La sénilité, anciennement appelée “démence sénile” est un ensemble de dysfonctionnements et de maladies chroniques invalidantes qui apparaissent avec l’âge. Bien que répandue, la sénilité ne fait pas encore l’objet d’un consensus et les discussions sont vives pour savoir s’il s’agit d’un vieillissement naturel ou pathologique, même si cette dernière hypothèse semble remporter le débat.
Personne âgée : quels sont les premiers signes de la sénilité ?
Qu’est-ce que la sénilité ?
La sénilité correspond à une dégénérescence progressive des organes et des tissus du fait du vieillissement. C’est donc une conséquence pathologique du vieillissement qui est, quant à lui, un phénomène tout à fait naturel.
La sénilité, contrairement aux idées reçues, ne se manifeste pas seulement par la perte de capacités psychiques, mais aussi par la perte des facultés physiques.
La sénilité est le résultat de maladies chroniques invalidantes qui sont plus fréquentes chez les personnes âgées, même si le renouvellement des cellules commence à décliner dès l’âge de 25 ans. Les signes de la sénilité peuvent apparaître dès l’âge de 40 ans, mais elle ne se manifeste réellement qu’à partir de 60 ou 65 ans.
Les causes de la sénilité
La sénilité est intimement liée à la notion de l’âge, mais elle n’est pas directement provoquée par celui-ci. C’est surtout une conséquence de maladies dont l’incidence est plus élevée chez les personnes âgées. Ces maladies sont des facteurs de risque qui favorisent l’apparition de la sénilité.
Parmi ces facteurs déclenchants :
- L’hypertension artérielle qui peut provoquer des lésions au cerveau causant les premiers signes de sénilité ;
- Le surpoids ou l’obésité ;
- La sédentarité ou le manque d’activité physique ;
- Les maladies métaboliques comme le diabète et l’hypercholestérolémie ;
- Certains médicaments, notamment les psychotropes ;
- La consommation excessive de substances nocives comme l’alcool, le tabac et les drogues.
Ses premiers signes
L’apparition de la sénilité est progressive et est généralement annoncée par des signes et symptômes à manifestation légère au début. Il s’agit principalement de la baisse des capacités mentales, perte de la mémoire immédiate, une altération de la personnalité et du comportement, des troubles du sommeil et des troubles psychomoteurs.
Troubles du sommeil
Dès que la sénilité commence à s’installer, la personne qui en souffre connaît divers troubles du sommeil comme l’inversion des rythmes, des insomnies, des réveils fréquents, etc. Ces troubles peuvent être normaux chez les personnes âgées, mais ils sont accentués par la sénilité.
Troubles de la mémoire
C’est le premier et un des signes les plus fréquents devant alerter sur l’installation de la sénilité. La personne souffre de perte de la mémoire à court terme, elle a alors tendance à oublier ce qu’elle voit, entend ou vit quelques instants auparavant, à se répéter, à chercher des objets qu’elle venait tout juste de manipuler.
La personne peut aussi oublier de se rendre à des rendez-vous et avoir des difficultés à se rappeler de faits récents alors qu’elle garde une mémoire intacte des faits plus anciens.
Apraxie ou difficultés psychomotrices
Avec la sénilité, la personne peut avoir du mal à exécuter certains gestes et mouvements, ce qui complique certaines tâches comme se nourrir, s’habiller, se laver ou utiliser des toilettes.
Altération de la coordination
La personne qui commence à souffrir de sénilité voit son sens de la coordination s’altérer, elle a alors du mal à s’orienter, même dans les environnements familiers, elle perd son équilibre et sa coordination physique.
Troubles du comportement
La personne chez qui la sénilité commence à s’installer peut être sujette à des sautes d’humeur, à des hallucinations, à de la paranoïa et à des changements de personnalité. Elle peut alors devenir plus agressive que de nature.
Alzheimer et sénilité
Alzheimer et sénilité sont souvent confondus, or, Alzheimer n’est qu’un type de démence, le plus courant. La sénilité est, quant à elle, un terme plus large qui regroupe tous les types de perte graduelle des capacités cognitives comme la démence à corps de Lewy, la démence vasculaire et la démence frontotemporale.
D’autres troubles et maladies peuvent être annonciateurs de la sénilité. Les maladies dégénératives touchant les muscles, la peau, les os, les articulations, les dents ou les cheveux, les troubles psychiatriques comme la dépression, la psychose, le syndrome de Diogène, les cancers, les maladies cardiovasculaires, les dérèglements sphinctériens (incontinence) et les troubles visuels liés à l’âge peuvent donc annoncer la sénilité.
Toutefois, ces derniers signes apparaissent généralement à un âge bien plus avancé que ceux énumérés précédemment.
À ne pas confondre avec d’autres troubles
Une personne âgée peut présenter un ou plusieurs signes annonciateurs de sénilité sans pour autant souffrir réellement de ce trouble. Elle peut, en effet, présenter des signes comme l'agitation, l’agressivité, la confusion ou l’incompréhension, sans pour autant être sénile.
Cet état peut même être passager, car causé par des facteurs psychologiques ou biologiques passagers. Il peut s’agir de la prise de médicaments, d’une maladie organique qui provoque une grande souffrance ou alors une dépression sévère.
Cette possible confusion entre sénilité et autres troubles est la raison pour laquelle consulter un médecin est indispensable dès l’apparition d’un ou plusieurs signes de sénilité.
Peut-on prévenir ou retarder la sénilité ?
La sénilité étant la conséquence de certains troubles et maladies, son traitement passe par la prise en charge de ces derniers. Son apparition peut aussi être prévenue ou retardée par la suppression des facteurs de risque qui favorisent sa survenue.
Ainsi, il est possible de prévenir la sénilité en prenant en charge convenablement l’hypertension artérielle, en arrêtant de fumer, en ayant un bon suivi et un bon traitement du diabète, du surpoids et de l’hypercholestérolémie.
Cette prévention passe aussi par :
- Une activité physique régulière ;
- Un régime alimentaire sain et équilibré, ainsi qu’une hydratation suffisante ;
- La consommation modérée, voire l’arrêt complet de l’alcool ;
- L’entretien des facultés cognitives par la pratique d’activités intellectuelles quotidiennes comme la lecture, les mots croisés, les jeux de société, etc ;
- Le dépistage précoce des maladies, notamment les cancers ;
- L’entretien d’une vie sociale riche.