Contrairement aux croyances, faire une demande de prêt n’est pas réservé aux trentenaires ! Il est tout à fait possible d’emprunter lorsque l’on est senior, même après 60 ans. Il est vrai que les conditions du prêt peuvent varier mais même les seniors peuvent financer un projet immobilier une fois la retraite arrivée. Comment obtenir un prêt immobilier après 60 ans ? Mettez toutes les chances de votre côté !
Obtenir un prêt immobilier après 60 ans : est-ce possible ?
Ce qui peut freiner les banques
Il est évident que l'un des critères principaux pouvant éventuellement freiner un emprunt après 60 ans, est l'âge. Les organismes prêteurs et les banques ont fixé à 75 ans, en règle générale, au plus tard, l'échéance des remboursements pour un crédit immobilier. Cependant, aujourd'hui, avec la hausse de l'espérance de vie en bonne santé, les établissements bancaires revoient leurs offres et ont repoussé cette limite à 80 ans.
L'un des autres obstacles pouvant limiter l'emprunt des seniors de plus de 60 ans est l'assurance emprunteur. C'est une assurance décès-invalidité qui coûte assez cher pour les seniors, qui peuvent faire face à des soucis de santé, arrivés à un certain âge. Les organismes prêteurs cherchent à se protéger de ce risque s'ils acceptent de faire une offre d'emprunt à un senior. Cette offre s'accompagne donc d'une assurance emprunteur plus onéreuse.
La compagnie d'assurances, pour fixer le montant de la prime (en sachant que la surprime peut aller de +25% à +300% dans certains cas par rapport au tarif de base), prend en compte l'état de santé général du souscripteur. Cela se fait grâce à des questionnaires et, dans certains cas, à des examens médicaux plus approfondis. Attention, le moindre mensonge ou un oubli sur un questionnaire peut rendre la couverture obsolète et parfois même engendrer des pénalités financières. En moyenne, la prime se situe aux alentours de 0,60 et 1,96%.
Un senior retraité peut donc payer autant d'assurance que d'intérêts. Il est possible de répartir la charge de ce coût sur les deux époux, lorsque l'achat se fait en couple, ou sur le conjoint le plus jeune ou encore en meilleure santé. Il y a deux solutions à envisager :
- solliciter le contrat groupe de la banque qui va prêter l'argent et qui s'appuie sur la mutualisation des risques
- ou bien comparer différentes assurances et sélectionner ensuite un contrat individuel et personnalisé.
Quel âge ne pas dépasser
En théorie, il n'y a pas d'âge limite pour faire un emprunt immobilier. Cependant, l'assurance-emprunteur peut être un obstacle pour les seniors. Les contrats groupe des banques ont fixé la fin de remboursement de l'emprunt à 70 ans, ce qui peut donc poser problème pour les seniors ayant plus de 60 ans. Il convient aussi de noter que certaines maladies peuvent ne pas faire partie des garanties présentes dans le contrat d'assurance-emprunteur.
Passer par une délégation d'assurance (permet aux emprunteurs de contracter une assurance emprunteur auprès d'une compagnie autre que celle lui accordant le prêt) peut aider à contourner cette contrainte si et seulement si vous êtes prêt à payer plus. Certains organismes proposent une couverture qu'il est possible de garder jusqu'à ses 85 ans, et cela inclut même un remboursement de prêt jusque 90 ans. Ainsi, il est possible à un senior d'emprunter, même à 70 ans, sur une période de 20 ans.
Concernant les risques couverts grâce à cette assurance, cela comprend le décès (obligatoirement), mais également la perte d'autonomie, l'incapacité de travail, l'invalidité ou la perte d'emploi. Il n'est pas nécessairement utile de prendre une assurance pour couvrir certains risques. En revanche, il peut être judicieux de renforcer votre couverture notamment si vous vivez dans un pays à risque ou si vous pratiquez des activités sportives considérées comme dangereuses.
Le taux de l'assurance immobilier lorsque l'on est senior
Il est possible, si vous êtes senior et ne bénéficiez pas de hauts revenus, de recourir au financement sans assurance. Cela vous permet d'avoir une assurance décès-invalidité avantageuse. C'est notamment le cas du nantissement d'un placement financier (type assurance-vie ou Plan d'épargne en actions, par exemple).
Ainsi, en cas de décès, c'est l'organisme prêteur qui est bénéficiaire et il peut se rembourser en utilisant cette épargne. Le nantissement d'une assurance-vie permet de continuer les versements sans pour autant détruire le produit bancaire. Ce système bénéficie d'une fiscalité très avantageuse. Le nantissement n'engendre pas de frais supplémentaire sur le crédit immobilier des seniors. L'emprunteur ne s'acquitte alors que des intérêts.
Il est aussi possible de passer plutôt par un prêt sur gage. Cela consiste à placer des objets de valeur (grands crus, bijoux, peintures...) en dépôt. Un expert est chargé d'évaluer l'objet puis il fait une offre de prêt d'une durée d'un an. Le montant correspond à 50 à 70% de la valeur du bien mis en gage, en échange du paiement des intérêts. Si vous n'êtes pas en mesure de rembourser votre crédit, alors l'objet mis en gage est vendu aux enchères. Si l'offre d'achat est supérieure au montant du prêt, vous touchez la différence.
En savoir plus sur le prêt viager hypothécaire
Pour emprunter après 60 ans, vous avez également la solution du prêt viager hypothécaire. Cela vous permet d'obtenir rapidement des liquidités. Il s'agit d'un prêt remboursable au décès du bénéficiaire. C'est une solution particulièrement adaptée aux seniors déjà propriétaires d'un bien immobilier et qui souhaitent investir dans un nouveau logement, plus grand ou bien situé dans une zone où le prix du mètre carré est plus haut.
Le fonctionnement est simple : la banque verse une rente ou un capital à l'emprunteur. La somme est fixée selon le prix et l'âge du bien. Au moment du décès, les héritiers qui souhaitent garder le bien immobilier peuvent rembourser le capital investi et les intérêts. S'ils ne souhaitent pas garder le bien, la banque le récupère et le met en vente. Un reliquat est versé aux ayant droits si le prix de vente dépasse la dette de l'emprunteur.
Il existe également le prêt hypothécaire cautionné. L'emprunteur rembourse alors son prêt par mensualités. Le prêt est limité à 70% du prix total de vente. Il n'y a pas de nécessité de souscrire une assurance-emprunteur. En revanche, le prêt hypothécaire cautionné coûte plus cher.