, ou si l’animal s’échappe, c’est le proche qui est juridiquement impliqué, pas le propriétaire d’origine.

Or, très peu de particuliers sont couverts pour ce type de situation. L’assurance habitation du gardien ne prend pas toujours en charge les dégâts causés par un animal qui ne lui appartient pas, surtout s’il n’a pas été déclaré au contrat.

Voici un tableau pour mieux comprendre les responsabilités en fonction des situations :

Situation Qui est responsable ? Quelle assurance couvre ?
L’animal mord une personne Le gardien temporaire Sa responsabilité civile, si le contrat le prévoit
L’animal provoque un dégât matériel Le gardien (ou le propriétaire) Variable selon les clauses de l’assurance
L’animal tombe malade ou se blesse Le propriétaire reste responsable Assurance santé animale (si souscrite)
L’animal s’enfuit ou est perdu Gardien responsable moralement Assurance spécifique très rare

Dans le doute, mieux vaut toujours prévenir son propre assureur, et demander à son proche de vérifier les clauses de sa propre assurance.

Une bonne garde se prépare en amont

Confier son animal à un proche n’est pas à proscrire, mais cela doit être anticipé, structuré et encadré. Il ne s’agit pas seulement de confier une gamelle et un coussin, mais de transmettre un protocole complet, adapté à l’animal.

Voici les éléments à ne surtout pas négliger :

  • Fournir un carnet de santé à jour, avec coordonnées du vétérinaire habituel
  • Lister les habitudes de l’animal : heures de repas, balades, éventuelles phobies ou intolérances
  • Remettre une lettre de désignation en cas d’urgence vétérinaire, autorisant le gardien à consulter
  • Prévoir un contrat écrit (même simple), notamment si la garde dure plus de quelques jours
  • S’assurer que l’environnement d’accueil est sécurisé (jardin clôturé, fenêtres fermées, produits toxiques hors de portée)
  • Faire une période d’adaptation, surtout si l’animal ne connaît pas le gardien

Des alternatives encadrées à considérer

Si le proche désigné n’est pas à l’aise ou mal préparé, il existe d’autres solutions encadrées, souvent plus fiables :

  • Pet-sitters professionnels : déclarés, assurés, avec visites à domicile ou garde en familleÉchanges de garde entre particuliers, via plateformes spécialisées, avec évaluation
  • Pensions ou hôtels animaliers, souvent onéreux mais bien organisés
  • Visites à domicile, pour les chats ou animaux indépendants, qui restent chez eux

Le bien-être de l’animal et la tranquillité d’esprit du maître doivent primer sur la solution la plus pratique ou la moins chère.

Confier son animal, c’est aussi transférer une responsabilité

Partir en vacances, c’est se détendre. Mais pour cela, il faut savoir que son animal est entre de bonnes mains, compétentes, bienveillantes et préparées. Un proche peut tout à fait être ce gardien idéal… à condition qu’il sache exactement ce qu’il fait, et qu’il y soit bien préparé.

Mieux vaut organiser une garde sérieusement, que réparer les conséquences d’un oubli.

Un commentaire à «Vous partez en vacances ? Voici pourquoi faire garder son animal par un proche peut être risqué»

  • Merci de votre article. Je suis petsitter professionnelle sur l’île de Noirmoutier et une de mes dernières publications traitait de ce sujet. La formation ACACED attestation de connaissances sur les animaux de compagnie est obligatoire pour lancer son activité avec un examen au bout. J’adore mon métier. Les animaux apportent tellement de réconfort notamment aux seniors.
    Les prestations sont prises en charge à 50% au niveau des impôts pour les personnes dépendantes et certaines mutuelles participent jusqu’à 250 euros par an après une intervention chirurgicale. Encore merci de nous avoir mis en lumière

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