Des fleurs souvent chargées en pesticides
Une enquête récente de l’UFC-Que Choisir a révélé que 100 % des bouquets testés contenaient des résidus de pesticides, dont certains interdits en France pour leur toxicité. En cause, l’importation massive de fleurs : près de 85 % des fleurs vendues en France proviennent de l’étranger, principalement des Pays-Bas, du Kenya, de l’Équateur et de la Colombie. Dans ces pays, les normes sanitaires sont moins strictes, et l’utilisation de pesticides interdits en Europe y est encore autorisée.
Ces substances peuvent affecter la santé des fleuristes, qui y sont exposés en continu, mais aussi celle des consommateurs, qui respirent les résidus chimiques présents sur les pétales et les feuilles. Les pesticides volatiles peuvent polluer l’air intérieur, tandis que le simple fait de manipuler ces fleurs expose la peau aux résidus chimiques.
Comment bien choisir ses fleurs et éviter les plus polluées ?
1. Privilégier les fleurs de saison
Un bon moyen d’éviter les fleurs trop traitées est d’acheter des fleurs de saison, qui ont moins besoin de produits chimiques pour être cultivées. Les fleurs hors saison viennent souvent de l’étranger, ce qui signifie qu’elles ont subi davantage de traitements pour supporter le transport et prolonger leur durée de vie.
Voici quelques exemples de fleurs à privilégier selon la saison en France :
- Hiver : anémones, renoncules, hellébores, mimosa
- Printemps : pivoines, lilas, narcisses, tulipes
- Été : tournesols, lavande, dahlias, glaïeuls
- Automne : chrysanthèmes, asters, cyclamens
2. Rechercher les labels garantissant des fleurs plus saines
Les labels permettent d’identifier les fleurs cultivées avec moins ou sans pesticides. Voici les principales certifications à connaître :
- Label AB (Agriculture Biologique) : garantit une culture sans pesticides de synthèse ni engrais chimiques.
- Label Fleurs de France : certifie que les fleurs ont été cultivées en France, avec des normes plus strictes qu’à l’étranger.
- Label MPS : un label international qui évalue la consommation d’énergie, d’eau et l’utilisation de pesticides par les producteurs.
- Label Fairtrade : garantit des conditions de travail équitables et une régulation stricte des pesticides pour les fleurs importées.
Lorsque vous achetez un bouquet, demandez à votre fleuriste s’il propose des fleurs labellisées ou consultez l’emballage pour repérer ces certifications.
3. Acheter des fleurs locales et en circuit court
L’un des meilleurs moyens d’éviter les fleurs pleines de pesticides est d’acheter auprès de producteurs locaux. En France, de plus en plus de horticulteurs et fleuristes engagés proposent des fleurs cultivées sans pesticides ou avec une utilisation limitée de produits chimiques.
Pour trouver ces producteurs, vous pouvez utiliser des plateformes comme :
- Le Collectif de la Fleur Française, qui recense des producteurs engagés.
- Monsieur Marguerite, un site spécialisé dans les fleurs locales et de saison.
- Certifications du Végétal, qui propose une carte des points de vente labellisés.
4. Éviter les fleurs des grandes surfaces et des chaînes internationales
Les bouquets vendus en grande distribution proviennent presque exclusivement de cultures intensives à l’étranger, où les pesticides sont largement utilisés. Les grandes chaînes de fleuristes, elles aussi, importent la majorité de leurs fleurs, ce qui ne garantit pas une production responsable.
Si vous souhaitez acheter en boutique, privilégiez les fleuristes indépendants engagés, qui travaillent avec des producteurs locaux et proposent souvent des alternatives aux fleurs traitées.
Pourquoi est-il urgent d’agir ?
L’impact des pesticides dans les fleurs coupées ne se limite pas à la santé humaine. Cette industrie a également des conséquences désastreuses sur l’environnement :
- Pollution des sols et des eaux : les substances chimiques utilisées dans les cultures intensives contaminent les nappes phréatiques.
- Destruction des écosystèmes : l’usage massif de pesticides entraîne la disparition des insectes pollinisateurs comme les abeilles.
- Émissions de CO₂ : les fleurs importées parcourent des milliers de kilomètres en avion, contribuant au réchauffement climatique.
En changeant nos habitudes d’achat, nous pouvons encourager une floriculture plus respectueuse, qui protège à la fois notre santé et la biodiversité.
Un bouquet plus responsable est possible
Éviter les fleurs pleines de pesticides n’est pas compliqué, à condition d’adopter quelques bons réflexes :
- Choisir des fleurs de saison, qui nécessitent moins de traitements chimiques.
- Privilégier les labels certifiés, qui garantissent une culture plus saine.
- Acheter local et en circuit court, auprès de fleuristes engagés.
- Éviter les fleurs de supermarché et des chaînes internationales, souvent issues de cultures intensives.
En appliquant ces conseils, vous pourrez offrir ou vous faire plaisir avec de magnifiques bouquets tout en respectant votre santé et l’environnement. Il est temps de faire des choix plus éclairés pour que les fleurs restent un symbole de beauté et non une source de pollution invisible.
