« Balance Ton Additif » : comment Yuka vous demande de dénoncer les ingrédients controversés de vos aliments favoris

Additifs douteux, colorants de synthèse, conservateurs problématiques… malgré les efforts de transparence affichés par l’industrie agroalimentaire, de nombreux produits du quotidien continuent d’intégrer des substances controversées. Pour inciter les marques à revoir leurs recettes, l’application Yuka a lancé un outil à la fois simple et puissant : la fonctionnalité « Balance Ton Additif ». Avec elle, les consommateurs prennent la parole, en contactant directement les fabricants pour demander la suppression d’ingrédients jugés problématiques pour la santé. Une initiative participative, inédite à cette échelle, qui vise à faire évoluer l’offre en partant du terrain : celui des rayons, des courses, du panier familial.

Par Eve
Yuka Mobilise Additifs
© iStock

Donner aux consommateurs un vrai levier d’action

Depuis son lancement, Yuka s’est imposée comme un acteur majeur de la transparence alimentaire. En scannant un produit, l’utilisateur découvre une note globale, accompagnée d’un décryptage des ingrédients. Si un additif est jugé à risque (nocif, perturbateur endocrinien, ou suspecté de l’être), l’application l’indique clairement.

La nouveauté avec "Balance Ton Additif", c’est qu’un simple clic permet de signaler ce problème à la marque concernée. L’application envoie automatiquement un message au fabricant pour lui demander une reformulation du produit.

Une démarche collective et structurée, qui transforme chaque acte d’achat en geste militant.

Quels sont les additifs visés par la campagne ?

Yuka a identifié une trentaine d’additifs considérés comme controversés, classés selon leur niveau de risque scientifique connu ou présumé. Ils sont régulièrement présents dans des produits très consommés, parfois même dans des références à l’image saine ou familiale.

Tableau : Exemples d’additifs ciblés par Yuka

Additif Code Utilisation Risques identifiés
Nitrites E249, E250 Charcuterie, jambons Risque accru de cancer colorectal (classé cancérogène probable par l’OMS)
Dioxyde de titane E171 Confiseries, glaçages, sauces Particules potentiellement cancérogènes, interdit en France depuis 2022
BHA / BHT E320 / E321 Conservateurs dans snacks, céréales, margarines Perturbateurs endocriniens suspectés
Carraghénanes E407 Texturants dans desserts lactés, crèmes Inflammations intestinales possibles
Sulfites E220 à E228 Vins, fruits secs, charcuterie Risques allergiques, troubles digestifs

Ce tableau n’est qu’un extrait : les additifs visés sont présents dans une multitude de produits ultra-transformés, de la soupe en brique au biscuit pour enfants. Ce sont précisément ces usages banalisés que Yuka souhaite interroger.

Une campagne déjà suivie d’effets

Loin d’être symbolique, l’outil "Balance Ton Additif" a déjà porté ses fruits. Plusieurs marques ont modifié leurs recettes suite à un nombre important de demandes utilisateurs. En reformulant certains produits, elles montrent qu’un dialogue est possible entre consommateurs et industriels.

Par exemple, la marque Herta a retiré les nitrites de plusieurs références de jambons, et Bjorg a revu la composition de ses céréales pour enfants après de nombreux signalements concernant la présence de BHA.

Yuka revendique plusieurs dizaines de milliers de demandes envoyées depuis le lancement de la fonctionnalité, prouvant que le pouvoir du collectif peut agir comme levier de transformation.

Pourquoi cette approche est différente ?

Ce qui distingue "Balance Ton Additif", c’est l’action directe et ciblée. Plutôt que de boycotter ou de dénoncer publiquement, l’utilisateur entre dans une logique constructive. Il ne s’agit pas de stigmatiser une marque, mais de l’inviter à faire mieux.

Ce mécanisme repose sur une conviction : les marques répondent à la demande, et si celle-ci est claire, documentée et massive, le changement devient une évidence économique autant qu’éthique.

Une vigilance à entretenir dans la durée

Pour autant, tout ne repose pas sur les outils numériques. Lire les étiquettes, comprendre la liste des ingrédients, rester critique face aux packagings attrayants sont des gestes essentiels. Les applications comme Yuka ne remplacent pas la conscience du consommateur, elles la prolongent, en la rendant plus concrète.

L’ultra-transformation des aliments reste un enjeu majeur de santé publique, en particulier pour les publics fragiles : enfants, seniors, personnes atteintes de maladies chroniques. L’objectif n’est pas de rejeter tous les produits industriels, mais de choisir ceux qui respectent davantage le corps et l’environnement.

Vers une alimentation plus propre… ensemble

La campagne "Balance Ton Additif" est une invitation à reprendre la main sur ce que nous consommons. Elle montre que l’influence ne passe pas seulement par l’achat, mais aussi par la parole, le signalement, la volonté de changement.

Si la responsabilité première revient aux industriels, les consommateurs ont aujourd’hui les moyens de peser dans la balance. Et ce pouvoir-là, utilisé à bon escient, peut transformer profondément ce que nous mettons dans nos assiettes.

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