La question des petites retraites cristallise de nombreux débats, notamment avec la récente revalorisation promise par la réforme des retraites de 2023, qui va enfin être reversée courant septembre et octobre. Nombreux sont les retraités qui se demandent s’ils sont concernés par cette majoration. Dans cet article, nous allons répondre à ces interrogations avec les témoignages de Jean et Sandrine, deux retraités aux parcours différents.
Vous êtes partis en retraite avant le taux plein ? On vous détaille si vous allez profiter de l’augmentation de la pension ce mois-ci
Qu'est-ce que la majoration exceptionnelle des petites retraites ?
Depuis la réforme des retraites, les petites pensions bénéficient d’une majoration exceptionnelle. Cette hausse concerne particulièrement les personnes qui touchent le minimum contributif (MiCo). Ce dispositif permet d’augmenter le montant des petites retraites pour ceux qui ont cotisé au moins 120 trimestres, soit l'équivalent de 30 ans de travail.
À partir de septembre 2023, cette revalorisation peut atteindre jusqu’à 50 euros supplémentaires par mois, avec un effet rétroactif d’un an, correspondant à un versement unique d'environ 600 euros pour ceux qui étaient éligibles mais qui n'ont pas encore reçu cette augmentation.
Témoignage de Jean : « J'ai pris ma retraite avant le taux plein, aurai-je droit à la majoration ? »
Jean, comme beaucoup, s’est retiré du monde du travail avant l’âge légal pour obtenir sa retraite. Cependant, en partant avec une décote, il ne remplit pas les conditions du taux plein. Pour pouvoir bénéficier de la majoration, il aurait dû atteindre l’âge du taux plein ou avoir validé tous ses trimestres requis.
Malheureusement pour Jean, cette condition est indispensable pour recevoir la majoration exceptionnelle. De plus, cette augmentation ne s’applique qu’à ceux dont les retraites sont inférieures à un certain plafond (environ 1367 euros brut par mois en 2024).
Témoignage de Sandrine : « Je n’ai pas cotisé 120 trimestres, est-ce que je vais quand même toucher quelque chose ? »
Pour Sandrine, la situation est un peu différente. Elle a travaillé moins de 120 trimestres, ce qui ne lui permet pas d’accéder au MiCo majoré. Le montant de sa retraite restera donc plus faible, avec une somme de base autour de 709,13 euros par mois pour ceux ayant cotisé moins de 120 trimestres.
Cependant, pour ceux qui n’ont pas atteint ce nombre de trimestres, il existe l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), qui peut compléter les revenus sous certaines conditions. Sandrine pourrait donc en bénéficier, à condition de faire la demande auprès des services sociaux.
Comment savoir si vous êtes concerné ?
Pour savoir si vous avez droit à cette augmentation, plusieurs critères sont à prendre en compte :
- Avoir cotisé au moins 120 trimestres dans le régime général.
- Partir à la retraite à taux plein (sans décote).
- La somme de vos pensions (base et complémentaire) ne doit pas dépasser environ 1367 euros par mois.
- Aucune démarche n’est nécessaire si vous êtes éligible. Vous recevrez un courrier de l’Assurance Retraite et la majoration sera automatiquement versée.
Conditions | Montant de la pension majorée |
---|---|
Cotisation de 120 trimestres + taux plein | 50 à 100 euros de plus par mois |
Cotisation < 120 trimestres | 709,13 euros brut par mois |
MiCo majoré (120 trimestres) | 847,57 euros brut par mois |
Nos astuce pour maximiser vos droits à la retraite
Pour maximiser vos droits à la retraite, il existe plusieurs stratégies à envisager, notamment si vous avez cotisé moins de trimestres que requis ou si votre pension est modeste. Voici quelques astuces qui pourraient vous aider :
1. Cumul emploi-retraite
Le cumul emploi-retraite est un excellent moyen de compléter vos revenus tout en continuant à cotiser pour la retraite. Grâce à la réforme des retraites de 2023, les cotisations versées en reprise d'activité vous permettent d'acquérir de nouveaux droits à la retraite, ouvrant ainsi la possibilité de recevoir une seconde pension. Ce dispositif est particulièrement avantageux si vous avez déjà liquidé vos droits et que vous souhaitez augmenter vos revenus sans affecter votre pension actuelle. Attention, il existe des plafonds à respecter pour ne pas perdre une partie de votre pension.
2. Miser sur des placements financiers adaptés
Si vous êtes en mesure de constituer une épargne pendant votre vie active, envisagez des solutions comme le Plan d'Épargne Retraite (PER) ou l'assurance-vie. Ces placements peuvent vous fournir des revenus complémentaires sous forme de rente ou de capital, ce qui est particulièrement utile pour pallier une pension insuffisante. De plus, ces placements bénéficient souvent d'une fiscalité avantageuse.
3. Explorer l'Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA)
Si vos ressources restent limitées, l'ASPA peut compléter votre retraite. Cette allocation est accessible aux personnes âgées ayant une faible pension, mais elle est soumise à certaines conditions de revenus. Si vous y êtes éligible, cela pourrait considérablement augmenter vos ressources mensuelles.
4. Reprendre une activité complémentaire
Les retraités peuvent également envisager des activités à temps partiel, comme du soutien scolaire, du babysitting ou des missions de conseil. Ces activités peuvent être cumulées avec la pension, sans dépasser les plafonds du cumul emploi-retraite. Certaines de ces activités permettent aussi d'échapper aux restrictions liées au statut antérieur
Majoration exceptionnelle uniquement si vous avez le taux plein + les 120 trimestres cotisés !
La majoration des petites retraites est un soulagement pour beaucoup, mais elle ne concerne que ceux qui remplissent des critères stricts. Jean et Sandrine illustrent bien les différentes situations possibles : partir avant le taux plein ou sans suffisamment de trimestres peut limiter l’accès à cette augmentation. Si vous êtes dans une situation similaire, il est essentiel de vérifier vos droits et de solliciter les aides complémentaires disponibles.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les sites d’aide à la retraite ou contacter directement l'Assurance Retraite.