La hausse des taux immobiliers, qui s’accélère à l’approche de l’été 2025, bouleverse les projets de nombreux ménages. Alors qu’on espérait une stabilisation au printemps, les courtiers confirment désormais que les taux vont dépasser 5 % d’ici juillet, dans un contexte de persistance de l’inflation et de prudence des banques. Une situation qui réduit considérablement la capacité d’emprunt des acheteurs. Pourtant, acheter reste possible à condition de repenser son approche. Voici trois conseils concrets pour adapter son projet immobilier à cette réalité et mieux maîtriser son budget face à la flambée des taux.
Ces 3 conseils pour acheter malgré la hausse imprévisible des taux immobiliers cet été
1. Revoir à la baisse son budget ou élargir son périmètre de recherche
C’est la première règle en période de hausse des taux : adapter le montant de l’achat à la capacité réelle d’emprunt. Même avec un bon dossier, emprunter 250 000 € aujourd’hui n’a plus le même coût qu’il y a deux ans.
Selon les estimations des courtiers, un taux d’intérêt à 5,2 % sur 20 ans réduit la capacité d’emprunt d’environ 20 % par rapport à un taux à 2 %. Cela signifie qu’un ménage qui pouvait acheter pour 300 000 € en 2022 devra viser 240 000 € ou moins en 2025 pour conserver la même mensualité.
Montant emprunté sur 20 ans | À 2 % | À 5,2 % (prévision été 2025) |
---|---|---|
200 000 € | 1 012 €/mois | 1 335 €/mois |
250 000 € | 1 265 €/mois | 1 670 €/mois |
300 000 € | 1 518 €/mois | 2 005 €/mois |
La solution ?
- Rechercher un bien plus petit ou légèrement excentré, quitte à privilégier un environnement moins tendu.
- Cibler des zones avec des prix au m² plus accessibles, même si cela implique un compromis sur l’emplacement.
- Envisager un achat dans l’ancien avec quelques travaux plutôt que du neuf souvent plus cher.
L’objectif : garder une mensualité soutenable sans compromettre la faisabilité du projet.
2. Négocier intelligemment son crédit avec un dossier solide
Même dans un contexte de hausse, tout n’est pas figé. Les taux affichés sont des moyennes, mais les banques continuent à faire des efforts sur certains profils jugés attractifs. Présenter un dossier bien préparé est donc un levier à ne pas négliger.
Voici les éléments qui permettent de gagner quelques dixièmes de points sur le taux proposé :
- Apport personnel solide (au moins 10 à 20 % du montant total)
- Stabilité professionnelle (CDI ou fonction publique)
- Endettement modéré (en dessous de 33 % avant crédit)
- Épargne résiduelle après achat (signe de gestion prudente)
Passer par un courtier spécialisé peut également être un bon choix. En plus de comparer les offres, il peut aider à monter un dossier attractif et orienter vers les banques les plus souples à l’instant T.
Enfin, certaines banques proposent encore des taux légèrement inférieurs pour les emprunts à impact écologique (logement classé A ou B, rénovation énergétique intégrée au projet). Un levier à envisager si les conditions s’y prêtent.
3. Allonger la durée du prêt ou combiner aides et solutions annexes
Face à un taux élevé, allonger la durée du crédit permet de lisser les mensualités, même si cela augmente le coût total du financement. Passer de 20 à 25 ans, voire 27 ans pour les jeunes primo-accédants, peut rendre un projet soutenable, notamment dans les zones tendues.
- Sur 20 ans : 1 335 €/mois
- Sur 25 ans : 1 193 €/mois
- Sur 27 ans : 1 151 €/mois
Il est aussi possible de mobiliser des aides pour renforcer sa capacité d’achat :
- Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) a été prolongé et élargi en 2025 pour certaines zones et profils. Il permet d’emprunter jusqu’à 100 000 € sans intérêts.
- Les aides régionales ou locales (exonérations, subventions à l’achat dans certaines communes) peuvent alléger l’enveloppe finale.
- L’épargne salariale, pour les salariés du privé, peut être débloquée sous conditions pour un achat immobilier.
Dans tous les cas, il est crucial de ne pas surestimer ses capacités de remboursement et de conserver une marge de manœuvre en cas de hausse des charges, travaux ou imprévus.
Malgré un contexte défavorable, acheter en 2025 reste possible, à condition de repenser son projet avec lucidité. Revoir son budget, négocier son financement et mobiliser toutes les ressources disponibles permet d’adapter son achat à la réalité du marché. La clé est de préparer son dossier avec rigueur, d’anticiper les hausses, et de rester flexible sur certains critères pour ne pas renoncer à l’accession.