Si vous possédez un PER (Plan Epargne Retraite) ou que vous prévoyez d’en souscrire un, la périodicité de vos versements joue sur vos avantages fiscaux, mais aussi financiers et successoraux. Nous vous donnons quelques astuces pour que vous puissiez y gagner sur tous les plans.
Les bonnes raisons de programmer vos versements sur le PER
L’impôt sur le revenu est mensualisé, la défiscalisation peut suivre le même chemin
De nombreux détenteurs de produits d’épargne profitent du mois de décembre pour faire leurs versements. Si cette méthode permet d’obtenir une remise d’impôt l’année suivante, les versements mensuels prennent de plus en plus de sens.
Par définition, avec la mise en place du prélèvement à la source, chaque contribuable paie ses impôts mensuellement, selon un taux définit par les revenus acquis l’année N-1. Cette logique peut aussi être applicable pour vos placements et ainsi bénéficier d’une meilleure défiscalisation.
Si vous possédez un PER, vous n’êtes pas sans savoir que les versements déductibles sont plafonnés à 10 % des revenus. Ainsi, un versement mensuel de 10 % du revenu mensuel voire un peu moins suivant les mois où vous savez que vous aurez des dépenses importantes est certainement la meilleure option à retenir.
Si vous avez choisi un PER sans frais d’entrée, alors vos placements vont fructifier jusqu’à votre retraite sans que cela ne vous coûte rien. Pour faire simple, lorsque votre salaire est viré sur votre compte, ayez le réflexe de basculer la somme que vous souhaitez sur votre PER afin de cotiser pour votre retraite.
En prime, vous obtenez une réduction d’impôt et lorsque vous quitterez la vie active, vous aurez un revenu supplémentaire pour compléter votre pension de retraite.
Calculez votre avantage fiscal selon votre effort d'épargne.
Rappel des déductions sur le revenu imposable pour les versements volontaires
Il existe une double limite de déduction sur le revenu imposable pour les versements volontaires :
- 32 908,80 euros (soit 8 PASS* sur l’année 2021) ;
- 10 % des revenus de l’année N-1 (après abattement des 10 %) ou 4 114 euros (soit 10 % du PASS*) si le montant est supérieur.
*Plafond Annuel de la Sécurité Sociale
Pour rappel, le PER est un produit permettant une défiscalisation. Ainsi, la réduction applicable dépend du Taux Marginal d’Imposition (TMI) qui se situe entre 11 et 45 % suivant les revenus perçus.
Investir progressivement sur votre PER pour gagner plus à la sortie
Le but du PER est de faire vivre votre placement. Cela implique donc de bien choisir ses supports. Que vous ayez opté pour une gestion pilotée ou libre, il est important de diversifier les placements afin d’en tirer un maximum de bénéfices.
Dans l’idée, s’assurer un fonds euros garanti ainsi que d’autres supports plus dynamiques (fonds investis sur des actions ou des placements Pierre Papier) est une bonne façon de faire fonctionner son PER de façon optimale.
L’investissement en actions
Selon l’historique des placements, les actions trônent en première place du podium depuis 10 ans. Il s’agit d’une option intéressante sur le long terme, ce qui est le cas du PER. Cependant, il existe un risque de perte.
Le marché des actions est très variable et dépend de nombreux éléments extérieurs. Il est très rare d’acheter des actions à très bas prix pour les revendre à 100 % voire plus. De plus, il faut avoir de bonnes notions des marchés internationaux pour savoir quand acheter les actions et auprès de qui, sauf si vous optez pour une gestion pilotée.
C’est pour cette raison que l’investissement en actions n’est pas conseillé pour les personnes à l’approche de l’âge de la retraite (50 ans et plus). En effet, suivant les années, il peut arriver que le cours des actions chute et l’investissement boursier devient alors trop risqué pour un laps de temps trop court.
L’investissement progressif
Pour éviter la panique et le stress, l’investissement régulier via des versements mensuels permet d’absorber les variations boursières et donc les risques. Ainsi, l’épargnant ne se soucie pas de la santé de la bourse lorsqu’il fait ses versements, ce qui permet d’avoir des apports lorsque le marché boursier est en bonne santé, mais aussi lorsqu’il ne l’est pas. En procédant ainsi, vous vous trouvez à un juste milieu en lissant les aléas boursiers, tout en profitant des actions à long terme.
Voici un exemple pour illustrer l’intérêt du versement progressif. En janvier 2020, suite à la crise sanitaire liée au Covid-19, Jean a investi 6 000 euros sur les 40 actions du CAC 40 et a obtenu un capital de 5 600 euros en décembre de la même année. Il a donc essuyé une perte franche de 7 %.
Néanmoins, en plaçant 500 euros mensuellement, cela aurait permis à Jean d’investir lorsque le CAC 40 était au plus haut, mais également au plus bas. En décembre 2020, le capital de Jean aurait alors été de 6 690 euros, soit un gain de 11 % !
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Les placements mensuels et l’intérêt successoral
Le saviez-vous ? Le PER n’est pas intéressant que pour former un capital dans le but de compléter votre pension retraite ! En effet, dans certains cas, il peut aussi s’agir d’un outil intéressant pour votre succession. Les sommes disponibles sur le PER après le décès de l’épargnant ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu.
Si le souscripteur souhaite une sortie en capital fractionnée, cela impliquera que la somme entière des versements soit soumise au barème de l’impôt sur le revenu et les grains seront taxés à 30 %.
La ponction fiscale pour la transmission d’un PER au décès du souscripteur
Les sommes placées sur un PER sont soumises à un régime fiscal à part entière, qui se rapproche sensiblement de l’assurance-vie. Au décès du souscripteur, la transmission d’un PER est soumise à un abattement fiscal qui diffère en fonction de l’âge du décès de l’épargnant.
Âge du décès du souscripteur d’un PER | Taxation de l’épargne non débloquée par bénéficiaire |
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Avant 70 ans |
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Après 70 ans |
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La transmission d’un PER n’est intéressante fiscalement que si le bénéficiaire est le conjoint puisqu’une exonération de droits de succession s’applique uniquement dans ce cas. Cependant, il est important de rappeler que le ponctionnement fiscal dû à la transmission reste plus intéressant que celui d’un déblocage de son vivant, d’où l’intérêt de contracter un PER pour assurer sa succession.
Les cas particuliers
Il n’y aura aucune ponction fiscale sur la transmission d’un PER individuel, et ce, quel que soit le montant transmis, si le décès du souscripteur intervient avant 70 ans. Pour ce faire, les versements doivent avoir été réguliers pendant au moins 15 ans. Cette réduction exceptionnelle est toutefois soumise à certaines conditions, mais grâce au versement programmé, elle permet aux successeurs de bénéficier d’une épargne plus ou moins conséquente sans être imposés.
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