La grille AVQ (acte de la vie quotidienne) est utilisée par les assurances à la dépendance pour évaluer le degré de perte d’autonomie d’une personne âgée. Elle est souvent utilisée en complément de la grille AGGIR (autonomie gérontologique groupe iso-ressources). Quelle est la différence entre ces deux mesures ? Quels signaux de dépendance et actes de la vie courante sont évalués ? Et, enfin, dans quel cas les utilise-t-on ?
Grille AVQ : définition et fonctionnement
Qu’est-ce que la grille AVQ ?
La grille AVQ, également appelée échelle de Katz, est un outil permettant de mesurer le degré de dépendance et de perte d’autonomie d’une personne. Elle accompagne souvent l’utilisation de la grille AGGIR qui évalue également la perte d’autonomie. Ce sont principalement les assureurs qui demandent de la compléter au moment de la souscription à une assurance dépendance.
Comment fonctionne-t-elle ?
Mesurer la dépendance
La grille AVQ s’appuie sur plusieurs actes de la vie quotidienne, qui peuvent normalement être accomplis par des personnes autonomes, mais qui deviennent des actes plus contraignants et difficiles à réaliser pour des personnes âgées ou qui souffrent d’un handicap. Pour chaque acte, on évalue sur une échelle de 1 à 4 la capacité de la personne à les réaliser :
- Indépendance
- Supervision ou arrangement
- Assistance partielle
- Assistance totale
Chaque acte de la vie quotidienne peut couvrir plusieurs variables. Par exemple, s’habiller comprend deux actions, celle de s’habiller le haut du corps et de s’habiller le bas du corps. Les déplacements incluent également plusieurs actions (se lever, s’asseoir, s’allonger, marcher).
Une fois la grille remplie, on obtient le niveau de dépendance de la personne.
Les catégories
Les actes de la vie courante utilisés dans la grille AVQ sont les suivants :
La toilette
Capacité à se laver convenablement, à prendre sa douche ou son bain.
Dépendance : lorsque la personne a besoin d’aide pour se laver partiellement ou entièrement le corps, ou pour entrer et sortir de la douche ou du bain.
L’habillage
Capacité à s’habiller et se déshabiller le haut et le bas du corps seul.
Dépendance : lorsque la personne n’arrive pas du tout à s’habiller ou y parvient mais avec difficulté.
L’alimentation
Capacité à se servir de la nourriture déjà préparée et à manger seul.
Dépendance : à besoin d’aide pour s’alimenter ou doit être alimenté, même artificiellement.
La continence
Capacité d’assurer soi-même l’hygiène d’élimination, aller et revenir des toilettes sans aide, s’essuyer soi-même, s’asseoir et se relever seul. L’utilisation d’un bassin hygiénique, d’un urinal la nuit, de protections ou d’appareils chirurgicaux est possible.
Dépendance : lorsque la personne a besoin d’aide pour réaliser l’un de ces actes
Le déplacement
Capacité à se déplacer à l’intérieur de son logement, sur une surface plane, et d’en sortir rapidement en cas de danger.
Dépendance : la personne a besoin d’aide ou de supervision dans ses déplacements.
Les transferts
Capacité à se coucher se lever de son lit ou d’un fauteuil de façon autonome.
Dépendance : lorsque la personne a besoin d’aide pour se coucher ou se lever ou pour se déplacer.
Les niveaux de la grille AVQ pour mesurer la dépendance
La grille AVQ permet de déterminer le niveau de dépendance de la personne selon le nombre d’actes quotidiens qu’elle est capable de réaliser seule.
- Niveau 1 : Incapacité d’effectuer deux actes de la vie courante sur six.
- Niveau 2 : Incapacité d’effectuer trois actes de la vie courante sur six.
- Niveau 3 : Incapacité d’effectuer quatre actes de la vie courante sur six.
- Niveau 4 : Incapacité d’effectuer cinq ou six actes de la vie courante sur six.
