Pourquoi je dors moins bien en hiver, alors que les nuits sont plus longues ?

L’hiver, avec ses longues nuits et ses journées écourtées, semble a priori idéal pour profiter d’un sommeil profond et réparateur. Pourtant, beaucoup d’entre nous constatent qu’ils dorment moins bien en cette saison. Paradoxal, n’est-ce pas ? Mais en réalité, ce phénomène s’explique par un ensemble de facteurs liés à notre corps, à notre environnement et à nos habitudes. Décryptons ensemble les raisons derrière ces nuits perturbées et voyons comment y remédier.

Par Eve
Asian Man In Bed Suffering Insomnia And Sleep Disorder Thinking About His Problem At Night
© iStock

Les longues nuits d’hiver perturbent notre horloge interne

La première explication se trouve dans notre rythme circadien, cette horloge biologique interne qui régule nos cycles de sommeil et d’éveil. Ce mécanisme est en grande partie influencé par la lumière naturelle. En hiver, avec des journées plus courtes et un ensoleillement plus faible, notre corps reçoit moins de signaux pour rester alerte et bien synchronisé.

Résultat : nous produisons plus de mélatonine, l’hormone du sommeil, même en journée. Vous l’avez sûrement ressenti : cette envie irrépressible de faire la sieste dès 16 heures ou ce manque d’énergie permanent. En revanche, le soir venu, cette désynchronisation peut rendre l’endormissement plus difficile, ou provoquer des réveils nocturnes.

Que faire ?

  • Exposez-vous à la lumière naturelle dès le matin. Une promenade de 15 à 30 minutes suffit parfois pour relancer la machine.
  • Investissez dans une lampe de luminothérapie, particulièrement efficace pour les jours gris ou si vous restez souvent en intérieur.

Une activité physique réduite : l’hiver nous rend moins actifs

En hiver, nos corps se mettent souvent en mode "hibernation". Le froid et le mauvais temps dissuadent de sortir ou de pratiquer des activités physiques régulières. Pourtant, le mouvement est essentiel pour un bon sommeil. L’activité physique contribue à réguler les hormones du stress et améliore la qualité du sommeil profond, celui qui nous régénère vraiment.

Or, rester inactif en journée peut entraîner des difficultés à trouver le sommeil, car notre corps n’a pas eu l’occasion de "se fatiguer" correctement.

Quelques idées simples :

  • Même en hiver, bougez au moins 30 minutes par jour : des étirements, de la marche rapide ou même un peu de danse chez soi peuvent suffire.
  • Essayez les sports d’intérieur comme le yoga ou le pilates pour rester actif malgré les températures.

Une alimentation d’hiver plus lourde, qui pèse sur nos nuits

L’hiver rime souvent avec des plats riches et réconfortants : raclettes, tartiflettes, soupes épaisses… Si ces repas font du bien au moral, ils peuvent aussi alourdir nos digestions. Et une digestion laborieuse le soir peut facilement troubler le sommeil, en augmentant notamment les reflux gastriques ou en accélérant le rythme cardiaque.

Par ailleurs, nous avons tendance à consommer davantage de sucres rapides pour lutter contre la fatigue hivernale. Or, un excès de sucre en fin de journée peut provoquer des pics d’énergie suivis de coups de fatigue, perturbant encore plus notre cycle naturel.

Comment alléger vos soirées ?

  • Privilégiez des repas légers et équilibrés le soir, riches en légumes et en protéines maigres.
  • Limitez les sucres raffinés et préférez des collations naturelles comme des noix ou des fruits secs.
  • Évitez les boissons excitantes après 16 heures : le thé, le café, mais aussi le chocolat chaud en excès.

Les troubles affectifs saisonniers : quand l’humeur influence le sommeil

L’hiver peut également affecter notre humeur. Pour certaines personnes, la baisse de lumière et les longues soirées sombres déclenchent ce qu’on appelle un trouble affectif saisonnier (TAS). Ce type de dépression légère se manifeste par une fatigue accrue, un manque de motivation et parfois une hypersomnie (trop dormir) ou, au contraire, des insomnies répétées.

morosité hiver
© iStock

Ces troubles jouent un rôle majeur sur la qualité du sommeil, car ils perturbent les mécanismes liés au stress et à la relaxation.

Pour retrouver le moral :

  • Multipliez les moments agréables : lisez un bon livre, partagez un repas avec des proches ou pratiquez une activité créative.
  • Si vous sentez une baisse de moral importante, parlez-en à un professionnel de santé. Il existe des solutions, comme la luminothérapie ou même des cures de vitamines D, pour pallier ce manque d’énergie.

Optimisez votre cocon de sommeil pour l’hiver

Enfin, votre environnement peut jouer un rôle clé. En hiver, nous avons tendance à surchauffer nos intérieurs pour contrer le froid extérieur. Pourtant, une chambre trop chaude ou trop sèche peut nuire à la qualité du sommeil.

Les bons gestes :

  • Maintenez une température idéale dans la chambre : autour de 18-19°C.
  • Investissez dans des rideaux occultants pour bloquer toute lumière extérieure (surtout si vous habitez en ville).
  • Humidifiez l’air, si nécessaire, pour éviter les muqueuses sèches et les réveils inconfortables.

Et si l’hiver était une opportunité pour repenser son sommeil ?

Finalement, ces nuits d’hiver moins réparatrices ne sont pas une fatalité. En comprenant mieux les mécanismes à l’œuvre, on peut non seulement retrouver un sommeil de qualité, mais aussi adopter de nouvelles habitudes qui nous accompagneront toute l’année.

Voyez l’hiver comme un moment pour ralentir, écouter votre corps et ajuster votre hygiène de vie. Car si cette saison chamboule nos repères, elle nous rappelle aussi l’importance de prendre soin de nous, d’alléger nos soirées et d’accorder plus de temps à la lumière et au mouvement. Alors, prêts à faire de vos nuits d’hiver de véritables nuits de repos ?

Aucun commentaire à «Pourquoi je dors moins bien en hiver, alors que les nuits sont plus longues ?»

Laisser un commentaire

Les commentaires sont soumis à modération. Seuls les commentaires pertinents et étoffés seront validés
* Champs obligatoires