Revalorisation, taux votés, abattements… tout ce qui va faire grimper ou baisser votre taxe foncière cette année

En 2025, la taxe foncière continue d’évoluer, et la note risque encore de s’alourdir pour de nombreux propriétaires. Entre la revalorisation automatique des bases, les décisions locales parfois offensives et les dispositifs d’exonération encore méconnus, le montant final peut varier fortement d’un foyer à l’autre. Pour comprendre ce qui influence la facture, et surtout comment l’anticiper, il est essentiel de décrypter les leviers qui composent cette taxe.

Par Eve
Taxe-fonciere-2025
© iStock

Une revalorisation nationale automatique, incontournable

Chaque année, l’État applique une revalorisation forfaitaire aux valeurs locatives cadastrales, qui servent de base de calcul à la taxe foncière. En 2025, cette revalorisation a été fixée à 1,7 %. Cette hausse s’applique à tous les biens, quelle que soit leur commune ou leur département.

Il s’agit d’un mécanisme indexé sur l’inflation, inscrit dans la loi de finances, que les collectivités locales ne peuvent pas bloquer. Ce pourcentage s’ajoute à d’éventuelles décisions locales, ce qui explique pourquoi certains propriétaires constatent des hausses bien supérieures à 1,7 %.

Les taux votés localement, la grande variable

Outre la revalorisation nationale, chaque commune et chaque intercommunalité vote son propre taux de taxe foncière. En 2024, certaines communes avaient appliqué des hausses spectaculaires (jusqu’à +30 % dans certaines grandes villes). Pour 2025, la tendance reste à la hausse modérée dans la majorité des cas, mais plusieurs territoires envisagent de compenser la baisse des dotations de l’État en augmentant leur fiscalité locale.

Certaines collectivités ajoutent également des taxes annexes, comme la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), dont les taux peuvent être ajustés indépendamment de la taxe foncière principale.

Des abattements et exonérations parfois oubliés

Malgré cette dynamique haussière, certains contribuables peuvent bénéficier de réductions, voire d’exonérations temporaires ou permanentes, en fonction de leur situation personnelle, de leur revenu ou de la nature de leur bien.

Voici un tableau récapitulatif des dispositifs principaux :

Dispositif Conditions principales Avantage fiscal
Exonération pour faibles revenus Revenu fiscal de référence inférieur à un seuil variable selon la situation Exonération totale ou partielle
Exonération pour personnes âgées ou invalides Avoir plus de 75 ans ou être en situation de handicap + revenu modeste Exonération permanente
Exonération temporaire de 2 ans Construction neuve ou achat dans l’année Exonération automatique des parts communales et intercommunales pendant 2 ans
Réduction pour logements économes en énergie Réhabilitation avec label BBC ou rénovation énergétique profonde Abattement possible selon commune
Réduction pour logements vacants Justificatif de vacance involontaire (location impossible) Dégrèvement sur demande

Il est essentiel de faire les démarches dans les délais impartis, souvent avant la fin de l’année en cours pour bénéficier d’une exonération l’année suivante. Dans bien des cas, l’exonération ne s’applique pas automatiquement et doit être demandée auprès du centre des finances publiques.

La déclaration des biens : un levier inattendu

Depuis 2023, les propriétaires doivent déclarer l’occupation de chacun de leurs biens immobiliers (résidence principale, secondaire, location, vacance). Cette déclaration reste obligatoire en 2025 pour tout changement de situation. En cas de non-déclaration ou d’erreur, l’administration fiscale peut appliquer une taxe sur les logements vacants ou sur les résidences secondaires, avec des montants parfois élevés.

Vérifier que vos déclarations sont à jour peut donc éviter des impositions injustifiées, notamment si vous avez récemment mis en location un bien précédemment vacant.

Ce qu’il faut surveiller sur son avis de taxe foncière

L’avis d’imposition à la taxe foncière, disponible en ligne courant septembre, détaille plusieurs éléments qu’il faut lire attentivement :

  • La base nette imposable, revalorisée à 1,7 % minimum.
  • Les taux appliqués par la commune et l’intercommunalité.
  • Les éventuelles taxes annexes (ordures ménagères, GEMAPI…).
  • Les exonérations ou abattements appliqués (ou oubliés).

Tout propriétaire peut contester son avis de taxe foncière en cas d’erreur manifeste (exonération non prise en compte, taux erroné, bien incorrectement déclaré). La réclamation doit être déposée avant le 31 décembre de l’année en question.

Ce qu’il faut retenir pour alléger (un peu) la note

  • Vérifiez votre revenu fiscal de référence : il détermine plusieurs exonérations.
  • Anticipez les hausses locales : consultez les décisions budgétaires de votre commune.
  • Faites ou mettez à jour vos déclarations de biens sur le site impots.gouv.fr.
  • Pensez à la mensualisation : elle évite le choc de paiement en une seule fois en octobre.
  • Comparez l’évolution de votre taxe d’une année sur l’autre pour détecter d’éventuels écarts inexpliqués.

La taxe foncière est devenue un sujet sensible pour de nombreux ménages, d’autant plus que l’exonération de la taxe d’habitation ne s’applique plus qu’aux résidences principales. Mieux la comprendre, c’est pouvoir mieux la contester ou s’y adapter, et parfois même la réduire. Un réflexe utile à chaque rentrée fiscale.

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