Gérer l’argent d’une personne âgée en tant qu’aidant familial

Pour certaines personnes âgées confrontées à une perte d’autonomie, la gestion financière peut devenir quelque chose de compliqué, voire d’impossible. Même si ce sujet peut être tabou, il est important de favoriser la discussion pour trouver des solutions. Parmi ces solutions, un proche peut se proposer d’apporter son aide à une meilleure gestion et devenir ainsi aidant familial.

Cropped Favicon Journal Des Seniors Logo.png
Par L'équipe JDS
Femme Visite Personne Agee Contre Isolement
© istock

La gestion des finances et de l’argent d’une personne âgée

Toutes les personnes âgées n’ont certes pas besoin de quelqu’un pour gérer leur budget. Néanmoins, certaines pathologies entraînent des troubles de la mémoire, une perte de lucidité, d’autonomie, etc..

Dans ces cas, les personnes souffrant de tels troubles peuvent perdre le sens des réalités, être victimes d’arnaques, oublier certaines de leurs dépenses et ne plus être en capacité de tenir leur budget correctement ou, tout simplement, d’effectuer certaines démarches.

S’il peut être difficile de faire accepter à la personne qu’elle n’est plus capable de s’occuper de la gestion de ses finances, il est toutefois important d’être réaliste sur le sujet afin de proposer une solution. Lorsque la situation l’exige, une solution consiste à passer par un aidant familial. Cette alternative présente l’avantage de permettre une gestion éclairée du budget sans pour autant laisser toute latitude d’action à la personne concernée.

Bien que l’aidant soit d’une aide primordiale, il n’est pas toujours évident de connaître les moyens disponibles pour la gestion des finances d’un proche.

Agir dès les premiers signes

Dès lors que vous constatez que votre père ou votre mère rencontre des difficultés pour gérer ses finances, ce peuvent être des retards de paiement, des difficultés à remplir un chèque, etc., il est important de l’accompagner afin de lui éviter d’être confronté(e) à des difficultés financières.

La première des choses est d’ouvrir le dialogue sur ce sujet pour vérifier s’il ou elle est à jour dans ses démarches et quelle aide pourrait lui être utile. Cela vous permettra, dans un premier temps, de vous rendre compte si votre proche semble perdu ou non et ainsi, si une aide est réellement indispensable ou non.

Cela peut se concrétiser par un simple relais ponctuel ou par un suivi plus régulier de ses affaires courantes.

Les différents moyens de gestion

Un suivi régulier

En premier lieu, une aide considérée comme classique peut être mise en place en cas de perte d’envie, par exemple. Il s’agit alors de faciliter le quotidien de la personne concernée, avec son accord bien évidemment.

Vous pouvez ainsi procéder au suivi des comptes pour vérifier qu’il n’y a aucune erreur. Il est également recommandé de mettre en place des virements automatiques pour le règlement des différentes factures, comme l’eau, l’électricité, etc..

De cette façon, aucun règlement ne risque de passer aux oubliettes. Il est possible aussi de vous occuper de la partie administrative, comme la déclaration d’impôt, entre autres, du règlement des personnes éventuellement employées comme aides à domicile.

Un accompagnement plus conséquent

Certaines situations nécessitent un accompagnement plus important. Par exemple, si vous constatez que votre parent a complètement baissé les bras pour tout ce qui concerne les démarches administratives et financières. Il est alors possible de lui demander de vous établir une procuration qui vous permettra d’effectuer les différentes opérations en son nom.

Bon à savoir :
Cela n’est possible que si la personne concernée est d’accord et qu’elle accepte de se rendre à la banque avec vous pour entériner cette formalité.

La protection judiciaire

Pour l’accompagnement d’un proche, il est également possible de mettre en place une protection judiciaire. Celle-ci permet de bénéficier d’un cadre légal entre les différents membres de la famille. Ainsi, vous vous assurez de bénéficier d’une solution durable qui permet la gestion du budget et du patrimoine du parent tout en respectant ses libertés individuelles et ses droits fondamentaux.

Il faut pour cela faire appel à un juge des tutelles qui va procéder à différents entretiens pour décider laquelle des solutions suivantes doit être mise en place :

  • La curatelle : il s’agit d’une forme de protection judiciaire. Elle peut être simple pour permettre au proche de continuer à gérer son budget s’il est encore autonome, mais vous devrez l’accompagner pour les actes plus importants qui ont un impact direct sur la gestion de son patrimoine. Vous devez dans ce cas, bien connaître la situation de votre proche.
  • La curatelle renforcée : pour sa part, elle s’inscrit dans un système où le proche gère les dépenses tout en conservant une épargne de précaution et le nécessaire à disposition pour les dépenses de la personne concernée au quotidien. Une fois par an, les comptes sont vérifiés par le greffier en chef du tribunal. Les actions entreprises sur le patrimoine doivent être faites avec son accord.
  • La tutelle : elle est encore plus protectrice que la curatelle puisque les placements, les ventes, les transactions, etc. nécessitent l’autorisation du juge des tutelles.
  • La sauvegarde de justice est une mesure d’urgence destinée à autoriser la personne responsable, aussi appelée mandataire, de prendre la main sur les comptes pour garantir les différents paiements. Elle peut être demandée sans l’accord de la personne âgée. Celle-ci n’a alors plus aucun contrôle sur son patrimoine ou ses finances. Il s’agit d’un mandat provisoire qui est délivré par juge des tutelles lorsque cela est nécessaire.

La rémunération pour l’aide apportée à un proche âgé

Si votre proche âgé est en situation de perte d’autonomie, il est possible de devenir son salarié. Toutefois, il est important de bien mesurer les risques et les avantages que cette situation présente.

L’aidant, qui devient salarié de son proche, peut cumuler cette activité avec une autre en respectant les conditions fixées par la loi.

Lorsque la personne âgée bénéficie de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie), elle a la possibilité d’employer un membre de sa famille comme aide à domicile. Les sommes versées doivent alors être justifiées au conseil départemental, en spécifiant le nombre d'heures, le type d’aide, etc.. L’employeur, c’est-à-dire votre proche, doit alors déclarer votre embauche et respecter les conditions prévues par le code du travail. Le travail de l’aidant est ainsi valorisé financièrement, mais l’équilibre de la cellule familiale peut être perturbé par ce type de situation.

Cropped Favicon Journal Des Seniors Logo.png

Toute l'équipe de rédaction Journal des Seniors vous guide à travers ce sujet qui nous concerne tous : la retraite. Comment l'anticiper, la préparer, et comprendre tous les rouages et informations pratiques pour une retraite paisible.

Aucun commentaire à «Gérer l’argent d’une personne âgée en tant qu’aidant familial»

Laisser un commentaire

Les commentaires sont soumis à modération. Seuls les commentaires pertinents et étoffés seront validés
* Champs obligatoires