Cet été, les taux immobiliers franchiront un nouveau cap avec cette hausse inattendue !

Alors que les ménages espéraient une accalmie sur le front du crédit, les dernières prévisions tombées début mai 2025 confirment une mauvaise nouvelle : les taux d’intérêt des prêts immobiliers vont à nouveau augmenter cet été. Après deux années de remontée continue, cette nouvelle hausse – plus forte que prévu – va faire franchir un nouveau seuil symbolique au crédit immobilier. Elle pourrait rendre l’accès à la propriété encore plus difficile pour les primo-accédants et les foyers modestes. Décryptage d’un été sous tension pour le pouvoir d’achat immobilier.

Par Eve
augmentation taux emprunt prêt immobilier
© iStock

Une remontée des taux qui s’accélère

Depuis 2022, les taux de crédit immobilier n’ont cessé de grimper. En réponse à l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé à plusieurs reprises ses taux directeurs, influençant directement le coût de l’emprunt pour les banques. En parallèle, les exigences en matière de refinancement se sont durcies, rendant les prêts plus chers à octroyer.

En mai 2025, les courtiers observent déjà des taux moyens autour de 4,6 % sur 20 ans, avec des pointes à 4,9 % pour les profils les plus risqués. Mais d’après les projections des professionnels du secteur, les taux dépasseront les 5 % dès juillet, voire 5,2 % à 5,4 % en fin d’été, une évolution bien plus rapide que celle anticipée en début d’année.

Plusieurs facteurs expliquent cette nouvelle envolée :

  • L’inflation sous-jacente reste élevée, notamment sur les services et l’énergie.
  • Les tensions géopolitiques en Europe et au Moyen-Orient maintiennent les marchés sous pression.
  • Le manque de concurrence bancaire, avec de nombreux établissements encore frileux à prêter, entretient des taux élevés malgré une demande en baisse.

Quel sera l’impact sur le coût d’un crédit immobilier ?

Le passage au-dessus des 5 % n’est pas seulement symbolique. Il a des conséquences très concrètes sur le montant total du crédit et donc sur la capacité d’emprunt des ménages.

Voici un tableau comparatif pour mesurer l’effet de cette hausse :

Montant emprunté sur 20 ans À 3,5 % À 4,5 % À 5,2 % (prévision été)
150 000 € 870 €/mois 950 €/mois 995 €/mois
200 000 € 1 160 €/mois 1 265 €/mois 1 325 €/mois
250 000 € 1 450 €/mois 1 580 €/mois 1 655 €/mois

En clair, pour un prêt de 200 000 €, la hausse depuis début 2023 représente environ 165 € de mensualité supplémentaire. Cette évolution écarte de plus en plus de foyers du marché, en réduisant leur capacité d’endettement.

Des conditions d’emprunt toujours plus restrictives

En plus de cette hausse des taux, les conditions d’octroi se sont considérablement durcies. Les banques appliquent de manière stricte les recommandations du HCSF (Haut Conseil de stabilité financière) :

  • Taux d’endettement maximum à 35 % (assurance comprise)
  • Durée maximale des prêts limitée à 25 ans
  • Apport personnel de plus en plus exigé : au moins 10 % à 20 % dans de nombreux dossier

Conséquence : de nombreux projets sont refusés ou repoussés, faute d’un profil financier jugé suffisamment solide. Les primo-accédants et les ménages modestes sont les plus touchés.

Qui sera le plus pénalisé cet été ?

La combinaison des taux élevés et des critères renforcés frappe particulièrement :

  • Les jeunes actifs souhaitant acheter leur première résidence principale
  • Les familles nombreuses, souvent contraintes à emprunter des montants élevés
  • Les habitants des zones tendues, où le prix au m² reste très élevé
  • Les ménages sans apport ou avec une épargne réduite

En revanche, les profils dits « premium » (revenus élevés, CDI stables, apport conséquent) conservent un certain accès au crédit, bien que plus coûteux.

Faut-il renoncer à acheter ou ajuster son projet ?

Face à cette situation, les experts invitent à adapter plutôt que renoncer. Plusieurs pistes existent pour limiter l’impact de la hausse des taux :

  • Réduire son budget ou revoir la surface du bien recherché
  • Allonger la durée du prêt, même si cela augmente le coût total
  • Renégocier son taux auprès de plusieurs établissements ou passer par un courtier
  • Explorer les dispositifs d’aide à l’achat (PTZ prolongé, aides locales)

Pour certains profils, il peut aussi être pertinent de différer son projet de quelques mois, en espérant une stabilisation en fin d’année, si la BCE commence à assouplir sa politique monétaire.

L’été 2025 s’annonce comme un nouveau tournant sur le marché immobilier, avec des taux d’emprunt qui franchiront un seuil psychologique à plus de 5 %. Cette hausse inattendue oblige les ménages à revoir leur stratégie d’achat, à renforcer leur apport ou à adapter leur projet. Plus que jamais, la préparation financière, la comparaison et la prudence seront de mise pour tout achat immobilier envisagé dans les mois à venir.

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