Récemment promulguée, l’une des nouvelles mesures de la réforme des retraites prévoit une légère progression de la pension minimale. Mais si environ un million de retraités devraient bénéficier, dès l’automne, d’une augmentation de 57 euros, 800.000 autres devront encore attendre. Cette revalorisation des petites retraites ne se fera donc pas d’un coup.
Pension minimale : quand arrivera la revalorisation attendue avec la réforme des retraites ?
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Que disent les autorités concernées ?
Si l'on en croit la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV), cette revalorisation de la pension minimale aura bien lieu, mais elle devrait être étalée dans le temps.
Certains retraités, environ un million, devraient toucher leur pension dès le 9 octobre, alors que les autres auront à patienter plus longtemps. La CNAV se montre évasive sur cette date, les pensions ne devant être perçues que dans le "courant 2024".
Rappelons que la pension de base, quand son montant est jugé trop bas, est complétée par un dispositif appelé "minimum contributif". Appliqué aux retraités du secteur privé, il permet d'atteindre la somme mensuelle de 684 euros bruts par mois pour des retraités justifiant de moins de 120 trimestres cotisés, et de 747 euros pour des cotisations étalées sur 120 trimestres ou plus.
Pourquoi ce paiement différé d'une partie des pensions ?
Pour la CNAV, cette disparité dans le paiement des pensions minimales s'explique, pour l'essentiel, par l'époque où le salarié à fait valoir ses droits à la retraite.
Pour les personnes ayant pris leur retraite voilà 10 ou 20 ans, les choses sont plus simples. En effet, il est plus facile de reconstituer leur carrière, démarche indispensable à la revalorisation des pensions. Leur pension sera donc augmentée dès l'automne.
Mais, pour les autres, la reconstitution de carrière s'avère plus délicate. La CNAV rappelle que, dans le passé, les services ne pouvaient pas s'appuyer sur un outil informatique aussi perfectionné.
Faire le point sur la carrière de salariés ayant pris leur retraite à une époque plus reculée demandera donc davantage de temps aux agents de la CNAV. C'est pourquoi la revalorisation de leurs pensions sera appliquée avec un certain retard.
La position des syndicats
Les syndicats critiquent l'imprécision des annonces de la CNAV. De ce fait, une certaine incertitude, et aussi un manque de visibilité, planent sur le devenir des petites pensions.
Ils déplorent aussi que ces nouvelles reconstitutions de carrière, nécessitées par la revalorisation des pensions, n'obligent probablement les retraités à fournir des documents supplémentaires. Ce qui peut les contraindre à des démarches fastidieuses.
Par ailleurs, les syndicats pointent l'insuffisance des effectifs de la CNAV, alors même que la nouvelle réforme des retraites tend à alourdir sa tâche. Ils rappellent, à cet égard, que, depuis 25 ans, le personnel n'a cessé de se réduire.
Et ce ne sont pas les 200 embauches prévues, autant en CDI qu'en CDD, qui seront de nature à améliorer la situation. Du moins dans les prochains mois. En effet, soulignent les syndicats, une année est nécessaire à la formation de ces nouveaux agents.
En attendant qu'ils soient opérationnels, les dossiers ne pourront être examinés qu'avec une certaine lenteur. Au risque d'aboutir à un véritable embouteillage.