Les inconvénients du Plan Épargne Retraite (PER)

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) a été mis en place en 2019, dans le cadre de la loi PACTE. Son but est de rationaliser les anciens produits d’épargne, tout en permettant aux souscripteurs de bénéficier d’un capital à utiliser (ou pas) lors de la retraite. Si le PER propose des avantages intéressants, il présente aussi 5 inconvénients majeurs. En effet, ce produit d’épargne n’est pas forcément adapté à tous. Zoomons sur les points faibles du PER pour vous permettre de faire un choix éclairé.

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Par L'équipe JDS
épargne Retraite
© iStock

1.     Un produit d’épargne qui peut coûter cher

Le PER permet d’épargner une certaine somme régulièrement dans le but d’obtenir un complément financier au moment de prendre sa retraite. Cependant, il est important de bien choisir son PER. En effet, les organismes appliquent des frais à l’entrée, c’est-à-dire au moment d’ouvrir le produit d’épargne, mais aussi durant toute la période de capitalisation et même à la sortie. Même si le fonctionnement du PER reste identique, les offres quant à elles, ne sont pas toutes équivalentes.

Pour ne pas avoir de mauvaises surprises, il est de rigueur de comparer les différents organismes. Voici un aperçu des frais pouvant être prélevés sur un PER.

Les frais d’entrée (ou frais d’adhésion)

Certains organismes prélèvent des frais d’entrée. C’est-à-dire qu’à l’ouverture du contrat, le souscripteur devra verser une somme pouvant osciller entre 20 et 80 euros. Cette somme n’est à verser qu’une seule fois, au moment de la signature du contrat.

Bon à savoir :
Certains organismes ne prélèvent aucuns frais d’entrée.

Les frais sur versements

Ce sont des frais ponctionnés sur chacun des versements réalisés par le souscripteur. Ils ne sont pas obligatoires, certains organismes n’en facturent pas, d’autres en revanche peuvent prélever jusqu’à 5 % du montant.

Pour illustrer ce type de frais, admettons qu’un titulaire de PER place 200 euros sur son plan. Avec des frais à 5 %, il n’économise en réalité que 190 euros. Si cette somme est placée sur un fonds euro à 2 % annuels, l’amortissement des frais prendra beaucoup de temps.

Bon à savoir :
Il est important de choisir un contrat n’appliquant pas de frais sur les versements ou d’en choisir un qui n’excède pas 2 % tout au plus afin de rester rentable.

Les frais de gestion

Les frais de gestion sont incontournables. Leur montant varie entre 0,60 et 1,5 % du capital. Ils sont prélevés chaque année.

Les frais d’arbitrage

Ce sont des frais non obligatoires que facturent certains organismes. Ils sont prélevés à chaque changement de support d’investissement modifiant la répartition des fonds. Il peut arriver que les assureurs prévoient un nombre fixe d’arbitrages gratuits par an et d’autres qui n’en facturent pas pour les unités de compte.

Bon à savoir :
Pour un souscripteur qui choisit la gestion libre, il peut être intéressant d’opter pour un contrat qui ne facture aucuns frais sur les changements en unités de compte.

Les frais d’arrérages

Ce sont des frais prélevés directement sur le montant de la rente. Donc ils ne concernent que les personnes souhaitant débloquer leur épargne sous forme de rente. Cependant, les frais d’arrérages peuvent atteindre 3 % du montant de la rente mensuelle.

Bon à savoir :
Certains organismes ne prélèvent pas de frais d’arrérages.

Les frais de transfert

Il s’agit de frais dus lorsque le souscripteur souhaite transférer un PER individuel. Le montant ne peut excéder 1 % de l’épargne.

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2.     Une épargne bloquée jusqu’à la retraite

C’est certainement l’un des plus gros inconvénients du PER : les sommes épargnées ne peuvent être retirées qu’au moment de la retraite. Étant un placement à (très) long terme, les sommes sont donc bloquées jusqu’au moment de quitter la vie active ou dès l’âge du départ à la retraite.

Une vie n’est pas linéaire, tout un chacun peut rencontrer des difficultés suite à une naissance, un changement d’emploi, une séparation, etc. Le souscripteur doit donc faire attention lorsqu’il place son argent sur son PER, car il doit bien garder à l’esprit qu’il ne pourra plus y toucher avant plusieurs années.

D’autre part, prédire la situation fiscale d’un épargnant sur une durée de 30 ans semble quasi impossible. Il peut également arriver de nouvelles taxes, de nouvelles lois, une perte d’emploi, etc. pouvant bouleverser le quotidien. Les variables et les inconnues restent donc nombreuses pour se projeter sur un aussi long terme.

Bon à savoir :
Certains PER permettent d’avoir recours à un retrait anticipé en cas de situations bien définies contractuellement, comme une situation de chômage, de maladie, un décès et même parfois pour l’acquisition de la résidence principale.

3.     Un placement risqué, indexé sur les marchés financiers

Bien que le but final du PER soit d’obtenir un pécule supplémentaire à la retraite, ce type de placement n’est pas sans risques. En effet, les marchés financiers ne sont pas des supports stables. Lorsqu’ils baissent, la valeur de l’épargne en fait de même. En mettant toutes les économies sur un PER, le capital n’est pas assuré. C’est la raison pour laquelle il est bon de diversifier ses placements et choisir un PER proposant plusieurs supports afin de limiter les risques.

Bon à savoir :
Il existe des PER dits « garantis », permettant de sécuriser l’épargne. Cependant, le rendement est beaucoup plus faible. Selon les ambitions et les besoins du souscripteur, il sera donc important de bien choisir le type de PER.

4.     Une fiscalité parfois peu avantageuse

Une fois de plus, il est important de se renseigner sur le PER, notamment si le souscripteur possède déjà d’autres produits d’épargne retraite. Dans certains cas, le PER peut avoir une fiscalité défavorable. Pour les personnes peu imposées par exemple, le PER n’est pas forcément le meilleur placement possible.

Avant de souscrire à un PER, il est important de vérifier :

  • Le taux d’imposition des gains ;
  • le taux d’imposition des retraits ;
  • les plafonds de déduction fiscale des versements.

5.     Une épargne qui n’appartient pas à l’épargnant

Sur le principe, le souscripteur verse des sommes d’argent lui appartenant, sur un produit d’épargne ouvert à son nom propre. Cependant, ces sommes ne sont pas des propriétés, mais des créances. Sur le plan juridique, l’argent placé sur un PER n’appartient pas à l’investisseur. En d’autres termes, en cas de faillite de l’organisme assureur, il n’y a aucun recours pour récupérer les fonds épargnés !

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