Cessez de nourrir les oiseaux après cette date : un réflexe vital pour leur survie

Quand l’hiver s’installe, les oiseaux du jardin peinent à trouver de quoi se nourrir. Gel, neige, sol durci : leurs ressources naturelles deviennent rares. En leur installant des mangeoires garnies de graines, de boules de graisse ou de fruits secs, de nombreux amoureux de la nature leur offrent une aide précieuse pour traverser la saison froide. Mais cette bonne action, bénéfique en hiver, doit impérativement cesser à un moment clé. En continuant à nourrir les oiseaux au printemps, on risque de dérégler leur comportement, perturber leur reproduction, et affaiblir leur autonomie.

Par Eve
Bird Feeding On A Bird Feeder With Sunflower Seeds On Autumn Background. Great Tit
© iStock

1. Nourrir trop longtemps : un risque de dépendance

Les oiseaux sauvages sont capables de s’alimenter seuls. C’est leur instinct, leur compétence fondamentale. Toutefois, un accès prolongé à une source facile de nourriture peut modifier leur comportement :

  • Ils développent une forme d’habitude alimentaire artificielle, au détriment de leur instinct de recherche.
  • Ils fréquentent les mangeoires même quand la nourriture naturelle est disponible.
  • En cas d’arrêt brutal du nourrissage après une longue période, les oiseaux qui ont perdu ce réflexe peuvent se retrouver en difficulté, surtout en période de reproduction.

Pour éviter cet effet pervers, il est essentiel de couper le nourrissage dès que la nature reprend ses droits.

2. Des besoins nutritionnels qui évoluent au printemps

L’alimentation hivernale est composée principalement d’aliments riches en lipides : graines de tournesol, cacahuètes non salées, boules de graisse. Ces apports sont cruciaux pour affronter le froid, mais inadaptés aux besoins du printemps, notamment pour les jeunes oiseaux.

Au printemps :

  • Les adultes doivent consommer davantage de protéines animales, qu’ils trouvent dans les insectes, pour nourrir leurs petits.
  • Une alimentation déséquilibrée (graines uniquement) peut entraîner des carences chez les oisillons, affectant leur croissance, leur plumage et leur résistance.

Important :
Continuer à nourrir avec des graines en avril peut donc perturber l’équilibre nutritionnel des nichées.

3. Prolifération de maladies et parasites

Les mangeoires sont des lieux de concentration. Plusieurs oiseaux y mangent, parfois en même temps, favorisant la transmission de germes, bactéries et parasites. En hiver, le froid limite la prolifération de ces agents pathogènes. Mais avec le redoux printanier :

  • Les bactéries se multiplient plus facilement, en particulier dans les mangeoires mal nettoyées.
  • Les excréments, les graines moisies ou humides deviennent des nids à champignons et virus.
  • Le risque d’épidémies aviaires augmente, parfois avec des conséquences régionales importantes.

Arrêter le nourrissage au bon moment, c’est aussi prévenir les risques sanitaires pour les populations d’oiseaux locales.

oiseau nourrir petits
© iStock

Comment arrêter le nourrissage en douceur ?

Un arrêt brutal peut désorienter les oiseaux. Pour une transition plus naturelle :

  • Réduisez progressivement la quantité de nourriture sur une dizaine de jours.
  • Espacez les remplissages des mangeoires, pour les inciter à chercher d’autres sources.
  • Surveillez la météo : si une vague de froid tardive se produit, un apport ponctuel peut être envisagé.

Et surtout, continuez à leur fournir de l’eau propre, essentielle toute l’année pour boire et se baigner.

Que faire pour les aider autrement ?

Même sans mangeoire, il est possible d’encourager la présence des oiseaux au jardin en leur offrant un habitat naturel :

  • Plantez des haies, arbustes fruitiers, arbres indigènes qui fournissent abri, baies et insectes.
  • Laissez une zone en friche : elle attirera une multitude d’insectes dont les oiseaux raffolent.
  • Installez des nichoirs adaptés à chaque espèce, bien orientés, hors de portée des prédateurs.
  • Évitez les pesticides, qui détruisent leur principale source de nourriture au printemps.

Un équilibre à respecter

Aider les oiseaux ne consiste pas uniquement à leur donner à manger. C’est aussi comprendre leurs rythmes, leurs cycles biologiques et leurs besoins changeants selon les saisons. En arrêtant le nourrissage à la bonne période, vous leur permettez de retrouver leur autonomie, de se nourrir naturellement, de transmettre ces réflexes à leurs jeunes. Un geste simple, mais essentiel, pour favoriser leur survie et leur bonne santé sur le long terme.

Aucun commentaire à «Cessez de nourrir les oiseaux après cette date : un réflexe vital pour leur survie»

Laisser un commentaire

Les commentaires sont soumis à modération. Seuls les commentaires pertinents et étoffés seront validés
* Champs obligatoires