Lidl, Monoprix, Carrefour… L’UFC-Que Choisir dévoile les écarts surprenants sur les prix du bio

Manger bio reste un choix de plus en plus populaire, porté par des préoccupations écologiques, sanitaires et nutritionnelles. Pourtant, le prix est encore un frein majeur pour de nombreux Français. Une nouvelle enquête publiée par l’UFC-Que Choisir en mai 2024 vient confirmer que tous les supermarchés ne se valent pas lorsqu’il s’agit d’acheter des produits biologiques. En analysant plus de 1 300 points de vente, l’association de défense des consommateurs met en lumière des écarts de prix considérables d’une enseigne à l’autre.

Par Eve
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© iStock

Une enquête de terrain sur plus de 1 300 magasins

Pour établir son classement, l’UFC-Que Choisir a effectué des relevés de prix dans 1 300 grandes surfaces, aussi bien en magasin qu’en ligne, à l’automne 2023. L’association s’est concentrée sur 17 produits biologiques courants, incluant :

  • Des fruits et légumes de saison
  • Des produits transformés
  • Des références de marques distributeurs bio

L’idée était de comparer, pour chaque enseigne, le prix du bio par rapport au même produit en version conventionnelle, mais aussi d’établir un panier moyen 100 % bio pour évaluer l’impact réel sur le budget.

Le bio coûte plus ou moins cher… selon où vous l’achetez

Le résultat est sans appel : le surcoût du bio varie énormément d’une enseigne à l’autre. Certaines chaînes limitent relativement bien l’écart, tandis que d’autres appliquent des marges bien plus élevées sur les produits labellisés.

Voici les principaux enseignements, résumés dans le tableau ci-dessous :

Enseigne Surcoût moyen du bio Prix du panier bio (17 produits)
Lidl +59 % 88 €
Carrefour +70 % 104 €
Leclerc +73 % 102 €
Auchan +75 % 106 €
Monoprix +86 % 116 €

Entre Lidl et Monoprix, l’écart de prix pour un même panier bio atteint 28 €. Une différence qui dépasse même celle observée sur les produits non bios dans les mêmes enseignes.

Des marges très variables… mais pas toujours justifiées

Cette enquête relance le débat sur les marges que les grandes surfaces appliquent sur les produits bio. Déjà pointées du doigt dans des études de 2017 et 2019, ces marges semblent toujours plus élevées que sur les produits conventionnels, sans que cela soit systématiquement lié à des coûts d’achat supérieurs.

Lidl, par exemple, parvient à maintenir un niveau de prix compétitif tout en proposant un nombre croissant de références biologiques. À l’inverse, Monoprix, dont l’image est plus orientée “haut de gamme urbain”, affiche des prix très supérieurs à la moyenne, même sur des références basiques.

Le prix ne fait pas tout : d’autres critères évalués

L’UFC-Que Choisir rappelle que le prix n’est qu’un critère parmi d’autres dans le choix d’une enseigne pour consommer plus durable. L’enquête a également évalué :

  • La diversité des produits bio proposés
  • La place du bio dans les catalogues promotionnels
  • La présence de produits locaux ou végétariens
  • La réduction des emballages plastiques

Une enseigne proposant un bio abordable mais très limité en choix peut donc être moins attractive qu’une autre plus chère mais mieux fournie et mieux valorisée.

Ce que cela change pour le consommateur

Pour un ménage qui souhaite intégrer plus de bio dans son alimentation sans exploser son budget, cette enquête apporte des repères clairs. Le surcoût du bio est souvent cité comme un frein, mais il peut être réduit significativement en choisissant bien son enseigne.

Quelques conseils pratiques :

  • Privilégier les enseignes qui intègrent le bio à leurs marques distributeurs
  • Guetter les promotions sur les produits bio, souvent proposées par blocs dans les catalogues
  • Ne pas se fier uniquement à l’image de marque : certains magasins “populaires” proposent un bio compétitif
  • Combiner bio et produits locaux non labellisés, parfois moins chers mais tout aussi qualitatifs

Manger bio, oui… mais pas à n’importe quel prix

Cette étude de l’UFC-Que Choisir montre qu’acheter bio ne signifie pas forcément payer plus cher, à condition de comparer, de sélectionner ses points de vente avec soin et de surveiller les marges appliquées. La grande distribution reste un levier important d’accès à une alimentation plus saine, mais toutes les enseignes ne jouent pas le jeu de la même façon.

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