On peut croiser ce niveau de dépendance avec l’existence de troubles psychiques.
Selon l’évolution du patient, il est possible de demander une réévaluation de son niveau de dépendance auprès des autorités concernées (département, CAF), si la personne était classée dans un niveau inférieur lors d’une précédente évaluation.
Dans quels cas est-elle nécessaire ?
C’est généralement lors d’une demande de souscription à une assurance dépendance que la grille AVQ intervient. Celle-ci est utilisée, soit en complément, soit en remplacement de la grille AGGIR. Grâce à cet outil, les assureurs décident s’il est nécessaire ou non de verser les prestations prévues dans l’assurance.
Cette grille est aussi utilisée pour calculer des indemnités ou des prises en charge.
La grille AGGIR
Qu’est-ce que la grille AGGIR ?
À l’instar de la grille AVQ, la grille AGGIR a été créée par les pouvoirs publics et permet également de mesurer la perte d’autonomie pour les personnes de plus de 60 ans. Cependant, celle-ci est complétée par un médecin traitant ou un spécialiste en gérontologie.
Il s’agit d’une nomenclature officielle et communément utilisée par les médecins et gérontologues en France. Elle permet d’attribuer les allocations personnalisées, telle que l’APA, aux personnes concernées.
Fonctionnement
La grille AGGIR détermine la capacité de la personne à réaliser des actes de la vie courante. Elle comporte 10 activités corporelles et mentales, notamment la cohérence du patient, l’habillement, l’alimentation, la capacité d’élimination, la mobilité, les déplacements, la toilette, l’orientation spatio-temporel ou encore la communication.
Ces activités sont complétées par l’évaluation de 7 autres mesures, dites illustratives, qui correspondent aux activités domestiques et sociales. Elles ne sont pas prises en compte dans le calcul du niveau de dépendance, mais apportent des précisions sur la situation du patient. Il peut s’agir de la pratique d’activités de loisirs, de la gestion de ses biens et de son budget, de l’utilisation des transports, ou encore de la cuisine et du ménage.
Les degrés de dépendance AGGIR
La grille AGGIR classe le niveau de dépendance de 1 à 6, 6 étant le niveau de dépendance le plus faible. Dans la grille AVQ, il n’y en a que 4. Ces niveaux sont appelés GIR pour groupe iso-ressources :
- GIR 1 : Dépendance extrême. La personne peut-être en fin de vie, alitée, ou confinée au fauteuil. Elle a perdu beaucoup de ses propriétés mentales et la présence de soignants ou d’aidants et indispensable.
- GIR 2 : La personne est aussi confinée au lit ou au fauteuil, mais ses facultés mentales ne sont pas ou peu altérés. Cependant, une aide est nécessaire pour réaliser la plupart des actes du quotidien. Cela comprend également les personnes dont les facultés mentales sont très atteintes, et de ce fait, nécessitent une surveillance quotidienne, mais pouvant se déplacer sans aide.
- GIR 3 : La personne conserve ses facultés mentales et peut partiellement réaliser ses déplacements. Elle nécessite quotidiennement de l’assistance pour la réalisation de soins corporels.
- GIR 4 : La personne est autonome pour se déplacer dans son logement, mais a besoin d’aide pour effectuer ses transferts, du lit à la chaise et inversement et pour faire sa toilette ou se vêtir et dévêtir. Cela inclut les personnes n’ayant pas de problème de motricité, mais ayant besoin d’aide pour les soins corporels et l’alimentation.
- GIR 5 : La personne a seulement besoin d’assistance pour certains actes du quotidien (toilette, préparation des repas et ménage).
- GIR 6 : La personne est autonome et peut réaliser la plupart des actes de la vie courante sans surveillance ou supervision.
Les GIR 1 à 4 peuvent faire une demande pour toucher l’APA. Les GIR 5 et 6 ont uniquement la possibilité de faire une demande d’aide-ménagère ou auprès de la caisse de retraite.