De nombreuses questions restent en suspens depuis l’adoption de la nouvelle réforme des retraites. De ce fait, le patronat et les syndicats entament des discussions s’articulant essentiellement autour de l’assurance chômage et de l’emploi des seniors.
Les 4 questions au sujet de l’emploi des seniors qui seront étudiées par les partenaires sociaux
Quelle est la position des partenaires sociaux ?
Les accords devront être négociés au moment de la rentrée en abordant en premier lieu la question sur l’emploi des seniors. Une interrogation essentielle, mais pour le moment, elle n’a pu avancer suite à la réforme des retraites.
Pourtant, des mesures ont été prévues, mais elles sont controversées. Nous pouvons citer entre autres le CDI senior ou l’index senior. De plus, le Conseil constitutionnel les a rétorquées. Il est urgent de faire avancer la question par des mesures concrètes, car le taux d’emploi des seniors est au-dessous de la moyenne européenne.
Qu’est-ce que le taux d’emploi des seniors ?
Le taux d’emploi des seniors correspond au nombre de personnes en activité en comparaison avec la population d’une classe d’âge. Lorsqu’on utilise le terme de senior, on désigne en réalité des personnes âgées entre 55 et 64 ans.
Sur cette tranche d’âge, 56 % des personnes sont encore en activité. Un taux qui progresse de 25 points depuis les années 2000. C’est un signe encourageant, mais encore insuffisant, car d’autres pays européens comme la Suède sont encore très en avance.
Pour quelles raisons expliquer une telle différence ?
Si le taux d’emploi des seniors a du mal à décoller, c’est en raison des préjugés de la société et des employeurs. Une personne âgée sera automatiquement vue comme moins productive et plus onéreuse. Voilà pourquoi, il est primordial de modifier les mentalités en repensant la deuxième partie de carrière lorsque la personne atteint l’âge de 45 ans.
En effet, une carrière dans le même domaine engendre naturellement une certaine usure. Alors pourquoi ne pas favoriser les reconversions ? De plus, pour améliorer le taux d’emploi chez les seniors, il est également essentiel de renforcer l’égalité des femmes et des hommes.
Encore aujourd’hui, des disparités existent avec un taux d’emploi des hommes entre 55 et 64 ans de 3 points supérieurs aux femmes. Le taux de décrochage est également très fort après les maternités. Des mesures sont attendues pour encourager des politiques de conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée.
Sans oublier les règles de l’assurance chômage
Actuellement, la période d’indemnisation de l’assurance chômage est plus importante chez les personnes de plus de 55 ans. À la base, c’est une protection sociale pour aider en fin de carrière. Mais paradoxalement, les employeurs sont davantage enclins à mettre un terme au contrat des seniors.
Trois ans avant l’âge légal de départ à la retraite, on observe un pic de départs. Ce n’est pas une coïncidence, lorsque l’on sait que la durée d’indemnisation des seniors a été maintenue pendant de nombreuses années à trois ans maximum.
Mais depuis février 2023, les conditions ont été durcies par le gouvernement en passant de 36 à 27 mois maximum pour les personnes de plus de 55 ans. Pour les moins de 53 ans, la période d’indemnisation est passée de 24 à 18 mois.
Une nouvelle défavorablement accueillie par les syndicats, voyant cette évolution comme une casse des droits sociaux. Les règles actuelles prendront fin en décembre 2023 et les syndicats veulent profiter de cette expiration pour revoir la réforme. D’où l’importance d’entamer les discussions avec le patronat à la rentrée prochaine.