La philatélie est un passe-temps instructif, qui fait apprendre l’histoire et la géographie et fait acquérir ordre, méthode et observation. Elle peut en outre être lucrative, même comme occupation de loisir. On estime en effet que le prix d’un timbre augmente de 5 à 10 % par an.
La philatélie : un passe-temps pour tous
Le matériel du collectionneur
Si vous décidez de collectionner les timbres, procurez-vous une pince spéciale de philatéliste (proche de la pince à épiler) et une bonne loupe pour pouvoir examiner vos timbres de près. Pour les conserver, utilisez des feuilles détachées pouvant être classées dans une reliure mobile.
Pour fixer les timbres dans l'album, employez une charnière gommée dont seule une petite partie sera collée sur la face postérieure du timbre. La charnière ne doit pas être apparente. Bien des timbres collés directement dans de vieux albums ont perdu toute valeur. Aidez-vous des instructions données dans un catalogue (celui de Yvert et Tellier, par exemple) et tracez sur l'album de petites cases marquant l'emplacement des timbres que vous espérez réunir.
Il existe également de petits albums portatifs munis de bandes de toile ou de plastique transparent sous lesquelles sont glissés les timbres, ce qui permet de les montrer lors d'échanges ou de ventes. Le même système, appliqué à de grandes feuilles, évite la fixation et le risque d'endommager les vignettes.
Les pages des vieux albums de timbres d'autrefois comportaient plusieurs timbres en fac-similé à garnir par le timbre représenté. Retrouvés dans un grenier ou au fond d'un tiroir, ces souvenirs d'enfants ne sont pas à négliger ; ils peuvent servir de base à une collection plus sérieuse.
La valeur des timbres
Exception faite de timbres très anciens dont on ne connaît qu'un ou deux exemplaires, la valeur d'un timbre tient en grande partie à sa qualité. La cote donnée dans les catalogues ou sur les sites internet tient compte, bien entendu, de sa rareté, mais aussi de son âge, de l'importance du tirage et de l'état de la vignette.
La cote pleine, ou prix fort, ne s'applique qu'à un timbre parfait.
Un timbre qui présente un défaut sur les dents, les marges, l'oblitération, etc., perd de sa valeur. En revanche, des anomalies peuvent lui donner une plus-value considérable ; c'est le cas du timbre « tête-bêche » (timbre dont un endroit tient encore par ses dents à un timbre semblable, parallèle mais tête en bas). Ou encore, un timbre de petite valeur deviendra très recherché s'il porte certaine surcharge ou une oblitération particulière.
Il peut arriver aussi qu'au tirage des planches entières de timbres présentent un défaut commun (couleur du dessin), les rendant particuliers. Il existe ainsi, à travers le monde, quelques timbres qui « bénéficient » d'une erreur, historique ou autre, commise par le graveur.
Comme, par exemple, un Christophe Colomb brandissant une longue-vue non encore inventée ; la classique « Semeuse » française éclairée à l'envers par le soleil et lançant son grain contre le vent, ou, en 1956, pour le centième anniversaire de sa mort, Schumann représenté sur une partition de Schubert.
Enfin, les faux, en tant que tels, peuvent aussi avoir de la valeur. Tel est le cas notamment des « faux pour servir » : au cours des deux dernières guerres mondiales, les services de renseignements alliés ont imprimé de faux timbres allemands et français pour l'affranchissement d'un énorme courrier. Il s'agissait de ne pas attirer l'attention des autorités des pays occupés par des achats massifs et, ailleurs, de ne pas apporter de fonds à l'ennemi. Ces faux timbres, devenus rares parce que les destinataires, résistants ou autres, détruisaient ces correspondances, furent ensuite très recherchés.
Le bon choix
A moins qu'il s'agisse d'occuper un enfant, éviter l'offre à un prix « intéressant » d'un lot de nombreux timbres en vrac « tous différents ». Mieux vaut limiter votre choix à un type de timbre donné. Sachez en effet qu'une série complète, reconstituée peu à peu, a infiniment plus de valeur que celle que vous avez obtenue en totalisant le prix des vignettes qui la composent.
S'il s'agit de timbres neufs, vous pouvez suivre les « nouveautés » affichées dans les bureaux de poste. Même une fois retirés de la vente, vous les retrouverez à un prix plus élevé chez les marchands.
La collection thématique offre une grande variété de sujets possibles : animaux, automobilisme, aviation, costumes, électricité, espace, marine, monuments, musique, personnages célèbres, trains, etc. Vous pouvez aussi vous intéresser à des thèmes plus précis : chats, chiens, insectes, tableaux, coquillages, fleurs, etc. Ou bien vous procurer des enveloppes timbrées, d'aspect banal mais dont le cachet de la poste fait une rareté. Par exemple, des plis par « ballon porteur », expédiés de Paris en 1870-1871. Ou tel courrier récupéré en mer après la disparition de l'avion qui le transportait.
Vous pouvez enfin à bon compte pratiquer la marcophilie : collectionner les « flammes », ces mentions ou dessins de propagande accompagnant le cachet postal. Elles doivent ce nom au fait que la première, en 1898, représentait un drapeau déployé. Il y en a des milliers.
Ou la maximophilie : rechercher les « entiers postaux », enveloppes ou cartes oblitérées « premier jour ».