Une fois à la retraite, différentes raisons peuvent vous pousser à désirer poursuivre une activité. Ce peut être parce que votre pension retraite est insuffisante ou parce que vous ne vous sentez pas prêt à ne plus travailler et que vous souhaitez poursuivre une activité salariée. Quelle que soit la raison, il est tout à fait envisageable de travailler en étant à la retraite. Nous vous proposons donc de découvrir les différentes formules qui peuvent être appliquées en fonction de votre situation. Ce peut être grâce au cumul emploi-retraite, la retraite progressive ou encore la surcote.
Peut-on travailler à la retraite ?
Le cumul emploi-retraite
Le cumul emploi-retraite est un dispositif aussi appelé CER, dont la mise en place date de 2003 au moment de la réforme des retraites. François Fillon, alors Ministre des Affaires sociale, a, à ce moment, élaboré la « Loi Fillon » permettant alors aux personnes retraitées de cumuler leur pension retraite avec les revenus d’une activité. Ce dispositif est accessible à toutes les personnes ayant déjà travaillé et ce, quelle que soit l’activité qu’elles souhaitent désormais exercer. Le dispositif cumul emploi-retraite se décline en deux versions.
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Le cumul emploi-retraite intégral
Le cumul emploi-retraite intégral est aussi appelé cumul emploi-retraite déplafonné ou encore libéralisé. Il permet au retraité de recevoir sa ou ses pensions de retraite en intégralité tout en les cumulant avec ses revenus de salarié. Pour en bénéficier, il doit réunir les conditions suivantes :
- avoir atteint l’âge de départ à la retraite ;
- avoir obtenu la liquidation de toutes ses pensions de retraite de base et complémentaires qui peuvent l’être ;
- remplir les conditions d’obtention (âge, durée de cotisation) du taux plein de la retraite du régime général.
Autrement dit, la personne qui souhaite cumuler l’intégralité de ses pensions de retraite avec ses revenus doit pouvoir au moins justifier du nombre de trimestre qui lui est requis au moment de la liquidation.
Le cumul emploi-retraite partiel ou plafonné
Si le retraité ne remplit que partiellement les conditions requises pour l’emploi-retraite intégral, il pourra bénéficier du cumul emploi-retraite plafonné.
Il doit ainsi :
- avoir atteint l’âge de la retraite,
- avoir obtenu la liquidation de ses pensions de retraite qu’elles soient de base ou personnelles.
Comme il n’a pas atteint le taux plein, les pensions et les revenus sont alors plafonnés en fonction des statuts :
- Pour les salariés, le plafond correspond généralement au dernier mois de salaire avant la retraite.
- Dans le cas des fonctionnaires ou des militaires, le plafond correspond à un tiers de la pension annuelle brute majoré de 7 095 euros.
- Concernant les artisans, commerçants, chefs d’entreprise et les professions libérales, le plafond du cumul annuel du salaire et des pensions est établi à 50 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), qui évolue tous les ans.
Il est également possible de retourner travailler chez l’ancien employeur en respectant un délai de 6 mois entre le début de la retraite et le moment de la reprise d’activité.
La retraite progressive
Sauf pour les professions libérales, les personnes âgées de 60 ans peuvent bénéficier de la retraite progressive. Il s’agit alors de réduire progressivement le temps de travail de la personne qui en fait la demande et de compenser la perte de salaire liée à cette baisse d’activité, grâce à une partie de sa pension retraite.
Pour cela, il faut :
- être au moins âgé de 60 ans,
- avoir réuni au moins 150 trimestres, quel que soit le régime de base,
- l’activité exercée doit alors être unique et à temps partiel. Elle ne doit pas dépasser entre 40 et 80 % de la durée légale ou conventionnelle du travail.
Néanmoins, cette formule n’est pas accessible à tous : sont exclus les cadres au forfait-jour, les représentants de commerce ou VRP qui ne peuvent justifier d’une durée de travail à temps partiel, les artisans taxi affiliés à l’assurance volontaire, ainsi que les dirigeants de sociétés ou les mandataires sociaux.
La surcote
Il s'agit dans ce cas d’une majoration de la pension retraite de base. Pour en bénéficier, il faut alors :
- avoir dépassé l’âge de départ à la retraite, 62 ans ;
- avoir cumulé au fil de son activité salariée le nombre de trimestres requis pour l’obtention d’une retraite à taux plein ;
- continuer à travailler.
Chaque trimestre travaillé en plus vient alors augmenter de 1,25 % le montant de la retraite de base.
Pour bien choisir
Actuellement, la solution à laquelle les bénéficiaires ont le plus fréquemment recours est le cumul emploi-retraite qui est donc le plus connu. Néanmoins, ses avantages doivent être vus en fonction de votre situation. En effet, si vous bénéficiez d’un cumul emploi-retraite, vous aurez la possibilité de vivre confortablement tant que vous poursuivrez cette activité. Il ne faut cependant pas oublier que les cotisations sociales devront être versées comme elles doivent l’être par tous les travailleurs et qu’elles seront proportionnelles à vos gains.
L’inconvénient est que les cotisations vieillesse ne permettent pas d’acquérir de nouveaux droits. Ainsi, au moment de la cessation de toute activité, une baisse significative des revenus est à prévoir. À l’inverse, la surcote permet d’augmenter le montant de la retraite de base. De même, avec la retraite progressive, le travailleur peut ainsi acquérir les quelques trimestres manquants pour lui permettre d’obtenir une retraite à taux plein. Le cumul emploi-retraite partiel est, quant à lui, intéressant pour les personnes dont les revenus sont inférieurs au plafond.
Il est donc important de calculer, en fonction de votre situation, ce qui est le plus intéressant. Il peut être nécessaire de faire appel à un professionnel pour vous y aider.