Les seniors les plus vulnérables, qu’ils soient dépendants ou handicapés, ont tout de même le droit de pouvoir continuer à vivre dignement et de voir leurs droits et leurs besoins respectés. C’est pour cette raison et dans cette optique que la charte des droits et libertés de la personne âgée dépendante a été rédigée. Qu’est-ce que cela implique ? Quelle est la meilleure façon de respecter les choix de la personne et de préserver son autonomie ?
La charte des droits et libertés de la personne âgée dépendante
Pourquoi une charte était-elle nécessaire ?
A l'origine, la charte a été créée comme un outil de réflexion sur lequel les professionnels en lien avec les personnes âgées en perte d’autonomie pouvaient s'appuyer, aussi bien en établissements de santé qu'en maisons de retraite. La charte est en vérité un support permettant d'améliorer les pratiques de soins et d'aide aux personnes âgées dépendantes. Elle permet aux professionnels de se fixer des objectifs en lien avec les préconisations qu'elle donne mais également de prendre conscience de la difficulté de leurs missions auprès des personnes âgées vulnérables.
La charte des droits et libertés de la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance, dont le contenu peut être consulté sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé, est articulée autour de 14 points sous forme d'articles qui évoquent le cadre de vie, la vie sociale, les revenus, la liberté d'expression, l'accès aux soins ou bien le respect de la fin de vie des aînés dépendants.
Réaffirmer les droits des personnes âgées dépendantes, c'est important
En se basant sur les besoins des personnes vulnérables, la charte des droits et libertés de la personne âgée dépendante a tout d'abord été mise en place en 1987 puis mise à jour en 2017 par la Fondation nationale de la Gérontologie et le ministère des Affaires sociales. La charte cherche à faire reconnaître la dignité des personnes âgées en perte d'autonomie et à préserver leurs droits.
Cette charte tente d'être un outil de réflexion collective pour les professionnels. Elle aide ainsi les intervenants, que ce soit à domicile, dans un établissement de santé ou même dans une maison de retraite de réfléchir sur les pratiques de soin qu'ils mettent en place et sur l'aide qu'ils apportent aux seniors vulnérables.
La Fondation nationale de gérontologie (qui a cessé ses activités en 2013) a voulu, grâce à cette charte des droits et libertés de la personne âgée dépendante, venir en aide aux professionnels à plusieurs niveaux :
- se fixer des objectifs
- améliorer leurs pratiques
- prendre conscience de la difficulté mais aussi de la noblesse de leur mission auprès des personnes âgées.
Cette charte peut, en fin de compte, s'adresser à la société entière car son but est d'impliquer l'ensemble des individus dans la préservation des droits des personnes âgées dépendantes et d'assurer le respect de leur dignité.
Respecter au mieux les choix de la personne
La charte des droits et libertés de la personne âgée dépendante souligne l'importance du fait que toute personne, même lorsqu'elle est en perte d'autonomie ou handicapée, doit être en mesure de choisir son mode de vie au quotidien.
Ainsi, la personne âgée doit pouvoir choisir elle-même le lieu où elle veut vivre et pouvoir opter soit pour le maintien à domicile soit pour une entrée en maison de retraite.
Les professionnels ou les membres de la famille de la personne doivent alors l'informer de tous les risques que peuvent comporter ses différents choix mais tout en continuant de respecter ses préférences. Les droits des personnes âgées dépendantes peuvent aussi inclure :
- une vie sociale et culturelle : ainsi, les autorités se doivent de faciliter la communication et les déplacements des personnes en situation de handicap ou dépendantes de façon à ce qu'elles puissent tout de même participer à la vie de leur commune,
- le maintien des relations familiales ou amicales : la présence des proches est indispensable et les maisons de retraite l'ont bien compris. Il convient également de reconnaître le rôle fondamental des aidants familiaux,
- les biens de la personne : cela inclut le patrimoine de la personne, dont elle est libre de disposer (sauf si la personne est placée sous une protection juridique spécifique comme la tutelle ou la curatelle).
Savoir préserver l'autonomie de la personne dépendante
Dans la charte des droit et libertés de la personne âgée dépendante une grande place est accordée au maintien de l'autonomie de l'aîné, dans tous les domaines et en toutes circonstances. Cela peut se vérifier dans :
- l'expression des capacités : en somme, l'aîné doit être en mesure de pouvoir poursuivre ses activités et de développer ses centres d'intérêt sans problème,
- la liberté d'expression c'est-à-dire que le senior doit pouvoir exercer ses activités religieuses, philosophiques et politiques comme il l'entend,
- le maintien de l'autonomie : dans ce cas, tout doit être mis en place pour prévenir une perte d'autonomie chez le senior et donc préserver les capacités qu'il possède toujours,
- l'accès aux soins : cela semble évident mais il est bon de rappeler que tout senior dépendant se doit de recevoir les soins adaptés à ses besoins, réalisés par des personnes compétentes et formées,
- la fin de vie : cela comprend tous les soins et l'accompagnement adaptés qui doivent être fournis à la personne âgée en fin de vie, en maison de retraite ou à domicile, de manière à soulager sa douleur et vivre dans la dignité la plus totale. Il faut également que tout soit entrepris pour que leurs capacités d'autonomie soient préservées de la meilleure manière possible.
- la recherche : la charte souligne le fait que la recherche scientifique sur les maladies est l'une des priorités des autorités sanitaires compétentes,
- l'information : en somme, cela veut dire que les droits des personnes âgées dépendantes doivent être connus de toute la société. De plus, les seniors les plus vulnérables doivent tout de même avoir accès à toutes les informations dont ils pourraient avoir besoin pour leur bien-être et leur santé.