Perte d’autonomie : comment se protéger et l’anticiper ?

Aujourd’hui, en France, ce sont plus de 1,5 million de personnes qui sont en perte d’autonomie. Le ministère de la Santé prévoit que d’ici 2050, le taux sera de 2,2 millions de personnes… Il est possible d’anticiper sa perte d’autonomie et de se protéger, tant au niveau financier que médical.

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Par L'équipe JDS
Vieillir Perte Autonomie
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Les signes de la perte d'autonomie

Une personne est dite en perte d'autonomie lorsqu'elle est en grande difficulté pour effectuer certains gestes du quotidien voire incapable de les accomplir elle-même. Une personne en perte d'autonomie nécessite d'être constamment surveillée et aidée car son état de santé ne lui permet pas de rester seule.

La perte d'autonomie, aussi qualifiée de dépendance, peut se traduire par des troubles d'ordre physique comme :

  • des troubles de l'équilibre,
  • une fatigue continue et inexpliquée,
  • des difficultés pour se mouvoir,
  • des douleurs au niveau des articulations,
  • un essoufflement élevé,
  • une perte de poids,
  • de l'incontinence urinaire,
  • ou même des pertes de mémoire.

Elle peut également concerner des troubles d'ordre psychique comme :

  • un changement de comportement (par exemple, un manque d'hygiène),
  • des repas pris en décalé ou à des horaires irréguliers,
  • ne plus faire ses courses,
  • des problèmes pour comprendre les autres ou se faire comprendre,
  • une aggravation d'un isolement social,
  • un certain désintérêt pour les autres ou pour la vie en général,
  • un état dépressif ou des troubles de l'humeur inhabituels

Prévenir la perte d'autonomie

Il est possible de retarder les signes et les effets de la perte d'autonomie, souvent liée au vieillissement même si les personnes en situation de handicap ou ayant eu une maladie ou un accident grave peuvent aussi être concernées. Prévenir la perte d'autonomie présente de nombreux atouts à ne pas négliger.

Il est, tout d'abord, très important de rester actif et de pratiquer une activité physique régulière. La marche (notamment la marche nordique, où l'on s'aide de bâtons), la natation ou le yoga sont des sports particulièrement adaptés aux besoins des personnes âgées et permettent de bouger sans trop forcer sur les articulations.

Cela peut paraître anodin mais stimuler son cerveau permet également de lutter activement contre la perte d'autonomie. En effet, le plus souvent, la perte d'autonomie peut s'accompagner de troubles des fonctions cognitives. C'est pour cette raison qu'il est conseillé de stimuler son cerveau au quotidien à l'aide de jeux favorisant la mémoire ainsi que toutes autres sorties d'activités dites intellectuelles comme la lecture, primordiale à tout âge, ou l'art (peinture, dessin, art therapy, etc.).

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Comment se protéger ?

Beaucoup de personnes devant faire face à une situation de perte d'autonomie et de dépendance et qui n'ont pas anticipé avant peuvent se retrouver avec des revenus pas suffisamment importants pour prendre en charge toutes leurs dépenses.

Il est primordial de mettre en œuvre des mesures visant à protéger une personne âgée en situation de dépendance surtout lorsqu'elle ne possède plus la capacité de gérer seule ses affaires ni d'exprimer sa volonté. Il existe plusieurs mesures juridiques et financières pour éviter les problèmes.

Une protection d'ordre juridique

Il est possible de protéger la personne dépendante des abus de faiblesse, d'une mauvaise gestion de patrimoine ou d'une éventuelle mise en danger d'elle-même ou de son entourage tout simplement en faisant une demande de protection juridique. Même si la personne en perte d'autonomie ne perd aucun de ses droits, c'est désormais ses proches qui sont obligés de prendre des décisions à sa place. Cela permet notamment d'éviter les conflits familiaux. Il est possible de placer la personne sous tutelle ou curatelle.

L'assurance dépendance

Grâce à un contrat dépendance, les conséquences de la perte d'autonomie sont prises en charge par le biais du versement d'une rente. Cette rente peut s'ajouter aux diverses aides publiques que peut recevoir la personne ainsi qu'à la pension de retraite dont elle bénéficie. Elle permet donc de payer les dépenses mensuelles liées à la perte d'autonomie de la personne âgée. De nombreuses assurances dépendance s'occupent également du versement d'un capital, compris entre 1000 et 10000 euros le plus souvent. Cette somme peut, entre autres, servir au financement de l'aménagement du logement si celui-ci n'est pas adapté à une perte d'autonomie. Il est possible de souscrire à un contrat de dépendance jusqu'à un certain âge : souvent, la limite d'âge est placée entre 70 et 75 ans. Plus la souscription se fait tôt, plus l'assuré aura des cotisations abordables. Cela permet un impact moins important sur les finances de la personne. Souscrire à ce type d'assurance jeune peut être judicieux car la perte d'autonomie peut subvenir à tout âge.

L'assurance dépendance prévoit aussi des services supplémentaires, notamment un soutien psychologique pour les proches de la personne dépendante. Cela permet également de les aider à réaliser diverses démarches administratives visant à recevoir l'aide de l’État ou bien à trouver une place dans un établissement médical ou un EHPAD pour la personne en perte d'autonomie.

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Le mandat de protection future, kézako ?

On parle de mandat de protection future lorsqu'une personne choisit, avant que la situation de dépendance ne se présente, une ou plusieurs personnes pour la protéger et agir à sa place, toujours dans son intérêt, si une situation de dépendance venait à survenir. Ces personnes sont nommées les « mandataires ». Ils peuvent aussi protéger les biens de la personne en situation de dépendance.

Il existe deux formes de mandat de protection future :

  • mandat sous seing privé : il est établi sur papier libre, contresigné par un avocat ou bien rédigé selon un formulaire réglementaire (n°13592*04 qu'il est possible de trouver sur le site service-public.fr). Il ne concerne que les actes de gestion courante du patrimoine de la personne en perte d'autonomie.
  • Mandat notarié : conclut devant un notaire, en présence de la personne qui anticipe sa future protection en cas de perte d'autonomie et du ou des mandataire(s). Le mandat notarié donne plus de pouvoirs au(x) mandataire(s).

Les directives anticipées

Sur le portail national d'information pour les personnes âgées et leurs proches, les directives anticipées sont décrites comme « permettant d'anticiper une situation de fin de vie et l'éventualité de ne plus être en mesure d'exprimer sa volonté ». En somme, il s'agit pour la personne de préciser, au préalable, ses volontés concernant la poursuite des traitements ou leur arrêt, en fin de vie. Il est important d'en faire part à ses proches à l'avance au cas où la personne ne serait plus en mesure d'exprimer elle-même ses volontés.

Il s'agit d'un document écrit qui reprend les conditions de prise en charge médicale de la fin de vie. De fait, même si la personne ne peut plus parler ou exprimer ce qu'elle souhaite, ce document lui permet de voir ses volontés prises en compte et respectées par l'équipe médicale.

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