Passer ses journées assis — devant un ordinateur, en voiture, sur le canapé — est devenu la norme pour des millions de personnes. Pourtant, cette immobilité prolongée n’est pas sans conséquences. La sédentarité n’est pas seulement un mode de vie : c’est un facteur de risque majeur, silencieux, et souvent sous-estimé. Cœur, muscles, cerveau… les effets délétères concernent tout le corps. Et les dernières études scientifiques tirent la sonnette d’alarme. Bonne nouvelle néanmoins : un simple effort quotidien, modeste et accessible à tous, suffit à limiter considérablement les dégâts.
Ce que la sédentarité fait vraiment à votre cœur, à vos muscles et à votre cerveau… et comment ce petit exercice chaque jour suffit à inverser la tendance

Un mode de vie qui affaiblit tout l’organisme
En 2023, une étude norvégienne relayée par Le Monde a montré qu’une journée passée assis sans interruption ou activité physique augmente significativement le risque de mortalité prématurée. Ce n’est pas la seule étude en ce sens : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la sédentarité est responsable d’environ 10 % des décès prématurés dans le monde.
Contrairement à ce que l’on croit, le fait de faire une séance de sport deux fois par semaine ne suffit pas à compenser un mode de vie majoritairement inactif. Ce qui compte, c’est le mouvement au quotidien.
Ce qui se passe dans le corps quand on reste assis trop longtemps
La sédentarité a des effets concrets sur trois systèmes essentiels : le cœur, les muscles et le cerveau. Et ces effets sont mesurables, parfois dès l’adolescence.
Cœur : un muscle qui se dérègle
Des chercheurs ont mis en évidence que chez les jeunes sédentaires, le cœur peut déjà montrer des signes d’épaississement pathologique, avec une diminution de sa capacité à se détendre correctement entre deux contractions. À long terme, cela favorise l’apparition d’hypertension, de troubles du rythme, voire d’insuffisance cardiaque.
Muscles : perte de force, fatigue et métabolisme au ralenti
L’absence de sollicitation musculaire conduit à une fonte musculaire progressive, même chez les jeunes adultes. Les fibres musculaires perdent en efficacité, le métabolisme basal diminue, la prise de poids s’accélère. Cela concerne aussi les muscles posturaux, d’où l’apparition fréquente de douleurs lombaires ou cervicales.
Cerveau : ralentissement cognitif et troubles de l’humeur
Passer plusieurs heures sans bouger réduit l’oxygénation cérébrale et la plasticité neuronale, avec un impact sur l’attention, la mémoire et même le moral. Plusieurs études ont montré que la sédentarité augmente le risque de dépression et d’anxiété, y compris chez les adolescents.
Les effets de la sédentarité sur le corps : tableau synthétique
| Zone affectée | Conséquences principales | À long terme |
|---|---|---|
| Cœur | Diminution de la fonction diastolique, affaiblissement de la pompe cardiaque | Risque accru d’hypertension, AVC, insuffisance cardiaque |
| Muscles | Perte de masse musculaire, ralentissement du métabolisme, douleurs posturales | Sarcopénie, surpoids, fatigue chronique |
| Cerveau | Moindre oxygénation, baisse de la concentration, humeur altérée | Dépression, anxiété, déclin cognitif précoce |