Prix du gaz en baisse depuis le 1er mai : une bonne nouvelle… avant la douche froide de l’été ?

Depuis le 1er mai 2025, les ménages français profitent d’une baisse visible du tarif du gaz naturel. Une respiration bienvenue dans un contexte où chaque économie compte. Pourtant, cette baisse cache un mécanisme fiscal plus complexe et pourrait n’être qu’un répit temporaire avant une série de hausses programmées. À l’approche de l’été, certains signaux laissent craindre une flambée discrète mais bien réelle des factures à venir.

Par Eve
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© iStock

Une baisse réelle, mais à nuancer

Le tarif de référence du gaz, calculé mensuellement par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), est passé de 0,12412 € à 0,1162 € par kilowattheure au 1er mai. Soit une diminution de 6,4 %, après plusieurs mois de stabilité. Pour un foyer moyen consommant environ 11 200 kWh par an, cela représente environ 88 € d’économies sur l’année.

Cette baisse est due à plusieurs facteurs, notamment une stabilisation des prix sur les marchés internationaux et une météo plus clémente ayant réduit la consommation en chauffage. Mais si le prix de l’énergie brute diminue, les taxes et contributions, elles, sont en train d’évoluer dans le sens inverse.

Des hausses fiscales programmées dès cet été

À partir du mois d’août 2025, une mesure discrète mais lourde de conséquences entrera en vigueur : le taux de TVA appliqué au gaz passera de 5,5 % à 20 %, sur décision gouvernementale. Cette hausse s’inscrit dans une volonté d’harmonisation avec les directives européennes, mais son impact direct sur la facture finale sera immédiat.

Cette hausse de TVA vient s’ajouter à une autre augmentation passée plus inaperçue : l’accise sur le gaz (ex-TICGN), déjà relevée au 1er janvier 2025. Elle est passée de 16,37 € à 17,16 € par mégawattheure, soit une majoration de près de 5 %, sans compter qu’elle est indexée sur l’inflation.

Enfin, la Contribution Tarifaire d’Acheminement (CTA) reste en place, alourdissant le coût fixe de l’abonnement gaz. L’ensemble de ces taxes vient s’ajouter au prix de la molécule, et peut faire bondir la facture globale de plus de 15 % dans certains cas, en dépit de la baisse apparente du tarif de base.

Un effet trompe-l’œil pour les ménages

À première vue, la baisse du 1er mai est une bonne nouvelle. Mais elle risque de masquer une hausse latente, difficile à anticiper pour les consommateurs. La situation crée une illusion d’accalmie, alors que le second semestre pourrait voir les factures repartir à la hausse.

Les foyers les plus modestes, notamment ceux chauffés au gaz, seront les premiers à ressentir l’effet ciseau : d’un côté une baisse ponctuelle, de l’autre une hausse durable des charges fixes et fiscales. Pour les seniors, les familles nombreuses ou les ménages ruraux, la facture annuelle pourrait même dépasser celle de 2023, pourtant marquée par la crise énergétique.

Le poids réel des taxes dans la facture de gaz

Pour y voir plus clair, voici un tableau synthétique des évolutions récentes et à venir :

Composant de la facture Avant mai 2025 Depuis mai 2025 À partir d'août 2025
Prix de référence (kWh) 0,12412 € 0,1162 € À confirmer (prévision haussière)
TVA sur consommation 5,5 % 5,5 % 20 %
Accise (ex-TICGN) 16,37 €/MWh 17,16 €/MWh Indexée sur inflation
CTA (sur abonnement) Maintenue Maintenue Maintenue
Économie annuelle estimée / –88 € Réduite ou annulée

Que faire pour anticiper ?

Il est essentiel d’anticiper dès maintenant les effets de ces hausses à venir. Quelques leviers peuvent être activés par les ménages :

  • Faire un point sur ses contrats : certains fournisseurs proposent encore des offres à prix fixe ou à TVA réduite temporaire. Mieux vaut comparer avant l’été.
  • Réduire sa consommation : isoler les pièces, mieux régler son chauffe-eau ou investir dans un thermostat connecté peuvent amortir les hausses.
  • Surveiller les aides publiques : bien que le chèque énergie ait été reporté à novembre, il reste un filet de sécurité pour les plus fragiles.

Une vigilance accrue est nécessaire

La baisse du prix du gaz depuis le 1er mai a toutes les apparences d’un soulagement pour les ménages. Mais il serait dangereux de croire à une baisse durable. En réalité, les hausses fiscales prévues — en particulier celle de la TVA — pourraient non seulement gommer cette économie, mais aussi entraîner une augmentation du coût réel du gaz dans les mois à venir.

Dans ce contexte, la prudence s’impose. Car derrière l'annonce d’un tarif allégé, se profile déjà une facture alourdie, bien plus difficile à encaisser pour de nombreux foyers.

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