Sodas, jeux, billets d’avion : ces nouvelles taxes de l’État qui vont plomber votre quotidien en 2025

La loi de finances 2025 ne fait pas dans la dentelle. À la recherche de nouvelles recettes, l’État multiplie les hausses de prélèvements indirects, ciblant des secteurs de consommation quotidienne : transport aérien, boissons sucrées, jeux d’argent, automobile et immobilier. Ces augmentations fiscales, disséminées dans des postes parfois considérés comme secondaires, risquent de peser lourd sur le budget des ménages. Une stratégie discrète mais redoutablement efficace pour engranger des milliards.

Par Eve
Taxes Boissons Sucrées Carrefour
© JDS

Voler plus cher : la taxe de solidarité revient sur les billets d’avion

Depuis mars, la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) a été rétablie. Mise en place pour financer l’aide au développement, cette taxe alourdit directement le prix des billets :

  • +7,40 € pour un vol en classe économique en France ou en Europe,
  • +15 € pour une destination intermédiaire,
  • +40 € pour un long-courrier,
  • Et jusqu’à +120 € en classe affaire pour les destinations lointaines.

Ce retour de la TSBA, combiné à un trafic aérien en forte reprise, devrait rapporter environ 800 millions d’euros à l’État selon les estimations de l’Insee.

Sodas et jeux : des loisirs de plus en plus fiscalisés

Le gouvernement s’attaque également à la consommation de sucre, en relevant la taxe sur les boissons sucrées. Celle-ci augmente de manière progressive en fonction du taux de sucre par litre :

  • De 4 à 35 centimes par litre, selon la teneur en sucre.
  • Par exemple, un soda très sucré pourrait désormais être taxé à 30 centimes par litre.

Ce mécanisme vise à réduire la consommation de boissons sucrées, mais a aussi un intérêt budgétaire : les recettes sont affectées à la Sécurité sociale.

Dans le même temps, l’État durcit la fiscalité sur les jeux d’argent, qu’il s’agisse de jeux de grattage, de tirage, de casinos ou de paris sportifs et hippiques. Le taux de prélèvement passera au 1er juillet 2025 de 11,2 % à 11,9 %. Ce seul relèvement devrait rapporter 300 millions d’euros supplémentaires à l’État.

Automobile : malus plus sévère, bonus raboté

Le domaine automobile n’échappe pas au tour de vis fiscal. Depuis mars, le malus écologique a été alourdi :

  • Le plafond maximal de malus passe de 60 000 à 70 000 € pour les véhicules les plus polluants.
  • Le seuil de déclenchement de la surtaxe est abaissé de 118 à 113 g de CO₂/km.

Ce durcissement représente 300 millions d’euros de recettes supplémentaires, au détriment des conducteurs qui n’ont pas les moyens de se tourner vers l’électrique.

Et ce n’est pas tout : le bonus écologique a lui été amputé. L’aide à l’achat de véhicules propres a été réduite d’environ 500 millions d’euros depuis décembre 2024, rendant plus difficile l’accès à ces véhicules pour les foyers modestes.

Immobilier : des frais de notaire en hausse à l’initiative des collectivités

Autre mesure passée relativement inaperçue mais potentiellement coûteuse : les collectivités locales pourront rehausser les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), autrement dit les frais de notaire lors d’une vente immobilière. Cette augmentation, limitée à 0,5 point, leur offrirait la possibilité de générer jusqu’à 800 millions d’euros supplémentaires de recettes fiscales, selon l’Insee.

Récapitulatif des hausses fiscales annoncées pour 2025

Domaine concerné Mesure fiscale appliquée Impact estimé
Billets d’avion Retour de la taxe de solidarité (TSBA) +7,40 € à +120 € par billet
Boissons sucrées Hausse progressive selon le taux de sucre (4 à 35 ct/L) Jusqu’à +30 ct/L pour certains
Jeux d’argent Hausse du taux de prélèvement de 11,2 % à 11,9 % +300 millions d’€ pour l’État
Voitures polluantes Malus relevé à 70 000 €, seuil abaissé à 113 g CO₂/km +300 millions d’€ pour l’État
Véhicules électriques Réduction de l’aide à l’achat -500 millions d’€ d’aides
Immobilier Majoration locale possible des droits de mutation (+0,5 pt) +800 millions d’€ pour les collectivités

Un prélèvement ciblé, mais diffus

Ces mesures ont un point commun : elles ciblent des postes de consommation identifiés comme évitables, secondaires ou symboliques, comme le transport aérien, les boissons sucrées ou les jeux. Mais elles touchent aussi des besoins réels, comme la mobilité ou l’habitat.

Le danger, c’est que leur accumulation fragilise les budgets des ménages les plus exposés, ceux qui ne peuvent ni renoncer aux loisirs, ni différer certains achats ou déplacements.

Alors que le pouvoir d’achat reste la première préoccupation des Français, cette fiscalité de l’invisible, fragmentée mais continue, sape lentement le quotidien.

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