Généreux, résistant et peu exigeant, le figuier fait partie des arbres fruitiers les plus appréciés au jardin. Il offre des fruits savoureux, un feuillage ornemental et une belle longévité. Pourtant, nombre de jardiniers constatent une croissance lente, voire un figuier qui végète, produisant peu de figues ou tardivement. Heureusement, le mois d’avril offre une fenêtre idéale pour relancer la machine, avec un geste simple mais décisif : la taille de relance. Bien accompagnée d’un bon entretien du sol, cette intervention suffit souvent à réveiller l’arbre et à relancer sa production estivale.
Figuier qui végète ? Ce geste d’avril booste sa croissance et sa production
Comprendre pourquoi le figuier s’essouffle
Contrairement à d'autres fruitiers, le figuier n’a pas toujours besoin d’une taille annuelle stricte. Mais avec le temps, il peut devenir trop touffu, produire sur du vieux bois ou se montrer paresseux, notamment si son environnement n’est pas optimal. Un figuier mal exposé, planté dans un sol trop compact ou resté sans soin pendant plusieurs saisons peut entrer en stagnation.
Les signes typiques d’un figuier qui végète sont :
- Peu de nouvelles pousses ou des rameaux faibles
- Absence ou faible développement des figues
- Feuillage rare ou jaunissant
- Branches désorganisées qui se croisent et se gênent
Avant de songer à remplacer l’arbre, mieux vaut lui donner toutes ses chances en effectuant les bons gestes au printemps.
Avril, le mois parfait pour une taille stratégique
Le figuier se taille rarement en hiver, car les gelées peuvent fragiliser les plaies. En revanche, la fin mars à la mi-avril est le moment parfait : la sève recommence à circuler, les bourgeons sont visibles, et l’arbre est prêt à relancer sa croissance.
La taille de printemps vise à :
- Stimuler la formation de nouvelles branches productives
- Ouvrir la ramure pour laisser entrer la lumière
- Supprimer les parties mortes ou trop vieilles
On intervient de la manière suivante :
- On coupe les rameaux intérieurs qui s’entrecroisent, pour aérer l’arbre.
- On rabat certaines branches peu vigoureuses à deux yeux, pour favoriser une pousse latérale.
- On élimine le bois mort ou grisé, souvent non productif.
Ce geste suffit souvent à relancer la circulation de la sève et à provoquer une explosion de jeunes pousses, promesse de figues plus nombreuses.
Booster le sol : un figuier bien nourri, c’est un figuier productif
Le figuier aime les sols profonds, bien drainés, mais légèrement pauvres. Toutefois, au bout de quelques années, le sol peut s’appauvrir, notamment en potasse, ce qui affecte directement la fructification.
En avril, un apport raisonné est recommandé :
- Du compost mûr au pied, pour redonner de la vie au sol
- Un peu de cendre de bois, riche en potassium, pour favoriser les fruits
- Éventuellement un engrais organique spécial fruitiers, pauvre en azote mais riche en P et K
Il est également utile de griffer légèrement le sol autour du tronc pour aérer la terre, sans blesser les racines superficielles. Et si l’arbre est en pot, c’est le moment idéal pour un rempotage ou un surfaçage, en remplaçant les 5 premiers centimètres de substrat.
Arrosage et exposition : deux clés souvent négligées
Beaucoup pensent que le figuier n’a besoin de rien pour pousser. C’est faux. Il résiste à la sécheresse, mais il produit mieux avec un minimum d’eau et un maximum de soleil.
- En pleine terre, un arrosage copieux tous les 10 jours en période sèche suffit largement au printemps.
- En pot, la fréquence doit être adaptée, mais le substrat ne doit jamais rester détrempé.
- L’exposition est cruciale : le figuier a besoin de plein soleil, idéalement contre un mur orienté sud ou sud-ouest.
Sans lumière et chaleur, même bien taillé et nourri, il produira peu. Il est parfois judicieux de repenser l’emplacement d’un jeune figuier qui végète depuis sa plantation.
Maladies et parasites : rester vigilant au printemps
Le figuier est peu sensible, mais quelques désagréments peuvent apparaître au printemps si la plante est affaiblie :
- La rouille du figuier, reconnaissable à de petites taches orangées sous les feuilles
- Les cochenilles, qui se fixent sur les tiges et sucent la sève
- Les fourmis, souvent attirées par le miellat des pucerons ou cochenilles
Voici un tableau récapitulatif des problèmes fréquents et des actions à mener :
Symptôme constaté | Cause probable | Geste à effectuer |
---|---|---|
Pas de figues ou fruits avortés | Taille absente ou sol pauvre | Taille de relance + amendement au compost |
Feuilles jaunes ou clairsemées | Carence en potassium | Apport de cendres + engrais fruitier |
Présence de taches sur feuilles | Rouille du figuier | Éliminer les feuilles touchées + aération |
Rameaux faibles, croissance lente | Manque de soleil ou de sève | Taille + amélioration exposition |
Le figuier récompense vite celui qui le soigne
Un figuier négligé peut stagner pendant des années, mais il suffit souvent d’un printemps bien géré pour relancer sa croissance et sa générosité. Une bonne taille, un sol rééquilibré, un peu de soleil en plus, et le voilà reparti pour produire des figues sucrées dès la fin de l’été.
En avril, chaque geste compte : c’est le dernier moment pour agir avant que l’arbre ne développe complètement son feuillage. Une fois lancé, il sera plus difficile d’intervenir sans stresser la plante.
Et pour les figuiers en pot ou en climat frais, n’oublions pas que certaines variétés (comme ‘Goutte d’Or’ ou ‘Noire de Caromb’) donnent des résultats impressionnants, à condition de leur offrir un entretien de printemps précis.
Alors sécateur à la main et compost en sac, avril est le mois où le figuier peut sortir de sa léthargie... à condition de lui tendre la main.