Présenter ses condoléances à une personne endeuillée est une exercice délicat. Il est légitime de se demander, en pareille circonstance, quel contenu doit avoir son message et ce qu’il vaut mieux éviter d’y mettre. Dans cette occasion, tout est affaire de doigté et de prise en compte de la nature des relations qui unissent l’auteur du message de condoléances à son destinataire.
Ce que l’on peut dire et ne pas dire lorsque l’on présente ses condoléances
Ce que l'on peut dire
L'expression de son soutien
Une composante essentielle des messages de condoléances est l'expression du réconfort apporté à la personne ou à la famille endeuillées. L'une des meilleures manières de les soulager, dans un moment aussi pénible, c'est de leur donner le sentiment qu'elles sont soutenues dans leur épreuve.
Ce soutien peut notamment passer par l'offre d'une aide, aussi modeste soit-elle. Vous pouvez en effet, selon votre degré d'intimité avec la famille du défunt, proposer de garder les enfants, à un moment ou à un autre, ou de faire les courses.
La famille ne pourra qu'apprécier de telles marques d'attention. Déjà affectée par une épreuve difficile à supporter, elle doit en plus faire face à de multiples démarches. Dès lors, votre aide ne pourra que la décharger de tâches qui paraissent plus lourdes que d'ordinaire.
Le partage de l'épreuve
La personne endeuillée sera aussi sensible à votre manière de compatir à sa peine. Des formules comme "je suis à tes (vos) côtés dans cette épreuve" ou "mes pensées t'accompagnent" montrent que vous prenez part au chagrin de la famille.
Une personne éprouvée par la perte d'un être cher aura peut-être moins de chagrin à la pensée que d'autres en ont aussi, même si leur peine est moins vive. Vous montrez ainsi votre compassion, qui exprime bien l'action de souffrir avec autrui, de partager sa peine avec la personne ou la famille affligées.
L'empathie, si elle s'exprime avec sincérité, peut donc contribuer à atténuer la peine ressentie à l'occasion d'un décès. Elle peut encore s'exprimer dans une formule comme "je suis de tout cœur avec toi (avec vous)".
L'évocation de souvenirs communs
Il est également possible de centrer le message sur le défunt lui-même, ou du moins de lui consacrer quelques mots ou quelques lignes. S'il a connu le défunt, l'auteur du message peut ainsi, sans trop s'appesantir, évoquer des souvenirs communs.
Le rappel de bons moments passés ensemble peut adoucir la peine de la famille. Elle se souvient ainsi qu'elle a pu profiter, en présence du défunt, d'instants de bonheur partagés.
C'est aussi une façon de présenter la personne décédée sous son meilleur jour. En effet, le message de condoléances doit insister sur les qualités du défunt. Des formules comme "il (le défunt) m'a toujours accueilli avec une grande gentillesse" ou "je me souviens de lui (du défunt) comme d'une personne généreuse et attentive aux autres" sont appropriées dans de telles circonstances.
Les faux pas à éviter
Relativiser la douleur de la famille
C'est une erreur que l'on commet sans le vouloir. À moins d'être cynique, il ne viendrait bien sûr à l'idée de personne de minimiser ou de mettre en doute la peine ressentie par la personne endeuillée.
Mais certaines phrases maladroites peuvent en donner l'impression. Ainsi, dire à une personne venant de perdre un être cher qu'elle va "pouvoir tourner la page" ou qu'elle ne tardera pas à "se sentir mieux", c'est faire peu de cas de son deuil et insinuer, sans le vouloir, qu'il sera vite oublié.
De même, prétendre que le défunt est sans doute "mieux là où il est" part d'une bonne intention. Il peut s'agir de la croyance en une vie meilleure dans l'au-delà, et si cette conviction est partagée par la personne endeuillée, ces mots seront bien accueillis.
En dehors de ce cas précis, en effet, même si elle veut insister sur l'abrègement des souffrances du défunt, cette formule est pour le moins maladroite.
Pour autant, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse, en évitant de faire la moindre allusion à ce qui s'est passé. En effet, il faut reconnaître qu'un décès est survenu, en employant, au besoin, des termes atténués, comme "perte" ou" disparition".
Ne pas tenir des compte de la nature des relations entretenues avec le défunt
La manière dont vous allez présenter vos condoléances dépend aussi de votre degré d'intimité avec le défunt ou avec sa famille.
Ainsi, vous commettez un geste un peu déplacé si vous adressez à un membre de votre famille ou à un proche un simple sms de condoléances ou une une brève carte au ton convenu.
Vous pourriez alors être taxé d'indifférence ou de froideur. Avec des proches, il vaut même mieux préférer l'oral à l'écrit. Rien ne vaut une visite, ou un coup de téléphone, pour exprimer votre sympathie aux personnes en deuil. Et une telle démarche doit être entreprise dans les plus brefs délais.
À l'inverse, il serait malvenu, à l'occasion du décès d'une simple relation, d'adresser une longue carte, débordant d'une sympathie déplacée, ou de rendre une visite intempestive, à des personnes que vous connaissez à peine.
Se mettre en avant
Quand vous présentez vos condoléances, ce n'est pas vous qui comptez, mais la personne à laquelle vous les adressez. Vous n'avez donc pas à insister sur votre propre douleur, même si elle est réelle.
Le message a pour but essentiel d'apporter du réconfort à la personne endeuillée, pas d'exposer vos états d'âme, qui ne peuvent d'ailleurs, dans ce cas, qu'aviver la souffrance de la personne à qui vous présentez vos condoléances.
De même, gardez-vous d'affirmations péremptoires, qui laissent entendre, par exemple, que vous savez "ce que (la personne endeuillée) ressent". Il est un peu présomptueux de le prétendre, d'autant qu'une telle assertion peut blesser votre correspondant.
Ne prétendez pas non plus que la mort a été "rapide" et prétendument "sans souffrances". Qui peut le savoir, sinon la personne décédée elle-même ? Encore une fois, de telles phrases partent d'une bonne intention, mais elles n'apportent souvent, en fait, aucun véritable soulagement aux personnes à qui elles sont destinées.