Porté par des organismes comme la Croix Rouge, la Mutualité française et l’Hospitalité saint-Thomas de Villeneuve, qui accompagne des personnes âgées ou handicapées, le Dispositif renforcé de soutien à domicile (DRAD) offre aux personnes restant chez elles les mêmes services qu’un EHPAD. Financé par l’Assurance maladie, le dispositif, encore expérimental, est appelé à se développer.
Zoom sur le dispositif DRAD pour le maintien à domicile des personnes âgées
Que propose le DRAD ?
Si une personne ne souhaite pas aller dans une maison de retraite, celle-ci peut venir chez elle. Ainsi pourrait-on résumer le principe du DRAD pour le maintien à domicile. Mais, si le principe est simple, sa mise en œuvre l'est beaucoup moins.
Il s'agit même d'un véritable défi, car il faut alors offrir à la personne âgée maintenue à domicile les services dont elle aurait pu bénéficier en EHPAD.
- Des soins donnés par des professionnels de santé, sous la direction d'un médecin coordinateur.
- En sus de l'hébergement, un service de restauration et diverses prestations, comme le nettoyage des vêtements par exemple.
- Des activités, à domicile ou à l'extérieur.
- Une aide dans l'accomplissement des gestes de la vie quotidienne.
Il faut donc planifier l'intervention à domicile des divers professionnels concernés, et prévoir, en même temps, les soins quotidiens à donner à la personne âgée. On imagine combien ce double objectif peut être complexe à mettre au point.
Les axes autour desquels s'articule le fonctionnement du DRAD
Les services à domicile proposés à la personne âgée, dans le cadre du DRAD, dépendent de son état de santé et de sa situation propre. Ils s'inscrivent donc dans le cadre d'un accompagnement personnalisé. Par conséquent, la première démarche est d'évaluer les besoins de la personne.
Ils sont appréciés par des professionnels de santé appartenant à plusieurs disciplines, parmi lesquels on trouve notamment des médecins, des psychologues ou des ergothérapeutes. Ces besoins sont mesurés en fonction de certains critères :
- L'état de santé de la personne, qui conditionne la nature et la fréquence de l'intervention à domicile des professionnels de santé, qu'il s'agisse d'un personnel médical ou paramédical.
- L'état du logement, notamment son accessibilité et sa mise en sécurité au moyen de dispositifs spécifiques, relevant par exemple de la domotique.
- L'appréciation de l'accompagnement à prodiguer au quotidien à la personne, notamment en ce qui concerne l'aide à la toilette ou à la prise des repas.
- La prise en compte des activités qu'il serait possible de lui proposer.
- La prise en compte, dans le programme mis au point, du soutien apporté aux aidants familiaux.
Un dispositif plébiscité par ses bénéficiaires
L'intérêt essentiel du DRAD est d'offrir une alternative à la maison de retraite. Avec le vieillissement continu de la population française, des personnes toujours plus nombreuses devront se résoudre à y séjourner.
Or, on le sait, la plupart des personnes âgées préféreraient rester chez elles. Avec le DRAD, elles peuvent rester à domicile, tout en profitant de services comparables à ceux proposés par un EHPAD.
On ne s'étonnera donc pas, dans ces conditions, que ce dispositif soit très apprécié des personnes qui en bénéficient. En effet, dans une récente enquête menée par la Mutualité française, 99 % des personnes interrogées, soit la quasi totalité, se disent satisfaites de ce que leur propose le DRAD. Au point qu'elles n'hésiteraient pas à le recommander à un proche.
Un dispositif appelé à se développer
Cette appréciation très favorable du DRAD, par ses bénéficiaires, ne peut qu'encourager les acteurs concernés à en favoriser l'essor. D'autant que le dispositif n'en est qu'à ses débuts.
L'une des raisons d'envisager son avenir avec optimisme est l'articulation préservée entre le DRAD et la maison de retraite. En effet, les liens ne sont pas rompus entre eux, au contraire.
Ainsi, une personne âgée en perte d'autonomie peut séjourner en EHPAD pour quelques temps, avant de réintégrer son domicile grâce au soutien du DRAD. Cette synergie entre deux types de services gériatriques complémentaires permet d'envisager une prise en charge plus souple, et plus satisfaisante pour les personnes concernées, de la dépendance et du grand âge.
Elle apporte également de nouvelles perspectives aux aidants, qui peuvent ainsi compter sur un allégement de leurs tâches.