Les grossesses tardives sont de plus en plus courantes en France et ce, grâce aux progrès des techniques de procréation médicalement assistée. En effet, une femme de plus de 50 ans n’a que très peu de chances de tomber enceinte de manière naturelle. En effet, l’heure de la ménopause a sonné ou est proche. Cependant, après 50 ans, que la grossesse soit naturelle ou assistée, les risques ne sont pas négligeables que ce soit pour la santé de l’enfant, mais aussi celle de la maman.
Grossesse après 50 ans : est-ce possible et quels sont les risques ?
De plus en plus de grossesses très tardives
En France, en 2000, seulement 40 femmes de plus de 50 ans accouchaient alors qu’en 2014, on en a compté 138. On assiste donc à une augmentation importante des femmes ayant des grossesses très tardives. En plus de cela, c’est une situation qui se banalise. Dans les années 1950, une femme de 50 ans était généralement grand-mère et considérée comme une vieille femme. L'âge moyen de décès étant de plus en plus tard, à 50 ans on a, à l’heure actuelle, encore de belles années devant soi.
Les risques des grossesses très tardives
S' il est difficile d’établir le degré du risque avec exactitude, il est pourtant bel et bien présent aussi bien pour la mère que pour l’enfant.
Les risques pour la maman
- Chez les femmes âgées de plus de 50 ans, le risque premier est de faire une fausse couche. Ce risque est estimé à 60 %. Et pour cause, le vieillissement des ovocytes, les cellules sexuelles chez la femme, mais aussi les pathologies fréquentes qui touchent l’utérus, le vieillissement de ce dernier et la vascularisation amoindrie des tissus sont responsables de ces fausses couches qui sont alors plus fréquentes.
- Un autre risque important est celui de l’hémorragie au moment de la délivrance. Appelée « hémorragie post-partum », elle est plus fréquente chez les femmes d’un âge plus avancé.
- De plus, durant le dernier trimestre de la grossesse, la femme enceinte peut être victime de graves hémorragies dues à une mauvaise position du placenta. Ce problème de santé, appelé « placenta praevia », peut survenir à tout âge, mais ses conséquences sont plus dramatiques après un certain âge.
- Au moment de l’accouchement, dans le cas d’une grossesse tardive, il est fréquent que le médecin doive avoir recours à des instruments obstétricaux. Cette méthode peut être nécessaire pour mener l’accouchement à terme, mais elle peut entraîner des complications, comme la déchirure du sphincter urinaire, ou peuvent s’ensuivre des problèmes de rétention urinaire.
- Le recours à la césarienne est également plus fréquent.
- D’une façon générale, le travail sera plus long.
- Il est également possible de rencontrer des problèmes de diabète gestationnel ou d’hypertension artérielle.
- La rééducation après l’accouchement sera plus longue pour une quinquagénaire.
- Les progrès constants de l’obstétrique ont certes permis de réduire le taux de mortalité maternelle, mais il reste plus important chez les femmes de plus de 45 ans.
Les risques pour le nouveau-né
- Lors d’une grossesse tardive, le taux d’incidence de la trisomie 21 est plus élevé. Un dépistage précoce est possible pour permettre une interruption volontaire de grossesse, selon le désir des parents.
- Plus la mère est âgée, plus l’enfant risque de naître avec une malformation congénitale, par exemple, des problèmes cardiaques, etc..
- On soulignera également que les grossesses très tardives peuvent altérer la santé de l’enfant.
- Le bébé peut souffrir d’un retard de croissance in utero et naître alors plus fragile et plus sensible aux différentes infections.
- Les risques de macrosomie fœtale sont également plus importants. Le bébé est alors plus gros. Il dépasse les 4 kilos à terme ce qui peut rendre l’accouchement pénible et laisser des séquelles à l’enfant.
- Les naissances prématurées sont aussi plus fréquentes.
- Enfin, le risque d’accoucher d’un enfant mort-né augmente considérablement après 45 ans et encore plus après 50 ans.
Au-delà des risques, pour les grossesses qui se terminent bien pour la mère et l’enfant, il convient également de prendre en considération l’écart d’âge avec l’enfant et tout ce que cela implique sur toute une vie. Il risque ainsi de se creuser un fossé entre l’enfant et ses parents qui sont déjà très âgés et qui vont être rapidement trop âgés pour de nombreuses choses.
La procréation médicalement assistée
Les quinquagénaires qui décident de vivre ou de revivre les joies de la maternité, qu’elles soient seules ou à deux, prennent des risques non négligeables comme nous l’avons vu précédemment. En fin de compte, elles défient les lois biologiques, mais aussi du qu’en dira-t-on. Alors, à l’heure où certaines deviennent grand-mères, d'autres affichent une grossesse épanouie. Cette voie étant ouverte, de plus en plus de femmes misent sur une grossesse tardive, voire très tardive. De cette façon, avant de passer à l’étape de la maternité, elles peuvent s’accomplir sur le plan professionnel, profiter de leur liberté ou, dans certains autres cas, redécouvrir le plaisir d’être maman quand les plus grands ont quitté le nid ou ne sont pas loin de le faire. Cependant, gardons bien en mémoire qu’il n’est pas naturel de tomber enceinte aussi tard. Il est donc nécessaire d’avoir recours à la science, mais la nature se charge de reprendre ses droits en entraînant des grossesses difficiles, voire à risques. La ménopause n’est pas l’unique problème, les ovocytes sont également de moins bonne qualité. Ainsi, après 45 ans, les chances de tomber enceinte avec ses propres ovocytes sont infimes et à 50 ans, elles sont proches de 0. Ces grossesses très tardives ne sont alors possibles que grâce aux dons d’ovocytes, ce qui n’est pas autorisé dans tous les pays. Les femmes peuvent alors se rendre dans des centres privés. Mais attention, certains de ces centres ont surtout une vocation lucrative : ils peuvent mettre en place le processus sans nécessairement prendre en considération l’état de santé de la patiente, qui encourt alors des risques très importants. D’ailleurs, la fécondation in vitro est prise en charge par l’assurance maladie jusqu’à 43 ans et normalement, après 49 ans, il n’est plus possible d’y avoir recours.