À l’ouverture de la campagne de déclaration des revenus, les escrocs redoublent d’efforts pour tromper les contribuables. Cette année encore, de nombreux Français reçoivent des SMS prétendument envoyés par l’administration fiscale. Derrière ces messages en apparence anodins se cache un système bien rodé de fraude, basé sur l’usurpation d’identité. La Direction générale des Finances publiques (DGFiP) alerte les usagers face à cette menace qui se répand rapidement.
Impôts 2025 : la DGFiP met en garde contre des SMS frauduleux usurpant son identité
Des SMS qui imitent à la perfection les services officiels
Ces messages, souvent envoyés depuis des numéros de téléphone mobile classiques, utilisent des formulations rassurantes ou pressantes :
« Votre remboursement d'impôt est disponible. Merci de mettre à jour vos informations pour en bénéficier rapidement. »
Le lien inclus dans le SMS redirige vers un faux site imitant l’interface d’impots.gouv.fr. Une fois sur la page, l’usager est invité à renseigner son numéro fiscal, sa date de naissance, ses coordonnées bancaires, voire d’autres données confidentielles. L’illusion est bien faite, les logos sont repris, et la typographie correspond aux standards officiels, ce qui rend la supercherie difficile à détecter.
L’usurpation d’identité numérique en plein essor
Ce type de fraude repose sur une mécanique simple : se faire passer pour une autorité publique, pour récupérer des données sensibles. Les fraudeurs misent sur le stress de mal déclarer ses revenus ou sur l’appât d’un remboursement fiscal imminent pour pousser les contribuables à cliquer sans réfléchir.
Une fois les données recueillies, les escrocs peuvent :
- Se connecter à l’espace personnel du contribuable
- Modifier les coordonnées bancaires
- Déclarer de fausses informations fiscales
- Opérer des virements frauduleux
Les conséquences peuvent être lourdes, avec des comptes bancaires vidés, des crédits souscrits à votre nom, et une longue bataille administrative pour rétablir la situation.
Les signes à ne pas ignorer
Même si les SMS sont de plus en plus réalistes, certains signes doivent éveiller les soupçons :
- Un lien raccourci ou ne se terminant pas par .gouv.fr
- Des fautes d’orthographe ou une tournure inhabituelle
- Un sentiment d’urgence artificiel : “sous 24h”, “sinon votre dossier sera supprimé”
- Une demande de coordonnées bancaires par SMS, chose que l’administration ne fait jamais
Il est important de ne jamais cliquer sur les liens inclus dans ce type de messages, et encore moins d’y fournir des informations personnelles.
Réflexes à adopter face à un message suspect
En cas de doute, il est essentiel d’avoir les bons réflexes. Voici un tableau clair pour guider les contribuables :
Situation | Bonne pratique |
---|---|
Réception d’un SMS mentionnant un remboursement ou une alerte fiscale | Ne pas cliquer sur le lien, supprimer le message |
Accès à un site suspect après clic | Ne pas remplir les champs, fermer immédiatement la page |
Informations personnelles transmises par erreur | Contacter son établissement bancaire, modifier ses mots de passe, alerter la DGFiP |
Confirmation de l’origine d’un message | Se connecter uniquement via impots.gouv.fr ou appeler le 0 809 401 401 |
La DGFiP confirme qu’elle n’adresse jamais de SMS ou mails pour réclamer des informations confidentielles. Toutes les démarches officielles doivent être faites depuis l’espace sécurisé du site impots.gouv.fr.
Une menace qui se propage à grande vitesse
Ces dernières années, les escroqueries par SMS sont devenues l’une des techniques les plus répandues de cybercriminalité. À chaque période clé — comme la déclaration de revenus ou le versement d’aides — les tentatives de fraude se multiplient.
La sophistication des attaques s’accroît : copie fidèle des sites officiels, usurpation d’adresse mail ou de numéro de téléphone, et même reprises des codes visuels des administrations publiques. Les services de l’État appellent les citoyens à une vigilance accrue, notamment les personnes âgées, peu familières du numérique ou moins à l’aise avec les démarches en ligne, qui sont des cibles privilégiées.
Des solutions simples pour rester protégé
La meilleure des protections reste l’information et la prudence. Ne jamais répondre à un message qui semble provenir de l’administration sans passer par les canaux officiels, éviter de cliquer sur un lien reçu par SMS, et utiliser un accès direct via son navigateur pour consulter ses dossiers fiscaux.
Pensez aussi à activer la double authentification si possible, et à changer régulièrement vos mots de passe, notamment s’ils sont partagés entre plusieurs comptes.
Une vigilance collective
Chaque usager peut agir contre ces escroqueries en signalant les messages frauduleux au 33700, plateforme nationale de lutte contre les spams et SMS malveillants. En signalant un message, vous aidez à bloquer les campagnes en cours et à limiter les dégâts pour les plus vulnérables.
Il est également conseillé d’en parler autour de soi : voisins, parents, amis. Une simple mise en garde peut éviter bien des désagréments.