Un succès commercial... porté par la crise
En 2024, les MDD ont franchi un cap historique : elles représentent désormais plus de 38 % des ventes en grandes surfaces, selon l’Observatoire Nielsen. Cette progression s’explique par la recherche d’économies, mais aussi par un changement de perception : les MDD ne sont plus considérées comme de simples sous-produits d’entrée de gamme. Certaines rivalisent désormais avec les grandes marques sur le plan du goût, de la composition et même de l’innovation.
Pourtant, derrière cette généralisation, se cache une forte hétérogénéité de qualité, que 60 Millions de consommateurs s’est attaché à décrypter à travers une série de tests comparatifs.
Des écarts importants entre enseignes
L’étude de 60 Millions de consommateurs a passé au crible une cinquantaine de produits phares de consommation courante : purée, yaourts, jambon, jus de fruits, pâtes, biscuits… En comparant les références MDD avec leurs équivalents de marques nationales, les résultats montrent que :
- Les prix des MDD restent en moyenne 20 à 30 % inférieurs à ceux des grandes marques.
- Mais la qualité varie fortement selon l’enseigne et le type de produit.
Certaines marques de distributeur tirent nettement leur épingle du jeu, tant en goût qu’en composition. D’autres sont encore à la traîne, notamment sur la teneur en additifs, en sucre ou en sel, voire sur la transparence des étiquetages.
Tableau : Exemples de comparatifs issus de l'enquête de 60 Millions de consommateurs (avril 2025)
Produit |
MDD testée |
Note globale (sur 20) |
Marque nationale équivalente |
Note globale |
Purée mousseline |
Intermarché |
15,5 |
Mousline (Nestlé) |
14,8 |
Jambon cuit supérieur |
Leclerc (Marque Repère) |
13,2 |
Fleury Michon |
15,4 |
Jus d’orange sans sucre ajouté |
Carrefour Bio |
17,1 |
Tropicana |
16,2 |
Yaourt aux fruits |
Lidl (Pâturages) |
16,4 |
Danone |
14,7 |
Pâtes coquillettes |
Auchan |
12,8 |
Barilla |
13,0 |
Le constat est clair : certaines MDD surpassent les marques nationales, notamment sur le rapport qualité-prix, mais d’autres ne soutiennent pas la comparaison, notamment sur les produits transformés ou charcutiers, souvent trop riches en sel ou en additifs.
Une montée en gamme assumée, mais pas toujours maîtrisée
Face à la demande croissante de produits plus sains, certaines enseignes ont lancé leurs gammes bio ou "santé" (comme Carrefour Bio, E.Leclerc Bio Village, Monoprix Bio…). Ces initiatives sont bienvenues, mais les tests montrent là aussi des disparités : certaines références bio cumulent prix élevé et composition perfectible (trop de sucre, additifs naturels mais inutiles), ce qui interroge la cohérence globale.
L’autre tendance des MDD est l’imitation des grandes marques sur le packaging ou le nom, ce qui peut semer la confusion chez le consommateur. Or, si le visuel est proche, le contenu ne l’est pas toujours, notamment sur les arômes ou les taux de matières grasses.
Comment choisir intelligemment dans les rayons ?
Pour mieux consommer sans se ruiner, quelques réflexes simples s’imposent :
- Lire la liste d’ingrédients, en évitant les listes trop longues ou les additifs en excès.
- Comparer le prix au kilo ou au litre, pas seulement le prix affiché.
- Regarder le Nutri-Score, quand il est présent (et ne pas s’y fier aveuglément).
- Utiliser des applications indépendantes comme Yuka ou Open Food Facts pour scanner les produits.
- Se méfier des appellations floues : "recette traditionnelle", "goût authentique", ou "100 % naturel", non réglementées.
Un choix économique… mais pas automatique
Oui, les MDD restent une solution efficace pour alléger le ticket de caisse, mais elles ne doivent pas être choisies les yeux fermés. Leur qualité progresse, mais reste variable. L’étude de 60 Millions de consommateurs le montre bien : ce sont les consommateurs informés qui font les meilleurs arbitrages, en comparant, en testant, et en restant critiques, même face aux produits à petit prix.