Lors d’un décès, la toilette mortuaire comprend des gestes rituels à appliquer pour préparer le corps. Concernant le judaïsme, un cérémonial bien précis doit être suivi pour accompagner la personne décédée dans l’au-delà. La « tahara » soit la purification permettrait de favoriser le passage de l’âme dans une autre dimension. Elle répond donc à des codes bien encadrés. Quels sont-ils ? Tout ce qu’il faut savoir sur la toilette mortuaire dans la religion juive.
Ce qu’il faut savoir sur la toilette mortuaire dans la religion juive
Le premier rituel : après le décès
Attention, la personne décédée ne doit pas être touchée. Mais on demande à la famille et aux proches de prier : cela laisse le temps à l'âme de s'envoler. Ensuite, on prononce la devise d'Israël afin d'achever ces moments de prière.
La bouche et les yeux du défunt sont ensuite fermés par le fils de celui-ci, comme le demande la tradition. Le corps est allongé, les bras contre les flancs puis le corps est placé sous un drap, même le visage.
Le corps se doit d'être dénudé le moins possible, même au moment de la toilette. Cette dernière est une étape obligatoire et devra être très complète. Une seule personne se charge de la toilette. Le corps doit rester intouché. Ainsi, il ne sera pas possible de pratiquer d'autopsie ou de crémation sauf en cas de décision de justice.
Comment se passe la toilette mortuaire juive ?
La toilette mortuaire est un moment très délicat. Il a lieu à l'abri des regards, dans une pièce isolée, et se fait en silence. Cela sert à montrer son respect au défunt.
La toilette mortuaire est effectuée par la confrérie sacrée, la Hévra Kaddhia, qui se compose de membres spécialement choisis pour leur dévouement.
La toilette mortuaire dans la religion juive peut prendre deux formes :
- dans la première forme, le corps est dénudé et plongé dans un bain, le mikvé, qui a pour objectif de débarrasser le corps de toutes ses impuretés. La religion juive est ainsi persuadée que l'âme peut être libérée du corps de façon définitive,
- la deuxième forme comprend plusieurs étapes : le corps est mis sur une surface plane (table, dalle, etc.). Les pieds doivent être tournés vers la porte, le visage vers le haut. Le lavage sollicite une grande quantité d'eau (plus de 21 litres) pour que le corps soit parfaitement propre. Il faudra prévoir plusieurs seaux ou encore une cuve sacrée. L'eau doit être tiède et elle est versée sur le corps recouvert d'un drap (il ne doit pas être dénudé). Les ongles des pieds et des mains sont nettoyés et rincés mais sans être frottés. Le corps est tourné à droite et à gauche afin d'être totalement purifiée. Il n'est jamais tourné sur le ventre. Enfin, le défunt est séché avec des serviettes propres.
Ce rituel peut s'accompagner de paroles sacrées qui assurent la purification.
Le linceul
Lorsque la toilette est terminée, et que le corps est totalement séché, il est enfermé dans un tissu blanc. Il s'agit du takhrikhin. Le plus souvent, il est en lin tissé. Il ne faut pas qu'il y ait d'auréoles, de taches ou de trous.
Le visage du défunt est également dissimulé par le linceul. Cela s'explique par le fait que la famille et les amis ne doivent pas voir le corps afin de conserver l'image de la personne lorsqu'elle était en vie.
Les personnes qui ont succombé à une hémorragie, ont eu un accident ou ont été assassinées ne sont pas déshabillées. Elles sont simplement enroulées dans le drap. C'est aussi le cas pour les femmes décédées lors d'un accouchement.
Si un enfant meurt avant d'avoir été circoncis, alors on pratique la circoncision avant de le nettoyer.
Si de l'eau de la purification est tombée sur la table ou sur le sol, il faut la sécher.
La veillée
Les rabbins, prévenus par les proches de la personne décédée, se chargent de la veillée. Dans le judaïsme, le corps de la personne disparue est traité avec grand respect, il en devient sacré. De ce fait, il ne doit jamais rester seul.
L'une des étapes principales est d'allumer une bougie qui sera placée près du visage du défunt. Elle devra brûler pendant les 7 jours qui suivent l'enterrement. C'est très symbolique : cela montre que l'âme du défunt est toujours là.
Pendant la période de veillée, tous les miroirs sont recouverts d'un tissu. Ils sont perçus comme des symboles de vanité. Le corps est placé à même le sol, les pieds vers la porte.
Si le défunt est à son domicile, il faut alors le veiller jour et nuit. Les proches se relaient et une lecture du livre des Psaumes est faite. Pendant la veillée, les personnes présentes doivent éviter de discuter entre elles, sauf pour dire des prières.
Après le décès, le défunt doit être inhumé le plus vite possible. En effet, même si les soins de conservation permettent de retarder le moment des obsèques, il est vu comme indécent d'attendre pour organiser la cérémonie.
En général, on accepte de retarder la cérémonie de trois jours, le temps que la famille très proche se rassemble. L'enterrement juif est très simple, il n'est pas nécessaire que trop de monde soit présent.
La fermeture du cercueil
On choisit un cercueil simple. En effet, la coutume demande à ce qu'il se dégrade le plus vite possible. Pas besoin de fioritures ni de garnissage non plus.
Le corps est allongé dans le cercueil, nommé orone, les pouces repliés sous les doigts et le visage vers le ciel. Certains facteurs doivent être absolument pris en compte :
- toute la famille est là pour honorer le défunt de sa présence,
- la bière est très neutre et il n'y a pas de fleurs lors de la cérémonie. Bien sûr, si certaines personnes en apportent, elles sont tout de même conservées,
- on met un peu de terre dans un sac et on pose le sac sous la tête de la personne disparue. Si c'est de la terre d'Israël, c'est encore mieux. Cela peut aussi être de la paille,
- toute la famille peut voir le mort mais on ne peut ni le toucher ni l'embrasser,
- s'il y a eu une hémorragie au moment de la mort alors le sang est mis dans le cercueil,
- si la personne défunte a été amputée, alors le membre est posé à côté du corps dans le cercueil.
Le cercueil doit être rapidement emmené au cimetière.