Le Nutri-Score finalement validé par le gouvernement : ce qui va vraiment changer sur vos produits du quotidien

Après des mois de débats et de tensions, le nouveau Nutri-Score vient enfin d’être validé par le gouvernement. Cette réforme, qui modifie les critères de notation des aliments, promet d’être plus stricte sur le sucre, le sel et les graisses saturées, afin d’orienter les consommateurs vers une alimentation plus équilibrée. Mais derrière cette mise à jour, des produits phares du quotidien voient leur note se dégrader, tandis que certains industriels dénoncent une atteinte aux traditions gastronomiques françaises. Quels changements concrets attendre sur les emballages ? Votre alimentation va-t-elle être bouleversée ? Décryptage d’une réforme qui fait déjà débat.

Par Eve
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Un Nutri-Score repensé pour mieux refléter la qualité nutritionnelle

Lancé en 2017, le Nutri-Score classe les aliments de A à E, en fonction de leur composition nutritionnelle. Plus un produit est jugé sain, plus sa couleur tire vers le vert (A, B), tandis que les aliments riches en graisses saturées, en sel ou en sucre sont orientés vers le rouge (D, E).

Avec cette nouvelle version, les critères de notation ont été modifiés pour prendre en compte :

  • Une différenciation plus fine des sucres : les boissons sucrées et certains produits ultra-transformés seront plus sévèrement notés.
  • Un meilleur équilibre pour les matières grasses : les huiles végétales moins riches en acides gras saturés sont favorisées.
  • Une prise en compte plus stricte du sel : la charcuterie, les fromages et certains plats préparés pourraient être davantage pénalisés.

L’objectif affiché est clair : réduire les maladies liées à une alimentation déséquilibrée (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires) en incitant les consommateurs à faire des choix plus éclairés.

Quels produits du quotidien vont être impactés ?

Si le Nutri-Score reste un système volontaire, de nombreuses marques l’ont déjà adopté. Mais avec cette mise à jour, certains aliments emblématiques changent de catégorie et risquent d’attirer l’attention des consommateurs.

Les grands perdants : fromages, charcuteries et boissons sucrées

  • Les fromages AOP et charcuteries artisanales : des produits comme le Comté, le Roquefort ou le saucisson verront souvent leur notation chuter vers D ou E, en raison de leur teneur élevée en sel et en graisses saturées.
  • Les boissons sucrées, y compris certains jus de fruits : auparavant relativement bien notés, certains jus 100 % fruits seront désormais classés au même niveau que les sodas, à cause de leur forte teneur en sucres naturels.
  • Les yaourts aromatisés et certains desserts lactés : contenant souvent des sucres ajoutés, ils risquent d’être déclassés.

Ces changements suscitent la colère des producteurs, qui dénoncent un système trop rigide qui « ne prend pas en compte la richesse du patrimoine culinaire français ».

Les gagnants : huiles végétales et poissons gras

À l’inverse, certains aliments vont bénéficier d’une meilleure notation :

  • Les huiles végétales riches en oméga-3 (colza, noix) passeront au vert, contrairement aux huiles plus saturées comme l’huile de coco ou de palme.
  • Les poissons gras (saumon, sardine, maquereau) verront leur score s’améliorer grâce à leur apport en bons lipides et en protéines.
  • Les légumineuses et céréales complètes seront également favorisées pour leur valeur nutritionnelle équilibrée.

Une réforme qui divise producteurs et consommateurs

Les industriels sous pression

Si certains grands groupes comme Intermarché ont déjà annoncé qu’ils allaient adapter leurs recettes pour obtenir de meilleures notes, d’autres producteurs s’inquiètent. Les fabricants de fromages et de charcuteries traditionnelles dénoncent un système qui les pénalise injustement, en ne tenant pas compte de la qualité des ingrédients ou des procédés artisanaux.

La ministre de l’Agriculture elle-même s’était opposée à cette réforme, craignant qu’elle ne nuise à l’image des produits du terroir. Finalement, malgré ces réticences, le gouvernement a validé le décret, estimant que « la santé publique doit primer sur les intérêts économiques ».

Des consommateurs partagés

Si certains voient cette évolution comme une avancée majeure pour la transparence alimentaire, d’autres se demandent si le Nutri-Score est encore un bon indicateur de qualité.

Un fromage artisanal classé en D ou E est-il réellement moins sain qu’un plat industriel classé en B mais ultra-transformé ? Le degré de transformation des aliments n’est toujours pas pris en compte dans le Nutri-Score, un point critiqué par plusieurs spécialistes de la nutrition.

Faut-il encore se fier au Nutri-Score ?

Si le nouveau Nutri-Score permet une lecture plus fine des apports nutritionnels, il reste un outil indicatif, qui ne remplace pas une approche globale de l’alimentation.

Quelques recommandations pour l’utiliser intelligemment :

Ne pas se fier uniquement à la lettre : un produit noté C ou D peut tout à fait s’intégrer dans une alimentation équilibrée, s’il est consommé avec modération.
Privilégier les aliments bruts et peu transformés : mieux vaut un fromage de qualité en quantité raisonnable qu’un produit allégé mais ultra-transformé.
Comparer les produits entre eux : le Nutri-Score est surtout utile pour différencier des produits similaires (exemple : choisir entre plusieurs yaourts ou céréales).

Un nouveau Nutri-Score… à surveiller de près

Avec cette réforme, les consommateurs vont voir évoluer les notes sur leurs produits du quotidien, ce qui pourrait modifier certaines habitudes d’achat. Mais ce Nutri-Score reste un indicateur partiel, qui ne prend pas en compte les méthodes de fabrication ni le degré de transformation des aliments.

Le véritable défi sera donc d’utiliser cette nouvelle notation comme un outil d’information, sans oublier que bien manger ne se résume pas à une lettre sur un emballage, mais à une alimentation variée et équilibrée.

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