Comment calmer les crises d’agressivité d’une personne atteinte d’Alzheimer ?

Les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent avoir parfois un comportement agressif, notamment à la tombée du jour. On parle alors d’agitation vespérale qui est courante chez les personnes atteintes de cette maladie. C’est un phénomène très épuisant pour les proches du malade qui se retrouvent désemparés, ne sachant comment réagir face à ces crises. Voici nos conseils pour apprendre à calmer les crises d’agressivité chez une personne âgée atteinte d’Alzheimer.

Cropped Favicon Journal Des Seniors Logo.png
Par L'équipe JDS
Senior Alzheimer Agressivité
© iStock

Connaître les causes des crises d’agressivité

Les crises d’agressivité sont un symptôme courant de la maladie d’Alzheimer. Chez les personnes atteintes qui sont au stade 7 de la maladie, ces crises peuvent survenir en fin d’après-midi ou en début de soirée. En journée, la personne atteinte peut avoir un comportement normal ou du moins, manifester une agressivité modérée.

Ces crises affectent aussi bien le quotidien du malade que celui de ses proches. Elles sont difficiles à gérer et épuisent la famille de la personne âgée. Elles peuvent être déclenchées par divers facteurs :

  • Une douleur, une gêne ou un inconfort ;
  • Des troubles cognitifs ;
  • Un déséquilibre hormonal ;
  • Une perturbation de l’horloge biologique ;
  • La fatigue ;
  • La faim ou la soif ;
  • Le déclin de la luminosité en fin de journée associé aux troubles de la vision ;
  • Une infection, notamment des voies urinaires ;
  • Confusion entre rêves et réalité ;
  • Des troubles affectifs saisonniers, notamment en hiver.

En connaissant les facteurs déclenchants les crises d’agressivité, les proches du malade peuvent apprendre à mieux les gérer, à les anticiper et à mettre en place des parades.

Chaque malade a des facteurs dominants. Chez certains, les crises sont surtout causées par la faim, la soif ou l’inconfort, alors que chez d’autres, elles sont le plus souvent provoquées par une infection ou des troubles de la vision.

Les proches du malade doivent donc identifier ces facteurs déclenchants pour y répondre de façon efficace : veiller à ce que la personne soit confortablement installée, qu’elle mange et boive suffisamment, qu’elle ait suffisamment de lumière et qu’elle reçoive l’aide nécessaire dans ses déplacements et dans l’accomplissement de ses tâches quotidiennes.

Dans tous les cas, les proches doivent être patients, informer la personne âgée de tout événement risquant d’avoir une incidence sur sa journée. Il ne faut pas hésiter à se répéter, parce que la personne âgée peut ne pas entendre ou oublier l’information, ce qui peut l’irriter et causer une crise d’agressivité.

À lire également :

L’aider à surmonter ses troubles cognitifs

Des crises d’agressivité grave peuvent être causées chez le malade par son incapacité à s’orienter, à retrouver ses affaires ou à reconnaître les objets. Ses proches peuvent donc l’aider à surmonter ces difficultés, notamment avec l’étiquetage.

Ainsi, les portes peuvent être étiquetées avec les noms des pièces vers lesquelles elles mènent, les portes de placards avec les noms des objets qu’ils renferment. Il est aussi possible d’étiqueter les produits qu’il utilise fréquemment et certains objets, équipements et meubles comme le téléphone, le réfrigérateur, le congélateur, etc.

La personne âgée peut aussi avoir du mal à reconnaître les personnes. Dans ce cas, ses proches et amis doivent être compréhensifs et porter des étiquettes ou des badges avec leurs prénoms. En mettant en place ces dispositifs, les proches permettent au malade de ne pas être stressé à l’idée de se tromper ou d’utiliser à mauvais escient un objet, ce qui contribue à diminuer le risque de crise d’agressivité.

La personne atteinte d’Alzheimer peut aussi utiliser des aide-mémoire numériques s’il en a la capacité physique et cognitive.

Expliquer sans accuser

La personne atteinte d’Alzheimer peut avoir des comportements étranges et se retrouver dans des situations gênantes. Elle peut, par exemple, chercher ses chaussures pendant des heures avant que son proche ne les trouve dans le réfrigérateur.

Dans ce genre de situation, il ne faut surtout pas accuser la personne âgée, ni lui faire des reproches. Il faut, au contraire, questionner de façon bienveillante pour l’aider à comprendre comment les chaussures ont pu arriver là. Ce faisant, le proche évite de déclencher une nouvelle crise et aide la personne âgée à comprendre ses erreurs et à potentiellement les éviter à l’avenir.

Rassurer

La personne âgée peut être très angoissée par les divers troubles et difficultés qu’elle vit chaque jour. Cette angoisse accroît les risques de crises en plus de tendre à le plonger dans un état dépressif.

Les proches doivent donc le rassurer autant que possible en adoptant certains réflexes : l’aborder en se présentant et en lui rappelant son nom ou le lien de parenté qu’il partage avec lui, utiliser un vocabulaire simple et des phrases courtes, utiliser des mimiques et des gestes pour communiquer.

Les proches doivent aussi aborder la personne âgée en souriant et en étant aussi agréables que possible tout en montrant qu’ils sont sereins, car cette sérénité peut se transmettre naturellement à la personne âgée.

Ne pas réagir aux crises d’agressivité

Lorsque la crise survient, il ne faut pas y réagir. En répondant aux paroles et gestes agressifs, les proches ne font qu’exacerber l’agressivité. Il faut donc se contenter d’ignorer la crise et s'assurer que la personne âgée ne risque pas de se faire mal.

Adopter une routine rassurante

Si la personne âgée s’installe dans une routine, elle a moins de risque de faire des crises, car la routine diminue le nombre d’événements inattendus qui agacent, en plus d’être rassurante.

Une ambiance calme et apaisante peut aussi aider à prévenir les crises, surtout si elle permet d’éviter la surstimulation sensorielle qui peut être provoquée par l’excès de lumière, de bruits, de mouvements ou d’odeurs.

Écoute et empathie

Les proches de la personne âgée doivent constamment montrer de l’empathie et faire montre d’écoute attentive et active. Ils ne doivent pas lui faire de reproche, ni s’amuser de ses troubles. Ils doivent, au contraire, lui dire qu’il est parfois normal d’être agacé ou frustré et qu’ils comprennent les causes de son agressivité.

Ils doivent aussi éviter d'argumenter avec lui, de lui démontrer qu’il a tort ou essayer de le raisonner pendant les crises.

Demander de l’aide

La maladie d’Alzheimer est difficile à gérer, surtout dans sa phase agressive qui est, heureusement, passagère, même si elle peut durer des années. Il est donc tout à fait approprié pour les familles des personnes atteintes de demander de l’aide en rejoignant des groupes de parole ou des associations de familles de personnes atteintes de cette maladie.

Si la famille est débordée et n’arrive plus à gérer la maladie, un accueil en Ehpad doté d’une unité Alzheimer peut être une solution rassurante pour le malade et ses proches.

Cropped Favicon Journal Des Seniors Logo.png

Toute l'équipe de rédaction Journal des Seniors vous guide à travers ce sujet qui nous concerne tous : la retraite. Comment l'anticiper, la préparer, et comprendre tous les rouages et informations pratiques pour une retraite paisible.

Aucun commentaire à «Comment calmer les crises d’agressivité d’une personne atteinte d’Alzheimer ?»

Laisser un commentaire

Les commentaires sont soumis à modération. Seuls les commentaires pertinents et étoffés seront validés
* Champs obligatoires