Les retraités ont un pouvoir d’achat et des revenus en moyenne supérieurs à ceux du reste des Français. Mais, dans le contexte inflationniste actuel, ils ne sont pas épargnés non plus par la hausse des prix et ils voient à leur tour leur pouvoir d’achat reculer, comme pour beaucoup d’autres de leurs concitoyens. Cette situation suscite chez eux inquiétude et incertitude quant à leur avenir, comme le révèle cette étude CSA réalisée pour le compte de Silver Alliance et publiée par le journal Notre Temps.
Les retraités inquiets de la baisse de leur pouvoir d’achat
75 % des plus des plus de 65 ans inquiets pour leur pouvoir d’achat
Selon l’étude révélée début avril 2023, 75 % des personnes âgées de plus de 65 ans interrogées ont affirmé ressentir une baisse de leur pouvoir d’achat depuis leur départ à la retraite. Cette part est en hausse de 6 % par rapport à l’étude précédente réalisée en 2022.
En outre, 73 % de ces mêmes personnes interrogées restent pessimistes quant à leur avenir financier, puisqu’elles estiment que leur pouvoir d’achat va continuer à s’éroder les prochains mois. Cette part des sondés est, quant à elle, en hausse de 12 % par rapport à la précédente étude.
Cette étude confirme donc le pessimisme ambiant chez les Français et qui est tout aussi prégnant chez les retraités. Les sondés ont exprimé des difficultés à se projeter dans l’avenir avec la multiplication des crises et l’inflation qui se poursuit ou qui, dans le meilleur des cas, stagne.
Bien qu’ils aient des revenus en moyenne supérieurs à ceux des autres Français, les retraités ne sont donc pas épargnés, puisque parmi les personnes sondées, 68 % sont propriétaires avec 58 % d’entre eux qui ont remboursé en totalité leur prêt.
L’épargne touchée elle aussi
La situation actuelle fait que les séniors épargnent moins et de façon plus irrégulière. Ils sont, en effet, 54 % à mettre de côté, généralement chaque mois. Toutefois, la part de ceux qui n’épargnent qu’une seule fois par an a augmenté, puisqu’elle est cette année de 17 %, alors qu’elle était de 13 % dans l’étude précédente.
Les montants épargnés sont, eux aussi, en chute libre, puisqu’ils sont passés de 3 137 euros en moyenne l’année passée à 2 573 euros cette année, soit une chute de 28 %.
Cette chute de l’épargne des séniors est un signal inquiétant, car l’épargne est un moteur de l’investissement sur le long terme, notamment dans des infrastructures et équipements dont les séniors ont besoin comme les Ehpad.
En outre, la situation des retraités, en se dégradant, affecte aussi celle de leurs descendants. Les séniors jouent, en effet, un rôle important dans la société, car ils représentent souvent le recours des enfants et petits-enfants en difficultés.
Parmi les retraités qui ont des descendants, 16 % contribuent aux dépenses de ces derniers avec un montant moyen de 211 euros par mois.
Un montant qui sera sans doute revu à la baisse au vu de la situation économique des retraités. Il faut, en effet, savoir que le recul de l’épargne des retraités est due à l’explosion de leurs dépenses. Celles-ci ont, en effet, augmenté de 156 euros par mois pour un retraité vivant seul et de 335 euros pour un couple.
Cette hausse des dépenses va généralement dans l’alimentation, les frais de logement, l’énergie et les dépenses de santé. Ce sont donc autant de montants qui échappent à l’épargne des retraités et qui ne peuvent servir à soutenir les enfants et petits-enfants.
Les réductions et les bons de fidélité pour faire face
Les personnes de plus de 65 ans interrogées dans le cadre de cette étude estiment qu’il leur manque en moyenne 511 euros par mois pour continuer à vivre confortablement et épargner plus. Un manque qu’ils essaient d’équilibrer en ayant recours à un éventail d’astuces et de bons plans.
Ainsi, 57 % des interrogés affirment utiliser des cartes de fidélité, 46 % effectuent des achats en soldes ou en ventes privées et 40 % utilisent des codes promos obtenus en ligne ou dans des magazines.
Cette recherche de réductions et de prix plus abordables a fortement augmenté en une année chez les retraités, puisqu’ils sont 79 % à en être concernés cette année, alors qu’ils étaient 71 % l’année précédente.