La fin de l’hiver n’apporte pas de répit sur le front énergétique. Au contraire : le mois d’avril 2025 marque une envolée inédite du tarif de référence du gaz. À 0,1241 € TTC/kWh, le prix repère publié par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) atteint un record depuis la disparition du bouclier tarifaire. Une hausse qui frappe de plein fouet les ménages chauffés au gaz, en particulier ceux encore liés à des contrats à prix indexé. Alors que les températures remontent, les factures, elles, continuent de grimper, signe d’un marché durablement instable.
Prix du gaz en forte hausse : ce que va vraiment vous coûter le chauffage au printemps 2025
Un prix repère qui ne fait plus office de simple indicateur
Depuis la fin des tarifs réglementés en juillet 2023, le prix du gaz n’est plus encadré par l’État. La CRE publie désormais un tarif repère mensuel, conçu comme un outil de comparaison pour aider les consommateurs à s’y retrouver dans la jungle des offres de marché.
Ce tarif inclut :
- Le prix de gros du gaz naturel
- Les frais de transport, stockage et distribution
- Les taxes (TVA, TICGN et CTA)
En avril 2025, ce tarif atteint 0,1241 €/kWh TTC pour un usage chauffage, contre 0,1165 € en mars. Une hausse de 6,5 % en un mois, qui ne passera pas inaperçue dans les foyers.
Une facture en nette augmentation sur l’année
La hausse du tarif repère a un impact direct sur les abonnés dont les contrats sont indexés. Pour un foyer moyen consommant 15 000 kWh par an (chauffage, eau chaude et cuisson), la facture annuelle passe ainsi de 1 748 € en mars à 1 861 € en avril, soit 113 € d’augmentation en douze mois.
Voici une estimation claire de l’impact mensuel :
Mois | Tarif repère TTC (chauffage) | Facture annuelle estimée |
---|---|---|
Mars 2025 | 0,1165 €/kWh | 1 748 € |
Avril 2025 | 0,1241 €/kWh | 1 861 € |
Ce coût supplémentaire intervient alors que la saison froide touche à sa fin, ce qui rend la situation d’autant plus paradoxale et difficile à anticiper pour les ménages.
Pourquoi les prix grimpent malgré le printemps
Contrairement à l’idée reçue, la saison ne suffit pas à stabiliser les tarifs. Plusieurs éléments expliquent cette flambée :
- Hausse de la demande mondiale : notamment en Asie, qui achète massivement du gaz liquéfié (GNL)
- Stocks européens à reconstituer en vue de l’hiver prochain
- Hausse du prix du carbone sur le marché européen
- Répercussion de la fin des aides publiques, comme le bouclier tarifaire
- Offres de marché majoritairement indexées, donc sensibles aux moindres fluctuations
Le consommateur se retrouve ainsi seul face à un marché volatil, sans garde-fou systématique.
Comment réduire l’impact sur votre facture
Face à cette nouvelle donne, il devient urgent d’adopter une stratégie personnelle pour limiter les hausses. Cela passe par des gestes techniques mais aussi administratifs.
Quelques actions efficaces :
- Vérifier si votre contrat est à prix fixe ou variable
- Comparer les offres via un comparateur officiel, comme energie-info.fr
- Régler votre chauffage à 19°C dans les pièces de vie
- Installer un thermostat programmable
- Isoler fenêtres et bas de portes pour limiter les pertes
- Entretenir la chaudière une fois par an pour en améliorer le rendement
- Se renseigner sur les aides à la rénovation énergétique (MaPrimeRénov’, aides locales)
Ces gestes cumulés permettent jusqu’à 15 à 20 % d’économie sur la facture annuelle.
Le gaz restera-t-il cher dans les mois à venir ?
Rien ne laisse entrevoir un retour rapide à des prix modérés. Le marché mondial du gaz reste soumis à de fortes tensions logistiques et climatiques. Les contrats long terme, moins sensibles aux hausses brutales, deviennent de plus en plus rares. Et les fournisseurs favorisent des offres flexibles… plus risquées pour l’abonné.
Le gouvernement, de son côté, a annoncé la fin de toute intervention directe sur les prix, misant sur la responsabilisation des consommateurs et les aides à la rénovation énergétique.
Dans ce contexte, la question ne sera plus de savoir si le gaz est cher, mais comment s’en rendre moins dépendant à moyen terme. Et cela passe, dès maintenant, par une meilleure lecture de son contrat, un suivi précis de ses consommations… et l’anticipation de futurs travaux d’amélioration énergétique.